France, une histoire d’amour. Quelques manières d’avoir chaud au cœur ?

Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand, offrent de la France une image réconfortante et chaleureuse  en dépit de l’urgence écologique et climatique qui campe dans notre quotidien.

Après avoir parcouru le monde à la recherche de sa beauté et réalisé des photographies qui en célèbrent la magnificence, c’est à nos portes que Yann Arthus-Bertrand promène son appareil photo en compagnie de Michael Pitiot, reporter et réalisateur de cinéma et de télévision qui a lui aussi bourlingué un peu partout dans le monde. Tous deux ont le même intérêt pour ces gens « ordinaires » qu’on rencontre au quotidien et dont ils perçoivent la richesse. Tous deux ont en commun une même préoccupation écologique face aux atteintes à l’équilibre de la planète provoquées par l’activité humaine et la même conscience de l’urgence d’un rétropédalage pour tenter d’enrayer le processus de dégradation qui met en cause sa survie.

De la rencontre de leurs intérêts et de leurs envies va naître un road-movie dans une France qui va de la région parisienne aux quartiers Nord de Marseille, du Nord au Midi et de la ville à la campagne. Un tournage à la rencontre des gens, et plus particulièrement de ceux qui ont choisi la solidarité et l’écologie.

Un film d’amitiés

De l’équipe du film et du tournage lui-même il sera question pour montrer l’œuvre en train de se faire, les discussions en voiture  sur les rencontres à venir mais aussi sur l’itinéraire et les dérives qui surgissent lorsqu’on s’est perdu ; les problèmes de prise de son qui surgissent de la captation en direct, sur le vif, les réflexions que suscitent les rencontres ; les plaisanteries aussi, qui font de nos compères non pas de grands manipulateurs tirant d’invisibles ficelles mais des hommes comme les autres, lancés dans un travail en train de se faire. Une atmosphère du « pas apprêté », de l’authentique qui rejoint ce que recherchent les auteurs. Ils sont au milieu de ceux qu’ils interviewent et ce sont aussi leurs questionnements qui sont mis sur la sellette.

Une humanité qui fait du bien

On les verra sur les marchés, interrogeant les commerçants sur un quotidien souvent difficile – se lever très tôt, chercher la marchandise, installer les produits –, leur poser des questions sur un approvisionnement local pour raccourcir les circuits, ou pas, tout en leur proposant des photos-souvenirs sur le mode du sourire, façon selfie « We were there ! » pour installer du lien, de la chaleur humaine dans une société qui en manque parfois cruellement.

Leur parcours les mènera chez tous ces anonymes qui ont choisi la solidarité. Qu’il s’agisse, pour des particuliers, dans le Nord de la France, d’apporter un peu d’électricité pour que les migrants, installés dans les camps de transit ou en campement sauvage, puissent recharger leurs portables et communiquer avec leurs familles, ou pour des associations de réinsérer d’ex-délinquants qui sortent de prison, ou encore de créer une cantine solidaire mais pas que dans un McDonald délogé de ses lieux ou de permettre à des jeunes des quartiers défavorisés de pratiquer l’équitation, voire l’acrobatie équestre, on retrouve à chaque fois, chez ceux qui aident de plus malheureux qu’eux, parce qu’ils en ressentent la nécessité, le même leitmotiv : « Je me sens utile, je sers à quelque chose ». L’idée de faire à son petit niveau, comme l’effet papillon qui voudrait que le battement d’ailes d’un papillon puisse provoquer une tempête.

Écologie et décroissance

L’autre face du vivre mieux se situe du côté de la préservation de la planète. Cap, donc, vers ces agriculteurs qui font du bio et ne parviennent pas à en vivre parce que les consommateurs ne peuvent ou ne veulent pas en payer le prix. On verra des cochons plus « heureux », des poules picorant en liberté tandis qu’on évoque la pénurie d’œufs bio sur le marché due au manque d’élevages pour les produire, des vaches finir tranquillement leurs jours au pré car leurs propriétaires ont pour elles de l’affection, ou un abattoir itinérant qui réduit la souffrance animale. Il sera aussi question de sujets qui fâchent comme la réintroduction du loup qui oppose écologistes et bergers et de points de vue irréconciliables. Provoquer, parfois, des hécatombes dans les troupeaux ? Continuer de manger de la viande ? À chacun de faire son marché même si les auteurs ont leur idée là-dessus…

On parlera de luttes, de manifestations et d’affrontements, parce qu’au-delà du problème individuel, c’est aussi un problème politique. 10 % des personnes les plus riches de la planète sont responsables de 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Le tout sur des chansons de Souchon, de Manu Chao, de Cabrel et de bien d’autres.

Pot-pourri d’expériences, de tentatives, de réflexions venues de différents horizons mais toutes concernées par le souci d’une société plus humaine, plus solidaire et plus écoresponsable, cette évocation des « résistants » à la sauvagerie du monde moderne, si elle ne tranche pas dans les voix divergentes et ne propose pas de recette unique, qui serait nécessairement réductrice, a le mérite de montrer qu’il existe une multitude de possibles. En même temps, il fait chaud au cœur, ce rassemblement de « copains », et ce n’est pas rien…

France, une histoire d’amour. Un film de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand. France | 2024 | 105mn | Image : Scope 2.39 | Son : 5.1 | Durée 1h45 | Sortie en salles le 5 novembre 2025
LES INTERVENANTS Par ordre d'apparition à l’écran, Brigitte Lips, »Mamy Charge », Sulaiman Adam, exilé, Marc Delrue, jardinier iconoclaste et sa compagne Christine Hugueux, une famille d’accueil pour les migrants, Cédric Herrou, paysan militant, Djaffar Djaballah, chauffeur de la société Phenix, Thierry Cotillard, chef d’entreprise Intermarché et président de la société Les Mousquetaires, Julien Tintinier et Olivier Domart de l’association des Paniers de la Mer à Boulogne-sur-Mer, François Marty, entrepreneur de logements sociaux de qualité, écologiques et accessibles à tous, Chadly Karamane et son club équestre, Kamel Guemari et Fathi Bouaroua, cofondateurs de l ’Après M, Sœur Marie-Jo Biloa de l'Association Solidarité Notre-Dame de Tanger, Yazid Kherfi et l’association Médiation, André Pochon, « vieux » paysan, ancien membre du CEDAPA (Centre d’étude pour un développement agricole plus autonome), Laurent Dartois, éleveur à la Ferme Pilote Ker Ange, Daniel Cueff, ancien maire de Langouët, Daniel et Denise Vuillon, créateurs des AMAP de France, Emmanuelle Billard et Ludovic Billard, éleveurs de vaches, Claire Juillet-Mailly et son fils Louis Mailly, René Louail, paysan syndicaliste de la Confédération Paysanne, Didier Kersulec, Emilie Jeannin et son abattoir mobile, Gilbert Cochet et Béatrice Kremer Cochet de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), Laurent Boulogne, Robert Leiboff, Jacques Courron, bergers des Alpes-Maritimes qui œuvrent pour la préservation de la race ovine Mourerous, Camille Etienne, militante écologique, Oumar Sow, un homme libre, Xavier Gisserot, Clémence Choisnard, Nolwenn Le Nir, Clémentine Louis de l’association des Hameaux Légers, la metteuse en scène Magali Thomas et le compositeur Sergio Monterisi qui partagent leur talent avec les enfants des quartiers de Nice dans une expérience de création unique en France, le collectif Dernière Rénovation
L’ÉQUIPE DE TOURNAGE S Réalisateurs Michael Pitiot & Yann Arthus-Bertrand S Sur une idée de MichaelPitiot& Yann Arthus-Bertrand S Producteurs FlorentGilard, Marc Stanimiroviv S Directeur de production Paul Iserentant S Coordinateur de post-production Thomas Lavergne S 1^er  assistant réalisateur Benjamin Mercui S Cadreuse Lola Trevinal S Cadreur caméra Cineflex Bruno Cusa S Chef opérateur son Bruno Messain S Chef monteur Hugo Lemant S Chef monteur son Olivier Walczak S Mixeur Aymeric Dupas Supervision musicale MyMelody / Marguerite Giry, Charles Lemoine, Léa Taugourdeau S Étalonneur Rémy de Vlieger S Graphisme / Générique Ronan Jupin S Le film a été tourné à l’iPhone Pro Max. Format de tournage en ProRes 4K. Images d’illustration de ville et de campagne filmées avec le système Cineflex S Lieux de tournage : notamment à Paris et en région parisienne dans les Hauts-de-Seine et la Seine Saint-Denis, dans les Alpes-Maritimes à Nice, Breil-sur-Roya, Ilonse et Lieuche, dans le Var à Ollioules, dans les Bouches-du-Rhône à Marseille, dans le Nord à Sainghin-en-Weppes, dans le Pas-de-Calais à Boulogne-sur-Mer et Calais, en Île-et-Vilaine à Langouet, dans les Côtes-d’ Armor à Saint-André-des-Eaux, Broons, Laurenan, Trégueux, en Saône-et-Loire à Sainte-Hélène et Villapourçon.
BANDE-ORIGINALE DU FILM • Passepied Composé et interprété par Jean-Michel Blais • La Vie ne vaut rien Paroles, musique et interprétation Alain Souchon • Bye bye macadam Écrit et composé par Erwan Castex, interprété par Rone • Aux retrouvailles Alexandre Dudermel Alexandre Dudermel • Vois sur ton chemin Paroles Christophe Barratier, musique Bruno Coulais, interprété par Bruno Coulais et Les Petits Chanteurs de Saint Marc • Les gens qui doutent Auteur compositeur Anne Sylvestre. Interprété par Coline Rio • Blizzard Paroles, musique et interprétation Fauve • Marcia baila (Ringer / Chichin), interpréé par Nouvelle Vague feat. Adrienne Pauly • Mala vida Paroles et musique Manu Chao. Interprété par Mano Negra • Quand je marche Paroles de Ben Mazué et musique de Guillaume Poncelet. Interprétépar Ben Mazué • La Corrida Paroles, musique et interprétation Francis Cabrel • Fête de trop (Eddy de Pretto, Cedric Janin) Interprété par Les Cosmonotes • Un nouveau monde (Patrick Moriceau) Interprété par Octave Noire • Foule sentimentale Paroles et musique Alain Souchon Interprété par Chilly Gonzales • SOS d’un terrien en détresse (Michel Berger, Luc Plamondon) Interprété par Les Cosmonotes • BABEL – Intermède, la tempête ; Prélude, le jardin ; Notre génération est en colère. Interprétés par Sergio Monterisi et Les enfants de Babel. Mise en scène et livret Magali Thomas. Musique et direction musicale Sergio Monteri • A Journey through Tides Composition Ronnie W. Verboom • L’Amour l’amour l’amour Paroles Yves Stéphane, musique Jack Arel Interprété par Bon Entendeur vs Mouloudji • Avec amour Musique Tom Arthus-Bertrand, paroles Tom Arthus-Bertrand et Anne-Christine Caro. Entregistré et mixé au Studio Babel par Vincent Joinville. Violoncelle Grégoire Korniluk ; piano Julien Carton ; chant Tom Arthus-Bertrand 

En parallèle de la sortie du film, France, une histoire d’amour, il y a aussi
• 1 livre, France, un album de famille (sortie le  1er octobre 2025) : 1 000 photos, 500 légendes écrites par Hervé Le Bras (éd. Actes Sud)
• 1 exposition, du 20 octobre au 2 novembre 2025 à l’Hôtel de Ville de Paris, dans les Salons d’Honneur (organisée par la Fondation GoodPlanet)
• Des sélections officielles du film à : Festival du Film Francophone à Angoulême 2024 ; Festival International du Film Francophone de Namur 2024, Section dédiée au public scolaire FIFF Campus ; Le Grand Bivouac – Festival du film documentaire et du livre à Albertville 2024