Promise - un magistral et hypnotique corps à corps effréné

Le rideau s’ouvre et un groupe de danseurs et danseuses serrés les uns contre les autres au fond de la scène, habillés d’un justaucorps gris unisexe, apparaissent dans la lumière. Les épaules bougent puis les têtes et on reste fascinée, scotchée littéralement comme diraient certains jusqu’à la fin de ce spectacle littéralement hypnotique.

Les danseurs évoluent toujours très serrés, regroupés tous ensembles, très rarement une ligne se forme et encore plus rarement un danseur s’éloigne. C’est le groupe qui danse, c’est le groupe qui forme un être vivant protéiforme et qui bouge en rythme dans un unisson impeccable. On a parfois l’impression d’assister à la transmutation, à la naissance d’un être étrange qui se meut et se débat et qui se transforme et se recompose à chaque instant. On est dans la représentation d’un groupe et de ses interactions émotionnelles. Des figures se forment dans cette promiscuité, ainsi que des échanges, des partages, mais aussi des affrontements. Il y a également des frôlements, des corps à corps et toujours à un rythme effréné au son de la techno. C’est toujours étonnamment émotionnel et sensuel, parfois érotique. Ce sont juste des instants, des évocations instantanées qui apparaissent et disparaissent tout aussi vite.

Il faut absolument souligner la performance des danseurs et danseuses qui sont sur les demi-pointes tout le spectacle et qui dansent à ce rythme sans presque reprendre leur souffle sur une musique techno de Ori Lichtik. Cette posture demi-pointe leur donne une forme élancée d’une élégance incroyable. Chaque geste est travaillé au plus juste chaque expression est étudiée avec précision. On est dans une recherche de la perfection assez fascinante et hypnotique.

Sharon Eyal est israélienne et a commencé sa carrière avec la « Batsheva Dance Company » de 1990 à 2008. Elle débute la chorégraphie comme Artistic Director pour cette compagnie en 2003. En 2013, elle fonde sa propre compagnie L-E-V avec son collaborateur « de toujours » Gai Behar.

Riposte, c'est la troisième composition que la chorégraphe israélienne est invitée à créer pour les interprètes de la compagnie Tanzmainz, la compagnie de danse du Staatstheater de Mayence.

Ce spectacle est fascinant d’une part par la rapidité effrénée des figures qui s’enchainent sans répit encore et encore, et d’autre part par la précision des gestes des danseurs qui enchainent ces figures à ce rythme incroyable.

J’ai vu beaucoup de spectacle mais très peu ont cette propension hypnotique à nous happer, à nous laisser haletants jusqu’à la fin sans reprendre notre souffle. Magistral !

Distribution

avec Zachary Chant, Finn Lakeberg, Cornelius Mickel, Amber Pansters, Maasa Sakano, Marija Slavec, Matti Tauru
chorégraphie Sharon Eyal
conseil artistique Gai Behar
costumes Rebecca Hytting
composition Ori Lichtik
lumières Alon Cohen
assistante à la chorégraphie Rebecca Hytting, Keren Lurie Pardes
direction des répétitions Natalia Rodina
direction compagnie Honne Dohrmann
direction de la production artistique Lisa Besser
coordination tournée Hannah Meyer-Scharenberg
assistante à la direction de la danse Julia Kraus
mise en place scène & son / performance invité Luka Curk
équipement lumières/invité performance Dominik Hager 
chef de plateau / invité performance Matthew Tusa
photo © Andreas Etter

A noter que ce spectacle faisait partie de la programmation
du "Festival Immersion Danse" de L'Onde Centre d'Art à Vélizy-Villacoublay.