Kiron Atom Tellian au Concours Chopin de Paris. Un pianiste virtuose et inspiré.

Ce jeune Autrichien de vingt et un ans ne se contente pas de se jouer des difficultés techniques et de la virtuosité exigée par les œuvres de Chopin, il se glisse dans la peau des notes pour en rendre toute la charge émotionnelle.

Il est encore très jeune, mais sa maturité est grande et son toucher déjà exceptionnel. Kiron Atom Tellian appartient à la race des caresseurs de piano, de ceux dont les doigts glissent amoureusement sur le clavier pour lui faire rendre d’infinies nuances, des plus ténues et douces au plus vigoureuses et dynamiques. Il est de ceux qui ne jouent pas de la musique mais sont dans la musique.

Sous ses doigts, le piano s’anime et livre des histoires, changeantes comme les états d’âme du compositeur qu’il interprète, ici Frédéric Chopin, avec ses Mazurkas (1 à 4, opus 33) et la Sonate en mi mineur opus 38, fragiles, évanescentes parfois, nostalgiques aussi, traversées d’éclats de drame, étincelantes et éphémères comme les reflets de la lumière à la surface de l’eau. De Chopin, il dit : « Les œuvres sont profondes et émouvantes, et il y a toujours plus à explorer […] vous pouvez passer plusieurs vies avec sa musique sans toutefois atteindre le fond de ce qu'il a exprimé dans ses écrits. »

À l’écouter jouer, on pénètre dans un songe intérieur où la fluidité de l’interprétation s’accompagne d’intensité, où la précision du toucher, telle une dentelle musicale exempte de sécheresse, a pour corollaire l’amplitude sonore et le sens du mouvement. Un état d’apesanteur dans lequel on suit, comme en suspension, les caprices du vent que souffle l’interprète.

Un jeune homme déjà bardé de prix

Kiron Atom Tellian, né à Vienne, commence à étudier le piano à l’Université de musique et des arts du spectacle de la capitale autrichienne à sept ans et fait des débuts précoces avec orchestre alors qu’il n’a que neuf ans. Étudiant à la Julliard School auprès du pianiste d’origine arménienne Sergei Babayan pendant qu’il présente son bacccalauréat, il bénéficie de la bourse Kovner qui lui permet, entre autres, de financer la totalité de ses études. Lauréat de nombreux prix internationaux, de piano, de musique de chambre et de composition, il obtient le premier prix et le prix Haydn du 17^e Concours international de piano d’Ettlingen en Allemagne, le Grand Prix et les prix spéciaux du concours de musique X. Savshinsky à Saint-Pétersbourg ains que les trois premiers prix, dans trois catégories différentes, du 5^e Concours international Bach Rosalyn Tureck à New York. Au Concours international Chopin de Nashville, il a remporté le Grand Prix Alexei Sultanov Memorial Discovery Prize ainsi que les prix de la meilleure mazurka et de la meilleure étude. Il est de ceux qu’on aimera voir évoluer…

Concours Chopin de Paris

Les 2, 3 et 4 décembre 2023 Salle Cortot – 78 rue Cardinet, 75017 Paris

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