Queen Blood – une ode à l’Afro House Spirit, un voyage dans un univers de danse contemporaine revendiquant l’héritage des danses traditionnelles africaines.

On est à peine assises, la lumière encore allumée que le spectacle commence déjà avec un prélude effréné, exécuté par les sept danseuses du groupe Paradox-Sal sur une musique du fameux Fela Ransome Kuti, inventeur de l’afrobeat, mélange de funk, jazz, musique d'Afrique occidentale et musique traditionnelle nigériane, bref de quoi nous mettre dans l’ambiance de ce spectacle axé sur le rythme et le mouvement, revendiquant lui aussi le mélange de la modernité et des rythmes ancestraux.

Queen Blood pour Ousmane SY c’est « Sang de reine » en Bambara. C’est la consécration de la féminité plurielle assumée qui revendique ses racines africaines et traditionnelles dans une modernité émancipatrice. C’est un hymne à la liberté du corps en mouvement, à la valeur libératrice de la danse hip hop. C’est un hymne à la house des Nightclubs, de la « French touch » et des batlles hip hop des Streets new-yorkaises. On assiste à des joutes, à des battles exclusivement féminines et particulièrement intenses. On est à New York, spectateur et spectatrice de joutes incroyables sur une playlist musicale effrénée et diversifiée.

Un moment magique lorsque les sept danseuses en ligne sur la scène jouent / miment plus que dansent une chanson de Nina Simone. On est dans une affirmation de la lutte pour la liberté d’être femme, libre dans son corps, libre dans ses mouvements avant même d’être une femme noire.

La chorégraphie est basée sur le principe des soli et des chori qui permet à chaque danseuse de s’exprimer individuellement et collectivement, car ce spectacle est aussi une expérience collective créée par les danseuses et le chorégraphe. Ce sont des mouvements qui s’enchainent parfois ensemble, parfois seule, parfois en petits groupes avec une dextérité et un rythme incroyable. Pour autant, bien qu’enthousiaste, ce principe de spectacle m’a un petit peu laissée sur ma « fin » car pour moi il manquait un petit point de narratif qui aurait donné du sens à l’ensemble. Cet enchaînement de mouvements et de figures pendant presque une heure et demi est une performance pour les danseuses qu’il faut souligner.

Ce spectacle est aussi un hommage à Ousmane SY, chorégraphe et danseur, figure majeure du hip-hop français et célèbre dans le monde entier, décédé en 2019. Personnalité phare de la communauté hip-hop et de la scène du spectacle vivant, il a été co-directeur du Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne en 2019, juste avant son décès.

Sa création "One shot" a fait l'ouverture, le 9 janvier 2021, du 29eme "Suresnes cités danse", festival majeure de la danse contemporaine. Originaire du Mali, où il était une véritable star. Il  a intégré dans ces chorégraphies des mouvements inspirés des danses traditionnelles africaines et des rythmes et mouvements complètement modernes tels que hip hop et house et a créé son style bien particulier l’« Afro House Spirit ». Beau moment de danse et de musique.

Distribution

Chorégraphie : Ousmane Sy

Avec en alternance : Allauné Blegbo, Megan Deprez, Selasi Dogbatse, Valentina Dragotta, Dominique Elenga, Nadia Gabrieli Kalati, Linda Hayford, Nadiah Idris, Odile Lacides, Cynthia Casimir, Mwendwa Marchand, Audrey Minko, Stéphanie Paruta

Assistante chorégraphie : Odile Lacides

Son et arrangements : Adrien Kanter

Lumière : Xavier Lescat

Costumes : Hasnaa Smini

 

TOURNÉE

10 MAI 2022 SÉMAPHORE / CÉBAZAT (63)

12 MAI 2022 THÉÂTRE D'AURILLAC / AURILLAC (15)

17 — 18 MAI 2022 CDN DE NORMANDIE, THÉÂTRE DE LA FOUDRE / LE PETIT-QUEVILLY (76)

20 — 21 MAI 2022 THÉÂTRE-SÉNART, SCÈNE NATIONALE / LIEUSAINT (77)

25 MAI 2022 ESPACE CULTUREL L'HERMINE / SARZEAU (56)

18 JUIN 2022 LE COLISÉE / ROUBAIX (59)