9 Novembre 2016
Le voyage à Tokyo est une histoire très simple au premier abord. C’est un couple de retraités qui fait le voyage à Tokyo pour retrouver enfants et petits-enfants. Dans le tourbillon de la grande ville, la famille est absorbée par le quotidien et le temps manque pour être ensemble. Les enfants plus ou moins indifférents et légèrement agacés par la présence de leurs parent se cotisent pour les éloigner de Tokyo et leur offrir quelques jours de repos au bord de la mer mai scela ne va pas se passer si simplement…
Le pari d’adapter un film au théâtre était osé et un rien «saugrenu » sauf peut-être lorsque le cinéaste est OZU. L’écriture d’OZU est épurée, incisive tout en étant pudique. Son récit procède beaucoup par métaphore et transposition. Ainsi, les sentiments intérieurs ne sont jamais exprimés ouvertement mais évoqués par transposition scénique ou simplement suggérés. De plus, OZU par l’utilisation des plans fixes rythme son récit et le recentre sur l’action, ce qui offre une proposition théâtrale intéressante.
J’ai donc été agréablement conquise par cette adaptation qui recentre le récit sur les dialogues entre les personnages avec quelques effets scéniques originaux et même humoristiques.
Les décors simplissimes et l’expression scénique sont intelligemment utilisés pour aider le récit et situer les scènes. Quelques tréteaux de bois et des rideaux soient noirs soient translucides permettent de représenter la maison, la rue, la gare, le train, un bar etc…
Lors de la représentation auquelle j’ai assisté une coupure de courant a interrompu la représentation et après quelques minutes le courant ne revenant pas, le premier rang a été invité à se servir des téléphones portables fonction torche pour éclairer la scène, effet rétro garanti !
Cet éclairage intimiste et sans fioriture a recentré le jeu sur les dialogues et les quelques effets scéniques et finalement a complétement transcendé la pièce.
Nous étions revenus au temps de Molière et l’éclairage aux bougies…
A noter la présence et l’excellence du jeu du seul acteur japonais Yoshi OIDA. Les musiciens en live contrebasse, batterie et guitare dont je n’ai pas le nom font également une très belle performance en interprétant les créations musicales d’Anne Gillot.
Les autres acteurs sont Delphine Lanza, Michèle Gleizer, Rodolphe Dekoswski et Xavier Fernandez Cavada.
Puis :
le 22 novembre à La Garance, scène nationale de Cavaillon
Le 24 et 25 novembre au Merlan à Marseille
et les 29 et 30 novembre Au Théâtre de Caen.