29 Janvier 2025
Que faire quand on vit en Afrique, que votre enfant a des problèmes cardiaques et qu’on n’a pas les moyens de le faire soigner ? Une fable optimiste et tendre sur les moyens de s’en sortir…
Lorsqu'on pénètre dans la salle, il n'y a pas de gradins où les spectateurs seraient assis, faisant face à une scène où se déroule la pièce. Les spectateurs sont installés au cœur de l’aire de jeu, sur ce qui ressemble à des seaux retournés, ce qui limite la jauge à 112 places (ou 3 classes pour les représentations scolaires). Tout autour, une curieuse architecture géométrique, faite de plateaux successifs et de parois inclinées, permet aux deux personnages, et plus particulièrement à la breakeuse, d’évoluer.
Destiné à tourner au théâtre mais aussi dans des lieux non théâtraux, cet espace place acteurs et spectateurs au même niveau, incluant le spectateur dans le spectacle. La séparation entre la scène et la salle a disparu. Un cube surélevé, situé au centre, accueillera la danseuse-comédienne et le comédien à la fin du spectacle. Tout autour, une curieuse architecture géométrique, faite de plateaux successifs et de parois inclinées, permettra à la breakeuse d’évoluer.
Une fable de l’amour familial et de la solidarité
Akil est un petit garçon pas tout à fait comme les autres. Comme son cœur n’est pas d’équerre, si travailler à l’école ne le fatigue pas, il ne partage cependant pas les activités physiques des autres enfants. Il doit éviter les à-coups qui mettraient son cœur en danger. Il est couvé par sa petite famille – mère, grand-mère et oncle – quelque part en Afrique. Son père, il est parti travailler à l’étranger. Sa mère, qui parle en shimaoré, l’une des langues de Mayotte, boucle difficilement son budget et ne peut apporter à l’enfant les moyens de sa guérison. Pour le petit garçon, sa mère est une antilope, elle aime courir pieds nus. Lorsqu’elle apprend que gagner le marathon pourrait lui permettre de faire opérer son fils, elle se lance dans l’aventure…
Au rythme des battements cardiaques
Toudoum, toudoum, le spectacle résonne de percussions qui, comme les battements de son cœur, rythment la vie d’Akil. Xavier-Laurent Petit, l’auteur du livre dont est tiré le spectacle, a doté le petit garçon d’un talent particulier : la faculté de comptabiliser sa vie en années, mois, semaines et jours à chaque épisode de son existence. C’est avec la même aune chiffrée qu’il évaluera le nombre de salaires nécessaires à sa mère pour payer les frais d’inscription au marathon ou retiendra le numéro de son dossard lors de la course. S’esquisse avec beaucoup de tendresse le tableau de la vie villageoise et familiale, les petits travers de chacun ou la survivance de pratiques ancestrales au côté de l'exercice moderne de la médecine. Une vie vue au travers des yeux de l’enfant qui en commente chaque parcelle.
La danse comme transposition poétique
La mère s’exprime peu et quasi exclusivement dans sa langue. Presque privée de parole, c’est avec le langage du corps qu’elle contrebalance son mutisme. Utilisant le hip-hop et ses multiples déclinaisons comme mode d’expression, elle accompagne le récit du petit garçon et amplifie, par sa gestuelle cassée, déstructurée, les mouvements d’un cœur en désordre, sa nature sans cesse à la limite de la rupture, ou révèle les accélérations de la course et les essoufflements qui surviennent. Chorégraphiée par Valentine Nagata-Ramo, qui explore dans son travail de recherche le rapport corps/sol dans une circularité universelle, Fatma Zahra introduit sa part d’improvisation organique au mouvement.
Lancés au long de cette aventure qui prend la forme d’une poursuite circulaire que les spectateurs suivent en se tournant sur leur seau, ils font vivre la course contre la montre que mènent, chacun à son niveau, Akil et sa mère. Imagé et mâtiné d’humour, loin d’une dramatisation qui pourrait surgir de la situation, le texte offre un message d’espoir. Une solution est possible et elle passe par la solidarité…
Mon petit cœur imbécile
Théâtre de récit et danse hip hop S Texte Xavier-Laurent Petit S Adaptation Catherine Verlaguet S Mise en scène Olivier Letellier S Chorégraphie Valentine Nagata-Ramo S Avec Fatma-Zahra Ahmed (danseuse hip hop) et Romain Njoh (comédien) S Assistant à la mise en scène Guillaume Fafiotte S Scénographie Cerise Guyon S Création son et musique Antoine Prost S Création costumes Augustin Rolland S Conseillère artistique Anzmat Ahmad S Production Tréteaux de France, Centre dramatique national S Coproduction • Théâtre Chevilly-Larue André Malraux • Le Strapontin / Scène de territoire Arts de la Parole / Pont-Scorff • Le Phare - CCN du Havre Normandie • Le Volcan - Scène nationale du Havre • Le Ballet du Nord - CCN Roubaix Hauts-de-France • Théâtre de Suresnes Jean Vilar • CREA Kingersheim • Théâtre du Champ au Roy - Guingamp Avec le soutien du • Théâtre de la Commune - CDN - Aubervilliers S Création 2024 S Spectacle tout public à partir de 8 ans (CE2) S Durée 55 min
Du 24 janvier au 1er février 2025. Le 25/01, 11h & 15h, le 26/01, 11h & 17h, le 28/01, 10h, le 29/01, 10h & 15h, le 30/01 10h & 14h30, le 31/01 10h & 19h, le 01/02 15h
Théâtre de la Ville, Place du Châtelet, Paris www.theatredelaville.com
TOURNÉE
Du 6 au 9 février 2025, Festival Momix, Kingersheim
12 février 2025, 19h30, Le Gallia Théâtre, Saintes
13 février 2025, 10h & 14h Le Gallia Théâtre, Saintes
Du 12 au 15 mars 2025 ,Festival La Tête dans les nuages, Angoulême
Du 19 au 23 mars 2025 Festival Petits et Grands, Nantes
7 avril 2025, 10h & 14h30 Festival Les Utopiks, Chalon-sur-Saône
8 avril 2025, 14h30 & 20h Festival Les Utopiks, Chalon-sur-Saône