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Arts-chipels.fr

La Maison du Geste et de l’Image. La création non professionnelle, vue du côté des jeunes. Une leçon d’existence et de savoir-être.

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages vidéo de la Toussaint 2022. Accompagnement Artistique Mario Sagradini

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages vidéo de la Toussaint 2022. Accompagnement Artistique Mario Sagradini

La Maison du Geste et de l’Image soufflera en 2024 ses quarante bougies. L’occasion de revenir sur les vertus de la pratique amateure pour les enfants et les adolescents, défendue par la MGI dans une optique de rencontre entre création et appel à la créativité.

Elle est idéalement située, en plein cœur de Paris, dans le quartier du Châtelet, la Maison du Geste et de l’Image (MGI). Un grand lieu de 1 800 m2, sur trois niveaux, qui abrite une multitude d’équipements dédiés à la création, intégrant les innovations technologiques récentes en matière de son, de photo, de vidéo ou de théâtre. Dans le domaine de la photo, on trouve aussi bien un labo de tirage argentique que des équipements numériques. Pour le son, en dehors des studios d’enregistrement possibles et du matériel de prise de son, une console de montage et mixage perfectionnée est mise à disposition des utilisateurs. Dans le registre de l’image animée, toutes les ressources du traitement de l’image, avec caméras, banc titre, fonds bleus ou verts permettant de déplacer des personnages dans l’environnement qu’on leur choisit, incrustations, superpositions d’images, possibilités étendues de travail graphique à la console, avec ou sans son, sont présentes. Un peu partout, des espaces adaptables se transforment au gré des besoins en studios d’enregistrement, en mini-salle de théâtre, en salles de réunions, en lieux d’accueil. C’est l’outil que la MGI met à disposition et fait fonctionner, au travers de différentes formules de stage encadrées par ses équipes, en direction d’un public jeune, dans le cadre scolaire, sous la houlette d'enseignants, ou non.

© Mgi - Stage théâtre vacances d’hiver 2023. Accompagnement artistique Elodie Vincent

© Mgi - Stage théâtre vacances d’hiver 2023. Accompagnement artistique Elodie Vincent

Une démarche originale

Point ici n’est question d’une société de services fabriquant des stages à consommer mais plutôt d’un lieu de rencontre entre créateurs et jeunes. Si l'apprentissage des techniques ou leur initiation fait partie des parcours qui sont proposés, c’est dans le dialogue entre des créateurs contemporains, engagés dans leur pratique, et un public jeune, invité à s’inscrire lui aussi dans un processus de création en travaillant avec eux, que se trouve le cœur, l’ADN de l’activité. Ces professionnels sont aussi invités à présenter leur travail ou à s’emparer des lieux le temps d’une soirée à travers un dispositif de « Cartes blanches ». C’est de l’ici et maintenant dont il est question et les lieux portent la marque de cette implication dans le monde d’aujourd’hui. L’espace anciennement destiné aux costumes, par exemple, a été transformé en salle de répétition car la pratique théâtrale, aujourd’hui, privilégie davantage la valeur symbolique des accessoires que le recours à une forme de reconstitution nécessitant un espace de stockage.

© Mgi - Atelier photo dans le cadre du projet « HAUT-PARLEURS ». Accompagnement artistique Émile Loreaux

© Mgi - Atelier photo dans le cadre du projet « HAUT-PARLEURS ». Accompagnement artistique Émile Loreaux

Un programme concerté basé sur le dialogue

C’est dans la rencontre des idées apportées par les différents partenaires – élèves ou volontaires indépendants, enseignants et créateurs – que s’élabore le contenu du stage et sa méthode. Un thème fédérateur est cependant choisi chaque saison par la MGI. Celui de la saison 2023-2024, « Pouvoir.s en corps » explore, en cette année d’accueil des jeux Olympiques à Paris, les corps empêchés comme les corps libres, décortique le corps dans tous ses états, avec ses potentialités et ses organes, les sens, le mouvement et la voix, aussi bien que le frein que constituent la timidité ou les difficultés à calmer son agitation ou à se concentrer. Le thème une fois posé, c’est dans le dialogue et dans le vivre ensemble que s’élabore le projet. Lorsqu’il est organisé à l’initiative des enseignants, il commence par un échange entre les enseignants et le responsable du domaine artistique concerné, puis avec les élèves pour tenter de cerner le parcours dont tous rêveraient. Les élèves précisent ce qu’ils voudraient, ce qu’ils refusent, ce qu’ils veulent défendre. Ensuite entre en jeu l’artiste avec qui se construira le parcours.

© Mgi - Atelier photo hebdomadaire. Accompagnement artistique Ania Winkler

© Mgi - Atelier photo hebdomadaire. Accompagnement artistique Ania Winkler

Désirer et faire

Dans le cas de parcours non encadrés par des enseignants, c’est sur la proposition d’un artiste que les jeunes sont appelés à réagir, pour l’amender, la revoir, la rapprocher de leurs codes et de leurs valeurs et, d’une certaine manière, se l’approprier. Dans le domaine de la photographie, il s’agit d’éveiller le désir face à un domaine inconnu en même temps que de donner des clés de lecture, de décryptage du monde de l’image. En vidéo, c’est explorer l’environnement dans lequel nous baignons pour comprendre ce qui se cache derrière la fallacieuse objectivité de l’image en créant soi-même. Dans tous les cas, apprendre à manipuler techniquement et faire, c’est acquérir la maîtrise de son environnement, sortir de la position de consommateur pour devenir acteur.

© Mgi - Atelier théâtre avec des élèves du collège Saint-Sulpice (Paris 6e). Juin 2023. Accompagnement artistique Magalie Ducleux

© Mgi - Atelier théâtre avec des élèves du collège Saint-Sulpice (Paris 6e). Juin 2023. Accompagnement artistique Magalie Ducleux

L’apprentissage de la liberté, de l’autonomie et de la découverte de soi

Pour les enfants et les adolescents, qu'une place soit laissée à leurs propositions personnelles signifie que leur opinion compte. Ils ne se sentent plus quantité négligeable menée au gré de décisions prises par d’autres. Ils ont un pouvoir sur leur faire, un impact sur ce qui devient. Ils découvrent leur autonomie, apprennent à discuter, à débattre, à écouter l’autre, à travailler en groupe pour parvenir à un projet commun. L’une des tâches des meneurs de jeu que sont les artistes est aussi de permettre à chacun d’exprimer une part de ce qu’il est, d’ouvrir le bal à l’imaginaire. L’utilisation de différents médiums permet aussi à chacun de se situer et de trouver sa place dans la machine collective que représente un spectacle ou une création de quelque ordre qu’elle soit, qui au jeu, qui davantage à la régie, qui à la création visuelle ou sonore. Ce que soulignent les enseignants, c’est l’importance que revêtent l’apprentissage de la prise de risque – qui peut partir, d’ailleurs, simplement, de la manière de se présenter en public et constituer parfois même l’objet du parcours retenu  – et la prise de conscience de la portée de leurs mots et de leurs actes. Du côté des élèves, échapper au « fais pas ci, fais pas ça ! », à la critique permanente, les incite à donner le meilleur d’eux-mêmes. Iels en ressortent plus fier.e.s et plus soudé.e.s

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages photo de la Toussaint 2022. Accompagnement artistique Ania Winkler

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages photo de la Toussaint 2022. Accompagnement artistique Ania Winkler

Accoucheurs de parole

Le thème de la prise de conscience de soi et de la manipulation dont on fait l’objet est récurrent dans les propos des artistes qui ont animé certains de ces parcours. Pour Marie Piemontese, actrice et autrice, le point de départ du travail avec les enfants était de rendre manifestes les poncifs qui gouvernent l’idée qu’on se fait du théâtre et leur faire toucher du doigt les démarches novatrices du théâtre contemporain, un « autrement » de la création théâtrale. Partant d’un texte de Valère Novarina, où le jeu sur la langue et le langage occupent une place toute particulière, c’est au doublet construction-déconstruction qu’ils se sont intéressés.

Pour Florent Trochel, plasticien formé à la vidéo qui intervient sur des parcours hors temps scolaires – les week-ends « Haut-Parleurs » –, le propos est par exemple, au travers d’un parcours mêlant vidéo, photo, danse et écriture sur le thème du corps, d’explorer le champ des possibles, du corps en mouvement dans le marathon au voyage, des conceptions du corps développées par le yoga au potentiel énergétique et électrique des corps, en remontant vers les mythologies qui le caractérisent et, plus particulièrement celles des adolescents qui forment le groupe. Qu’il s’agisse d’une collection de DVD qu’il constitue avec eux sur le thème des écritures de plateau, de la difficulté à affronter un plateau vide qu’on doit remplir ou de l’implication dans un montage vidéo destiné à être présenté au monde extérieur, l’objectif est le même : faire accoucher des paroles, qui ne passent pas seulement par l’expression orale ou le verbe mais sont tout aussi éloquentes.

© Mgi - Atelier vidéo dans le cadre du projet « HAUT-PARLEURS ». Accompagnement artistique Florent Trochel

© Mgi - Atelier vidéo dans le cadre du projet « HAUT-PARLEURS ». Accompagnement artistique Florent Trochel

Une demande des auteurs

Du côté des auteurs, on trouve dans le choix de cette démarche l’outil qui vient titiller une réflexion en cours, résonner avec un questionnement. Une manière de mettre à l’épreuve une idée en la proposant au regard critique de ceux dont elle parle ou auxquels elle est destinée. Pour Sylvain Levey, cette confrontation a des allures d’aventure permanente, qui mêle, de plus, garçons et filles au-delà des « clans » traditionnellement formés par les genres. Chaque parcours offre à la fois à l’auteur un moyen de questionner son public potentiel, quand il envisage par exemple une pièce intitulée C’est moi qu’ai cramé la poubelle, et la perspective, par un retour de boomerang, d’enrichir son propos. Mais c’est aussi un espace où « tout le monde s’autorise », où les enfants prennent plaisir à « travailler avec quelqu’un en mouvement ». On est dans la dynamique, mais aussi l’incertain, le mobile, le changeant, un monde où les jeunes se sentent à l’aise et où ils ont leur part.

Pour Stéphane Schoukroun, raconter un processus de création fait souvent partie des spectacles qu’il crée avec Jana Klein depuis plus de vingt ans au sein de leur compagnie S Vrai. La Maison du Geste et de l’Image offre pour eux un terrain idéal, en plus des installations techniques qu’ils n’auraient pas autrement. L’auteur-metteur en scène-comédien prend l’exemple d’un projet, étalé sur trois ans, qu’ils ont mené. L’idée de départ portait sur une comparaison entre deux classes de CM2 et 6e, à Paris (quartier de La Villette) et en proche banlieue (à Aubervilliers) pour identifier de possibles différences d’approches et de comportements. Ce questionnement les amène à créer la première année un Parlement des enfants pour aborder la question de la prise de parole politique, à s’intéresser, la deuxième année, à Greta Thunberg et à l’écologie, et à imaginer enfin avec les enfants une perception du présent vue du futur. Chaque fois l’espace de la création et de la réflexion se trouve confronté au monde réel. Si le troisième volet ne voit pas le jour tel qu’il aurait pu l’être par la faute du covid, l’aboutissement du premier est présenté dans le cadre du Conseil départemental de Seine Saint-Denis et le deuxième donne lieu à un défilé d’habitats mobiles réalisés avec le concours d’une plasticienne.

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages photo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Ania Winkler

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages photo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Ania Winkler

L’aboutissement des parcours : les restitutions

Un même thème est parfois exploré par plusieurs groupes, dans des disciplines différentes. Leur faire produire un spectacle commun fait aussi partie de cette pédagogie de soi avec les autres développée par la MGI, parfois en liaison avec d’autres institutions comme la Maison des Pratiques Artistiques Amateurs ou le Centre Paris Anim’ Ruth Bader. C’est ainsi qu’apparaît l’histoire d’Ethan, le jeune garçon qui s’enterre dans un bunker pace qu’il ne supporte plus le monde tel qu’il est. Dans une avalanche de photographies où se retrouvent pêle-mêle, comme en un empilement, toutes sortes d’images d’actualité, de représentations anxiogènes de notre temps, accumulées dans un désordre délibéré, émerge une parole portée collectivement par les jeunes sur scène. Comme en un ballet où paroles individuelles et collectives s’amassent ensemble, le groupe se rassemble et s’écarte pour dire son pessimisme quant au monde actuel et son absence de croyance en un avenir radieux. Il est question de troisième guerre mondiale et d’un ours mort dans un supermarché, comme une peluche de l’enfance sacrifiée sur l’autel d’un monde à la dérive. Ils s’imaginent plus tard, « quand on sera vieux, quand on aura trente ans », ils entonnent sur un rythme slamé, accompagné techno, la chanson d’Ethan la taupe tandis que la vidéo nous entraîne dessus-dessous, entre brins d’herbe, terre grasse et espace du bunker, comme dans une coupe transversale laissant voir la structure. Superpositions d’images, transparences, mélanges sont au cœur de la recherche vidéo. Un autre groupe s’engouffrera, lui, dans le « que faire ? » et ses errements. « Je me bagarre, dit le texte, contre le cauchemar en faisant pire ». Parce que le moyen de sortir du désespoir, ça peut être de « faire péter la planète ». Bonne ou mauvaise pioche ? En tout cas volonté de bouger.

Bien sûr le résultat n’est pas un spectacle complètement abouti – les 20 ou 30 heures consacrées n’y suffisent pas –, bien sûr tout ne s’agence pas en un tout homogène, bien sûr, à travers les séquences jouées, on sent celles et ceux qui sont à l’aise et ceux pour qui se « produire » est loin d’être une évidence. Il n’en demeure pas moins passionnant de voir à quel point on est loin du théâtre « amateur » qui singe le professionnel. Ce qui a surgi, c’est l’expression authentique de tous ces jeunes – au moins en partie car on perçoit derrière la patte du professionnel qui les pousse à s’aventurer dans les sentiers buissonniers –, dans leur langage propre, un état d’âme natif et sans filtre en même temps qu’une dynamique issue du groupe.

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages vidéo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Mario Sagradini

© Mgi - « Printemps d‘automne » stages vidéo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Mario Sagradini

Un apprentissage de la liberté, de la sociabilité et de la citoyenneté

Point n’est ici besoin de leçon de morale ou de prêche des bonnes manières. C’est même parfois à travers les mauvaises, mises sur la table, débattues par le groupe, que s’élabore un apprentissage qui est une leçon de vie. Il y a tout dans ce parcours : bouger, parler, s’exprimer physiquement, écouter, construire, imaginer, traduire ce qu’on ressent, mettre en accord son comportement et son ressenti, apprendre le respect de l’autre, se connaître soi-même, s’aventurer au-delà des limites fixées par la « bienséance » sociale ou la « bonne » éducation, se mettre en danger, se perdre pour se retrouver. L’apprentissage, ici, passe par la vie, pas seulement par la pensée. Il est en actes, dans le moment présent, dans le mouvement, dans l’envie. Et cela transparaît dans le comportement des jeunes participants.

© Mgi - « Vie de Galilée », enseignement optionnel de théâtre niveau 1re, lycée Montaigne (Paris 6e). Avril 2023. Accompagnement artistique Isabelle Rivoal et Murielle Martinelli

© Mgi - « Vie de Galilée », enseignement optionnel de théâtre niveau 1re, lycée Montaigne (Paris 6e). Avril 2023. Accompagnement artistique Isabelle Rivoal et Murielle Martinelli

Une petite structure pour un impact important

La tâche est énorme. Chaque année, environ 5 000 jeunes fréquentent la Maison du Geste et de l’Image qui touche de 200 à 250 classes par an. On compte près de 400 enseignant.es référent.es, et 120 à 150 artistes intervenant.es. Dans le domaine artistique, la MGI investit le champ du théâtre et de la danse, mais aussi de la photo, de la vidéo et du son, ensemble ou séparément. Si les interventions en liaison avec l’Éducation nationale représentent plus de 60 % de l’activité, les actions dans le domaine du périscolaire, de l’extrascolaire et dans le champ du social prennent aujourd’hui une importance croissante. Les subventions, fournies pour une large part par la Ville de Paris, proviennent aussi du ministère de l’Éducation nationale, de celui de la Culture, de la CAF de Paris, de la Caisse des Dépôts et Consignations et du Fonds de dotation Chœur à l’ouvrage, qui combat, avec les armes de la culture, les stigmatisations, préjugés et clivages qui cloisonnent notre société. Pour faire « tourner » la machine, seule une dizaine de permanents travaille avec l’ensemble des partenaires extérieurs, institutions, artistes, enseignants et personnes privées. Cela va de l’aide apportée au montage du projet et à sa présentation auprès des instances institutionnelles au choix des créateurs et à l’organisation globale de la vie de la MGI pour que les rouages fonctionnent efficacement et que tous y trouvent leur place. Mais au-delà, ce qui transparaît, c’est la passion de cette équipe qui porte haut la bannière de la citoyenneté, des valeurs républicaines, de la lutte contre les discriminations, y compris de genres, et de l’écologie, tout en assumant un rôle de mémoire historique et un ancrage résolu dans le champ de l’art.

© Mgi - « Printemps d‘automne », stages photo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Ania Winkler

© Mgi - « Printemps d‘automne », stages photo de la Toussaint 2023. Accompagnement artistique Ania Winkler

Les interventions du côté de l’Éducation nationale

L’une des interventions fondamentales de la MGI s’inscrit dans un partenariat avec l’Éducation nationale. Elle vise à réaffirmer, dans l’éducation, la place de l’art et de l’expression artistique. La MGI réalise, à la demande des enseignantes et enseignants, de la maternelle à la terminale, toutes sections confondues, des parcours sur mesure : une séance unique pou(r)voir, dans le cadre de semaines d’intégration destinées à constituer le groupe classe ; un accueil de 10 à 15 élèves de 3e pour leur stage d’observation en milieu professionnel ; des parcours de pratique artistique dans le temps scolaire (à partir de 20 heures), parfois menés tout au long de l’année. La MGI apporte une aide logistique quant aux démarches à effectuer, en particulier dans le cadre du Pass Culture qui en est désormais la source de financement privilégiée. Mais la règle du jeu pose l’implication, active, de chacun, à toutes les étapes, et non la consommation passive.

Du côté des familles

De 9 à 18 ans, différents types d’ateliers, théâtre, photo, vidéo, son, sont proposés en dehors du temps scolaire, parfois de manière hebdomadaire les mercredis après-midi (pour les 9/11 ans ou les 15/17 ans), d’autres fois pendant les petites vacances (Toussaint et février pour les 12/16 ans), ou encore associent les deux formes (pour les 14/18 ans). Les inscriptions sont libres et les enfants ou adolescents qui y participent ont parfois bénéficié auparavant d’un parcours scolaire qui leur a permis de voir l’intérêt qu’ils en retiraient. Ces inscriptions personnelles leur apportent sans doute une « liberté » plus grande qu’en présence de leurs enseignants, et l’occasion d’une exploration plus fouillée parce que la durée en est, de fait, plus longue. Elles participent aussi d’une implication et d’une responsabilisation plus grande.

Du côté des professionnels du périscolaire, du champ social et médico-social…

La MGI met en place des activités adaptées aux différents publics que rassemblent les centres socio-culturels, les centres de loisirs, les associations périscolaires. On connaît aujourd’hui les bienfaits de la pratique artistique dans le traitement des difficultés, en particulier psychologiques ou psychiques, qui touchent un certain nombre de jeunes. La MGI intervient tout aussi bien dans les services d’accueil éducatif de jour que dans les centres médico-psychologiques ou les organismes de protection judiciaire de la jeunesse.

Verlaine Collège Petillot © Durmaz

Verlaine Collège Petillot © Durmaz

Faire tomber les barrières

On ne peut que saluer le volontarisme de la MGI, qui instaure des partenariats avec les danseurs (CND), les écrivains de théâtre, les photographes via la Maison européenne de la Photographie, mais aussi les lieux qui les accueillent – théâtres, opéras, écoles formatrices – et plus largement les musées et lieux de conservation de la mémoire, pour rendre la frontière entre l’art et la jeunesse perméable, pour permettre une fluidité des échanges et un passage dans les deux sens. Car faire tomber les barrières, aujourd’hui, n’est pas qu’un simple acte de militantisme. Il est aussi une question de survie de notre société où, pour reprendre l’expression de Marie-José Mondzain dans L’image peut-elle tuer ?, « Il est plus facile d’interdire de voir que de permettre de penser ». Dans ce cheminement de la pensée, le tâtonnement et la recherche restent fondamentaux pour avancer. C'est l'un des objectifs de la MGI. « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux » (Samuel Beckett, Cap au pire) pour trouver le chemin des autres. Plus qu’un programme, une profession de foi.

© DR

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Maison du Geste et de l’Image – 42, rue Saint-Denis, 75001 Paris

Tél. 01 42 36 33 52 www.mgi.org

S Directrice Marie Stutz S Chargée de valorisation des ressources internes Charlotte Rogic S Coordinatrice Je/Multiple « Haut-Parleurs » Aurelia Romeo S Administrateur Etienne Bonduelle S Chargée de communication Laure Narzabal S Chargées d'accueil Fanta Cisse, Mina Miedema, Aurelia Romeo S Régisseur Antoine Collaudin S Responsable technique Paul Thouny S Entretien Seyba Cisse (ESSI)

Pour construire un projet artistique avec la MGI S Responsable Théâtre Myriam Cassan myriam.cassan@mgi-paris.org S Responsable audiovisuel Laurent Geniller laurent.geniller@mgi-paris.org S Coordinateur photo Bruno Dieudonne bruno.dieudonne@mgi-paris.org

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