20 Septembre 2023
La 22e édition du Festival International des Théâtres de Marionnettes se tient, du 16 au 24 septembre 2024 à Charleville-Mézières. Une manifestation qui permet de prendre la mesure des évolutions de l’art de la marionnette et de sa proximité avec les autres arts.
Le Festival souffle la 100e bougie d’anniversaire de celui qui a fait de Charleville-Mézières le lieu d’élection de la marionnette, Jacques Félix, le créateur des institutions marionnettiques de la ville. La fondation, dans les années 1980, de l’Institut international de la marionnette, puis de l’École Nationale Supérieure d’Art de la Marionnette (ENSAM), est venue enrichir l’éventail des activités marionnettiques de la ville, en associant la formation et la vocation internationale à la création. Pour sa 22e édition, on ne recense pas moins de 86 équipes artistiques de 25 nationalités différentes et 446 représentations, sans compter les expositions et rencontres, qui seront réparties entre 28 lieux (gymnases, salles de spectacles, lieux divers), in et hors les murs. Une mise en mouvement de toute la ville qui draine, pendant une semaine, quelque 150 000 visiteurs, français et étrangers, frontaliers ou pas, et des professionnels du spectacle, avec des animations de rue sur la Place ducale (masques et formes animées des Irréels, automates de l’Automata Carrousel de Geert Hautekiet que le spectateur met lui-même en mouvement, jeux interactifs de L’Étrange voyage de Señor Tonet ou du Voyage proposés par la compagnie espagnole Tomb Creatius, défilé d’une marionnette géante ivoirienne, Tchangara, qui a commencé son voyage à Villeurbanne et le continuera à Lyon, Saint-Étienne et Paris).
Dans les coulisses de l’événement
L’effervescence règne sur la ville. Les bars regorgent d’une population bigarrée. Le public se presse d’un spectacle à l’autre dans une atmosphère bon enfant, même si rejoindre les lieux de spectacle, de manière piétonnière, peut s’apparenter à un parcours du combattant si l’on choisit de sortir du centre-ville, et exige une bonne forme physique ou le recours, dans certains cas, à une navette. Mais le Festival n’est pas seulement un événement de par son contenu. Il suppose aussi la participation active d’une partie de la population. Environ 500 bénévoles gèrent l’arrivée du public à l’entrée des salles, prennent en charge les troupes et les artistes qui sont accueillis chez l’habitant, les escortent et assurent leurs déplacements vers les lieux de spectacle. Les bénévoles, qui le sont souvent de longue date, participent ainsi de manière active à la vie de la cité. Ils en tirent d’ailleurs une certaine fierté et aiment à intégrer dans leur pedigree « leurs » années de festival.
Sous le signe de la diversité des cultures
Les troupes viennent d’Europe ou d’ailleurs, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. La diversité du paysage marionnettique français est évidemment très présente dans le Festival et une part est réservée aux voisins proches – la Belgique, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Mais les incursions sont aussi suisse – avec les 50 ans d’existence de Mummenschantz – écossaise, italienne, espagnole et grecque plus au sud et, au nord et à l’est, norvégienne, tchèque, slovène, lituanienne, ukrainienne, russe et biélorusse. De l’autre côté de la Méditerranée, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et Israël sont présents. Du côté américain, le nord et le sud sont représentés avec le Canada, le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine. Enfin, une place particulière est réservée, pour l’Asie, à la Corée du Sud. Les troupes invitées y présentent des thèmes aussi divers que les répercussions de la nécessité de gagner sa vie, les relations intergénérationnelles ou l’absence de communication au sein des familles.
L'affirmation d’une destination « tous publics »
Le contact avec les marionnettes s’effectue, pour le Festival, dès le plus jeune âge. Ça commence à partir d’un an avec T’es qui toi, dis ? qui interroge la construction du genre, avec Merveille(s) et, dès 18 mois, avec une création franco-slovène, Toc toc toc, qui suscitent la curiosité de l’enfant et instaurent un jeu avec les sons, les mots et les objets. La découverte du monde se poursuit avec Zèbres (dès 2 ans), un spectacle qui célèbre nos différences, À qui mieux mieux, qui traite du sentiment d’exister (3 ans) ou avec le Stoïque petit soldat de plomb, un spectacle italien inspiré d’Andersen. Toutes les tranches d’âge seront représentées. Qu’il s’agisse du Pinocchio (Live) #3 qui transforme les enfants en marionnettes, du sénégalo-canadien Parole d’eau, destiné à sensibiliser les enfants à partir de 8 ans à la nécessité de préserver cette ressource, ou de l’Aventure de l’écrasement (dès 12 ans) qui traduit l’expérience de la charge mentale par des cailloux qui écrabouillent un corps, on y retrouve la volonté d’accompagner en matière de spectacle les années de formation de ceux qui deviendront des adultes – le public de demain. Les questions de sexualité ou de genre n’en seront pas absentes, tout comme l’histoire ou des problèmes de société.
La diversité chatoyante des pratiques marionnettiques
Qu’elles se réfèrent à la tradition du castelet, comme l’aventure du grand méchant Loup dans les Petites histoires sans paroles, ou au personnage napolitain traditionnel de Pulcinella, revu et corrigé version Maradona ; qu’elles remettent en service les marionnettes historiques, à tiges, conservées dans les collections du Puppentheater de Magdebourg – le Jeune Homme 1 utilisé pour Grand-peur et misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht ou le Court Long, sorte de Pierrot-mage capable de s’allonger ou de rentrer en lui-même, une marionnette de variété – dans Re-member, les citations sont là. Personnages de mousse sculptée aux allures bellmériennes, l’érotisme en moins, comme dans Avatāra, marionnettes à gaine aux inclinaisons de tête éloquentes et aux gestes hallucinants de précision, ou mannequins grandeur réelle, manipulés par un ou plusieurs marionnettistes, à vue ou non, à travers la présence de la tradition s’explorent de nouvelles modernités.
Un théâtre réinventé
Parfois, seuls quelques accessoires et la position des doigts et des mains créent des personnages comme les Hopeful Monsters racontant l’évolution de la vie sur Terre ou ceux de Manual nous replongeant dans le travail quotidien, artisanal et ancestral. Les arts plastiques sont au cœur du travail de Chiara Marchese qui invente un langage singulier entre cirque et marionnette, personnages en fil de fer et êtres humains (le Poids de l’âme, tout est provisoire). Le Petit Théâtre du bout du monde invite le public à circuler dans une installation où les maquettes de paysages voisinent avec les vanités baroques. Les artistes de Stereoptik recréent à vue, sur une planche à dessin entourée d’instruments de musique et de divers accessoires, tout un univers projeté sur écran (Antichambre). Le collectif Tangram réinvente le théâtre d’ombres en donnant à celles-ci une indépendance de comportement qui n’est pas toujours du goût de leur propriétaire… Max Legoubé, avec son T.O.D. – Théâtre d’Objets Décomposés – propose chaque fois une recomposition du spectacle différente en invitant le public à choisir une histoire et ses personnages dans un corpus de textes empreints de surréalisme et de poésie.
Un monde de papier et de lettres
Les marionnettes de papier, dépourvues de visage et de genre, de Maayan Iungman (Niyar, a Paper Tale), racontent une histoire de désir et d’accomplissement de soi et se projettent dans l’avenir quand celles d’Agnès Limbos, dans les Lettres de mon père, se replongent dans le passé colonial de la Belgique. Dans ce spectacle doux-amer d’une dame de 70 ans partie à la recherche de son enfance traumatisée par le départ de ses parents pour le Congo alors belge, la marionnette-enfant qui la représente s’efface devant les lettres qu’elle attend avec fébrilité de la part de ses parents. À la matérialité des lettres avec leur enveloppe par avion répond l’évocation du souvenir de ses proches qu’elle fait revivre avec humour à travers de petits personnages de papier montés sur des tiges qu’elle plante dans un décor fait de jouets miniatures. Avec beaucoup de dérision, elle nous replonge dans l’atmosphère d’une Belgique catholique et bien-pensante pour qui la colonisation est encore de l’ordre de l’apport de la civilisation à des sauvages. Elle révèle, sur le ton de la conversation anodine, l’absurdité des propos parentaux qu’arrivée à son âge elle peut décrypter et dresse sur un plateau de table à transformations, qui passe de la maison de ses grands-parents – où elle vit – et de sa vie campagnarde à ses années d’études en institution religieuse, des personnages et accessoires tirés de tiroirs inépuisables, façon valise de Mary Poppins. L’ombre de la croix ou la silhouette du Seigneur qui apparaissent dans le dortoir ou le réfectoire lui inspirent de savoureuses réflexions sur les contradictions de la société belge de l’époque tandis que, symbole du temps qui passe, l’accessoiriste du spectacle tourne autour de la scène , imperturbable et silencieux, en apportant à chacune de ses réapparitions de nouveaux plateaux miniatures.
Ce spectacle où se mêlent théâtre, marionnette et théâtre d’objets, à regarder de près compte tenu du format des scènes miniatures placées sur les plateaux, est original, tant dans son parti pris scénographique que dans les propos tenus par les lettres. Pour intéressant qu’il soit, il gagnerait cependant à être délesté d’une danse du papillon qui évoque l’enfance mais rappelle en même temps furieusement les évolutions chorégraphiques de Loïe Fuller servies par la fée Électricité avec les prolongements articulés de ses bras sous le tissu qui vole à la toute fin du XIXe siècle, formant une digression inutile qui affaiblit le propos du spectacle.
La marionnette et le théâtre d’objets
Si les objets, de tout temps, ont été partie prenante du monde de la marionnette, ils se sont libérés du carcan d’un utilitarisme strict pour devenir source d’inspiration. L’exploration du monde des objets a laissé pénétrer de nombreuses formes d’imaginaire et certains spectacles explorent la nature même de l’objet et sa valeur symbolique. Ainsi, la Cérémonie du poids, qui explore ce que le combat peut apporter, symboliquement, à l’individu, met aux prises un marionnettiste de 65 kg avec un aquapunching bag de 45 kg. Rafi Martin, l’artiste allemand qui pratique les arts martiaux dans un club queer et antiraciste, y questionne l’effort, le dépassement de soi mais aussi le rapport entre force et vulnérabilité. À l’inverse, Julika Mayer et Karoline Hoffmann plongent, avec Ding, dans l’insaisissable légèreté d’une couverture de survie qui s’anime au gré de souffles de vent et s’échappe sans cesse, nous renvoyant au désir secret de nombre d’entre nous : voler.
Quand la technologie renouvelle l’art marionnettique
La vidéo introduit une dimension filmique qui rapproche le spectacle de la performance. L’Argentin Jorge Crown, avec Ludotecnia, imagine un dispositif où , manipulant toutes sortes d’éléments électromécaniques, des lampes et des dispositifs séquencés, il réalise sur la table, avec de petits jouets, des actions projetées sur grand écran qui rapprochent le spectacle du dessin animé. Avec Qui sommes-vous ?, Maxence Moulin et la compagnie Atipik proposent un questionnement sur l’identité. Muni d’un casque audio, le spectateur découvre des boîtes où se joue une petite forme mêlant vidéo, théâtre d’ombres, collage, photographie et manipulation en direct. Téléportation, entre théâtre, marionnettes et nouvelles technologies, prend la forme d’un concours dont le vainqueur sera celui qui montre les meilleures capacités de résilience et associe les candidats au voyage astral que mènera le vainqueur. Quant à Ugo Dehaes, il fait de la robotique son outil de création, reprenant la logique économique de notre société qui remplace les êtres humains par des machines. Il invite les spectateurs à se placer autour d’une table où se déplacent d’étranges objets animés, en carton, velus ou doux de peau : les Simple Machines.
Jeux d’optique et illusion
La marionnette est un art de l’illusion jouant des apparitions et disparitions. L’Espagnole Macarena Recuerda Sheperd, avec The Watching Machine, joue des ombres, des lumières, des reflets pour décaler notre manière de voir. Reprenant le principe des « machines à voir » des cabinets de curiosités du XIXe siècle qui, par le biais de miroirs, diffractaient les images, elle met en lumière la question du point de vue. Tantôt elle perd la tête, ou récupère un pied, ou se déplace en apesanteur, introduisant un trouble de la perception et une autre manière de voir le monde. La compagnie Succursale 101 nous plonge, avec ses Leçons d’anatomies chimériques, dans un monde onirique d’où les repères hérités du réel ont disparu. Ombres, transparences et paysages sonores s’y développent. Les planches de Stéphane Blanquet se mettent en mouvement sous l’impulsion des mécaniques et manipulations d’Angélique Friant. Les personnages tournent, s’envolent, disparaissent dans trois spectacles de 5 minutes destinés chaque fois à un seul spectateur.
Une Nature morte qui décale le réel
Le fantastique et la magie s’invitent dans Nature morte de la compagnie Yôkaï. Le spectacle prend pour point de départ le roman de Karl Joris Huysmans, À rebours, où un personnage, le marquis des Esseintes, fuit la médiocrité de la société en se retirant du monde, n’emportant que quelques livres et tableaux, peuplant son jardin d’espèces rares. Seul autre être vivant : une tortue sur le dos de laquelle il fait incruster des pierres précieuses, comme autant de références littéraires et artistiques qui lui sont chères. Mais le poids est si lourd que la tortue décède. De l’atmosphère méphitique, pleine de parfums et de fleurs vénéneuses, qui règne sur cette maison, Oscar Wilde dira : « Il s’y trouvait des métaphores aussi monstrueuses que des orchidées et aussi subtiles de couleurs. […] C’était un livre empoisonné. » À la fin, là où Huysmans fait revenir son personnage en arrière, implorant le Seigneur de prendre pitié du forçat […] que n’éclairent plus les consolants fanaux du vieil espoir », Yokaï choisit un autre dénouement. Des Esseintes reste prisonnier de l’univers qu’il s’était fabriqué. Il est absorbé par le décor qu’il avait créé.
Si la trame de Nature morte conserve des éléments du récit, elle s’en écarte pour explorer un univers fantastique où les objets semblent doués de vie propre. Sur un rythme très lent, l’espace se déréalise. Les panneaux animaliers dans le style Art nouveau qui forment le fond de scène s’animent. Une vie grouille sans qu’on l’ait invitée tandis que le personnage se mire dans les miroirs qui ferment le fond de scène à l’image du personnage enfermé dans son monde. Bientôt, ils disparaîtront au profit d’un espace abstrait, le mobilier prendra son indépendance. La fumée sculpte de nouveaux univers tandis que le glissement vers le fantastique s’opère à mesure que sombre le personnage. Mais le roman est pour le spectacle un cadeau empoisonné. Car dans la dialectique entre fidélité et trahison par rapport au texte d’origine, on aimerait que Nature morte choisisse entre la reprise de la trame et un travail plus résolument déconnecté du récit d’origine. Pour le spectateur qui ne connaîtrait pas le roman, le nombrilisme du personnage, s’admirant au début dans la glace en train de ferrailler contre lui-même, paraît narcissique et sans nécessité, trop long, trop développé. La transformation du personnage en alchimiste sans chimie en costume de mage apparaît lourdement marquée, schématique. Mais on entre de plain-pied et on se laisse séduire par la lenteur envoûtante de la transformation qui s’opère dans le clair-obscur d’un monde qui vacille.
De la littérature comme matière première
La compagnie Yokaï n’est pas la seule à puiser dans le répertoire littéraire ou théâtral. Les Anges au plafond, eux aussi, s’intéressent au dérèglement de la folie et à l’hallucination avec une adaptation du Horla, de Guy de Maupassant. La descente aux enfers du personnage fait dialoguer le marionnettiste danseur avec un théâtre d’ombres qui joue du dédoublement sur une musique live au violoncelle qui oscille, au gré des états du personnage, entre mélodies et distorsions sonores. L’Enfant et les sortilèges (d’après Maurice Ravel et Colette) inspire à la compagnie Hold up ! une variation pour marionnette à gaine et costume marionnettique sur le thème de la colère (Unravel), les sentiments constituant un sujet-phare dans le domaine de l’enfance. Shakespeare et son sens de l’emboîtement des formes ne pouvaient que trouver un prolongement dans le monde de la marionnette. Hamlet Mania reprend en la transformant la scène où Hamlet fait jouer la scène du meurtre de son père pour faire tomber les masques, plaçant dans un ring de catch les avatars marionnettiques de la cour royale. Le Songe d’une nuit d’été de la compagnie Point zéro devient un « Shakesqueer » déjanté où le désordre amoureux se place au centre. Il est rejoint par La (nouvelle) Ronde, de Johanny Bert, d’après Schnitzler, qui offre de réjouissantes variations déjantées autour du duo amoureux et de la séduction. D’autres spectacles ont aussi leur place dans ce panthéon littéraire : une œuvre adaptée de Rabelais, les Géants, par les Karyatides, une compagnie qui s’est fait une spécialité des adaptations littéraires. Mais surtout, il faut citer l’impressionnante adaptation par Yngvild Aspeli de la Maison de poupée d’Henrik Ibsen, qu’elle joue avec Viktor Lukawski, à laquelle un article séparé est réservé.
Société, quand tu nous tiens…
Si les apprentissages de tous ordres, la formation de la personnalité, la gestion des sentiments, la manière de gérer les difficultés de la vie sont au cœur des productions pour la jeunesse, l’état de la société, les difficultés de la vie quotidienne et les questions qui agitent aujourd’hui notre société, qu’il s’agisse d’écologie, de handicap, de maladie, de guerre, de sport, de statut des femmes, de sexualité ou de questions de genre, occupent une grande part de la programmation pour pré-ados, ados et adultes. La connexion avec la nature fait l’objet du parcours chorégraphié de Re-member où l’écorce d’un arbre, les branches de bouleau ou les peaux de bêtes avec lesquelles se confrontent les danseurs entretiennent un dialogue pour le moins énigmatique avec les marionnettes suspendues de Magdebourg. Le Vilain petit canard qui explore le thème de la différence trouve un prolongement dans la Langue des cygnes où la différence s’exprime en langue des signes. Toku aborde l’histoire d’un médecin en Inde mort du covid, Amathia met en avant un monde qui se lézarde – ici le domaine de l’éducation –, Suzanne aux oiseaux met en contact, sur un banc public, une vieille dame et un migrant et Suzy (Storck) s’intéresse aux petites vies ordinaires qui déraillent. Pour tenter de comprendre ce qui se passe aujourd’hui, le brésilien Fables anthropologiques pour les jours fascistes utilise des marionnettes classiques à fil pour confronter le passé au présent. Les Ukrainiens de l’Académie d’État de la Marionnette remontent au temps d’Hérode pour évoquer la guerre en Ukraine (Vertep) tandis qu’Odessa, tentative de s’aimer après la guerre pose la question de l’amour quand la guerre a durci les cœurs. Enfin le spectacle qui rassemble les étudiants de l’ESNAM et leurs homologues berlinois de la Hochschule für Schauspielkunst Ernst Busch, Bambi, fait apparaître en arrière-plan, à travers une évocation des âges de la vie, des situations de guerre et de déracinement qui font écho à l’actualité.
Dans son éclectisme assumé, le Festival mondial des Théâtres de Marionnettes, dans la diversité de ses techniques comme dans les thèmes qu’il aborde, jette un pont entre tradition et modernité et s’inscrit dans le mouvement actuel qui tend à unir les catégories du spectacle vivant et l’ensemble des disciplines artistiques. Il vient nous dire que parler du monde et de sa diversité est une entreprise plurielle qui passe nécessairement aujourd’hui par l’échange et l’hybridation.
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes https://festival-marionnette.com/festival-2023/
Du 16 au 24 septembre 2023
Spectacles du Festival déjà chroniqués
La (nouvelle) Ronde http://www.arts-chipels.fr/2023/01/la-nouvelle-ronde.l-amour-au-temps-des-marionnettes-impudiques.html
La Langue des cygnes http://www.arts-chipels.fr/2023/03/la-langue-des-cygnes.la-metamorphose-du-vilain-petit-canard.html
A publier : Une maison de poupée