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Quartetto Guadagnini, le retour…

Quartetto Guadagnini, le retour…

En résidence l’an passé à l’Institut culturel italien, ces quatre jeunes gens pleins de fougue sont revenus à Paris. Avec le même talent, même si l’une des têtes a changé.

Cristina Papini a remplacé Giacomo Coletti mais le plaisir demeure égal devant leur prestation dynamique et pleine d’allant. Ils ont été, comme l’an passé, parfaits. Au programme de 2017, deux œuvres, le Quartet opus 51 n°1 en ut mineur de Brahms, le Quartet opus 96 « American » de Dvorák (déjà interprété l’an passé) et, pour le rappel, un Nocturne de Borodine.

 Le quatuor de Brahms est assez curieux. Je le considère pour ma part plutôt comme un exercice de style dans lequel Brahms cherche des rythmes, des lignes mélodiques, des airs, que comme une œuvre réellement aboutie. La composition de la pièce est d’ailleurs éclairante : entamée en 1865, elle n’est achevée qu’en 1873, attestant des difficultés de Brahms à lui trouver une forme cohérente et homogène. On a l’impression d’entendre quatre morceaux différents, au point même que le public s’est trompé et s’est mis à applaudir à plusieurs reprises au cours du morceau…

Le Dvorák était, comme l’an passé, superbe. Le musicien est parti depuis peu pour les États-Unis quand il compose ce quatuor, en 1893. Une joie immense transparaît dans ce morceau qui récupère pour les transformer des airs américains à danser et des musiques d’Europe centrale qui reparaissent par bribes tout au long du morceau. L’histoire dit que c’est au cours d’un été passé à la campagne dans une colonie tchèque américaine qu’il aurait composé le morceau. Toujours est-il que le plaisir transpire à chaque note et que sa joie est communicative.

Quant au Nocturne (Quatuor à cordes n°2 en ré majeur), composé par Borodine en 1882 en hommage à son épouse Ekaterina Protopova et créé à Saint-Pétersbourg, il était tout de délicatesse et de finesse, tournoyante dans la deuxième partie, les instruments se répondant avec une douceur infinie, les sons s’estompant dans le paysage, se perdant dans le lointain du rêve.

Extrêmement homogène, chacun attentif aux autres, le Quartetto offre à l’écoute un bel ensemble. On attend avec impatience qu’il se livre à des formes musicales plus audacieuses…

Quartetto Guadagnini : Fabrizio Zoffoli (violon), Cristina Papini (violon), Matteo Rocchi (alto), Alessandra Cefaliello (violoncelle)

Johannes Brahms, Quatuor n° 1 en do mineur opus 51

Antonin Dvořák, Quatuor à cordes n° 12 en fa majeur op. 96 dit « américain »

Alexandre Borodine, Nocturne (Quatuor à cordes n°2 en ré majeur)

Le 21 décembre 2017

Institut culturel italien. 50 rue de Varenne – 75007 Paris

Tél. 01 44 39 49 39

www.iicparigi.esteri.it/IIC_Parigi/fr

Voir aussi l’article publié le 22/01/2017

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