7 Novembre 2020
Alors que l’horizon ne bruit que des péripéties de l’élection américaine et des rumeurs de restrictions supplémentaires concernant le confinement – nous conseillera-t-on, finalement, d’éviter de respirer pour éviter la contagion ? – on a un peu l’impression d’avoir la gueule de bois, de ne plus en rire avec la même liberté, la même insouciance...
L’expérience est passée par là, et avec elle les séquelles qu’elle a laissées. Les internautes n’ont plus le cœur à rire – ou ils ne se sont pas encore réorganisés. L’inventivité est en berne, sauf pour quelques-uns. Raison de plus pour revenir à quelques fondamentaux. On mettra d’abord en avant quelques nouveautés de revenir aux classiques comme écouter de la musique ou lire…
Les spectacles
Les directs du Théâtre de la Ville (rappel) – les retransmissions en direct sur www.theatredelaville.com et Facebook live. Accès gratuit à l’heure de la représentation et seulement pendant la durée de celle-ci.
S J’ai trop d’amis – David Lescot. Ven. 6 nov., 14h30 ; dim. 8, 15h (en langue des signes) ; ven. 13, 18h ; sam. 14, 17h
Être ou ne pas être populaire, telle est la grande question au cœur de J’ai trop d’amis, véritable manuel de survie pour élève entrant au collège. Le grand saut a lieu et c’est là que les vrais ennuis commencent : les problèmes de popularité, les amis et surtout les ennemis, l’élection des délégués, les filles et surtout une en particulier… Une plongée pleine d’humour dans l’univers impitoyable des préados.
S Je ne suis pas inquiet – Scali Delpeyrat. Sam. 7 nov. 21h ; jeu. 12, 19h
Seul en scène, Scali Delpeyrat livre un spectacle très personnel sur sa vie et ses origines, tout en rendant un hommage décalé à son père disparu. Il y a ses grands-parents échappés miraculeusement des rafles du Vél’d’Hiv; la petite fille mystérieuse dont il était follement épris à l’âge de quatre ans; le chat tout blanc trouvé à la SPA; la musique arabe qui le bouleverse; son besoin d’établir des check-lists avant de se rendre à des dîners en ville; ce père périgourdin amoureux d’une femme juive. Un spectacle à la fois mélancolique et savoureux, mélange d’humour et de perplexité, pimenté d’un sens aigu du détail incongru et autres bizarreries de la vie quotidienne.
S Sly Johnson (concert). Lundi 9 nov., 21h
Voix soul, cœur hip-hop, champion de beat-box, auteur, compositeur et interprète du Saïan Supa Crew, l’artiste a depuis mené de nombreuses collaborations avec des artistes tels que : Camille, Erik Truffaz, Oxmo Puccino, Ayo, Lucky Peterson, Jacky Terrasson... Aujourd’hui, il réalise un nouvel album en collaboration avec Jordan Kouby (Imany, Hindi Zahra, Faada Freddy, Louis Chedid, Keziah Jones, Ayo…). Performances vocales et beat-box se rencontrent sur des rythmes Rap et souls ! Un groove abrasif, une musique riche au carrefour du hip-hop et du funk !
S Royan, la professeure de français – Marie Ndiaye, Frédéric Bélier-Garcia. Mardi 10 nov. 21h
Gabrielle s’arrête dans la cage d’escalier de son immeuble. Elle sent plus haut, dit-elle, « l’odeur » des parents de son élève, Daniella, qui s’est suicidée. Ils l’attendent. Elle ne veut ni leur parler ni compatir. Elle va leur adresser, mentalement, le récit de ce que fut sa vie de femme qui s’est voulue puissante, d’Oran à Royan ; elle qui jamais, contrairement à Daniella, ne s’est pas laissée aller à être laide « de sa propre volonté ». Marie NDiaye pose sur les clichés moraux une bombe à retardement et dessine un sublime portrait de femme. Pour sa quatrième excursion en haute terre d’écriture de l’auteure, Frédéric Bélier-Garcia confie à sa mère, Nicole Garcia, le soin des mots et maux de Gabrielle.
S Flavia Coelho – Concert, en partenariat avec les Trois Baudets. Lun. 16 nov. 21h
Depuis les morros de Rio de Janeiro aux rues pavés de Paris, Flavia Coehlo est chez elle là où elle se sent accueillie. La musique est faite de cette alchimie. Elle est immatérielle, une vibration cosmique qui se déplace dans l’air : des touffeurs caniculaires aux brises glaciale, elle résonne sous toutes les latitudes, des rades aux abribus, des cafés concerts aux plus grands festivals du monde.
S La Reine de la piste – Helena Noguera, Pierre Notte. Ven. 27 nov. 20h
Entre cabaret et théâtre, l’histoire d’une femme libre. Débarquée dans une fête à laquelle elle n’a pas été invitée, elle s’incruste. Étrangement, sa présence ne semble déranger personne – c’est comme si on ne la voyait pas. En fait, elle assiste à ses propres funérailles. Dans la Reine de la piste, la comédienne et chanteuse Helena
Noguerra interprète ses propres chansons entretissées d’un récit écrit et mis en scène par Pierre Notte. Démarré sur une tonalité funèbre, ce portrait de femme se révèle progressivement une ode vibrante à la vie et à la liberté. Un récital à la fois réaliste et fantastique où monologue et chansons se font écho, comme un rêve à regarder en face, un dialogue entre deux mondes bientôt réconciliés.
A écouter et voir sur france.tv
Prima la musica e poi le parole & Der Schauspieldirektor au Teatro Malibran
L’Orchestre de La Fenice interprète Prima la musica e poi le parole de Salieri & Der Schauspieldirektor de Mozart, deux opéras comiques composés à la demande de l’empereur Joseph II pour une compétition musicale organisée à l’Orangerie du château de Schönbrunn à Vienne en février 1786. L’idée qui présidait était d’opposer un singspiel allemand et le couple Mozart /Stéphanie le Jeune et opéra italien avec le couple Salieri / Casti. Der Schauspieldirektor (le directeur de théâtre) ne comprend, dans sa partition, que quatre numéros (environ 30 minutes, y compris l'ouverture) entourés de nombreux dialogues parlés. C’est un singspiel. Son intrigue repose principalement sur les démêlés d’un impresario qui a l'autorisation de monter une nouvelle troupe. Il fait passer une audition pour recruter les membres de la troupe, et doit faire face notamment aux rivalités entre Frau Herz et Fraülein Silberklang, de querelleuses prime donne… Prima la musica e poi le parole (la musique avant les paroles) est un divertissement en un acte sur un thème similaire et parodie en détournant les airs d’un spectacle à succès de l’époque, Giulio Sabino, de Sarti. L’œuvre de Salieri est un mini opera buffa. Il comporte, entre autres allusions, des piques sur la rivalité du genre buffa et du seria. Il oppose lui aussi deux cantatrices rivales.
Feuilleton
A écouter : Science-fiction en podcast
Pendant le premier confinement, l'auteur de théâtre, scénariste et metteur en scène Pierre-Etienne Vibert a écrit et créé avec 14 acteurs une fiction audio en 12 épisodes d’environ 12 minutes chacun qui questionne les rapports que nous avons les uns aux autres : Global 404. L'histoire se passe en 2029. Le confinement du printemps 2020 se prolonge depuis 9 ans en raison des mesures I.N.O.S. (Inside Is One Safe Place). Une « société de surveillance » s’est insidieusement mise en place. Le jeu vidéo a pris une place considérable dans la vie de tous. Ses championnats représentent une occasion d'obtenir des « crédits » qui permettent une certaine liberté de déplacement. Grégoire Python, surnommé, Py, est concepteur d'applications mobiles, le jour et lanceur d'alerte, la nuit. Un hacker aguerri. Ermite et obstiné, il travaille depuis des années à créer SYANN, une Intelligence Artificielle dotée d'une pensée autonome. Dans une société de la surveillance, où la liberté de chacun est fortement menacée, cette I.A. représenterait un puissant allié. L'histoire commence le jour où celle-ci « prend vie », révélant à Py bien plus qu'il ne l'avait imaginé... Sa logique met en défaut toutes les incohérences des comportements humains. Elle bouleverse l’existence de Py et le place dans la ligne de mire de Cerbère, le système de surveillance. Py va chercher envers et contre tout à faire surgir la vérité masquée par le système, aussi bien dans sa vie personnelle qu’à l’échelle de l’humanité. Global 404 – dont le titre fait référence aux erreurs système – questionne l’importance de renouer avec un véritable esprit de fraternité, seule issue pour bâtir une société qui soit plus juste et plus vivable, en respectant la liberté de l’individu.
https://podcast.ausha.co/global-404
Réalisé, monté et mixé par Pierre-Etienne Vilbert . Produit avec le soutien d’INFILIGNES
Avec : Anaïs Aouat, Azzedine Benamara, Caroline Berliner, Laure Brillaud, Simon Drahonnet, Eugène Egle, Estelle Franco ; Chloé Larrère, Romain Pivard, Delphine Prouteau, François Sauveur, Vincent Sornaga, Naïma Triboulet, Alexandre Trocki, Pierre-Etienne Vilbert
Les musées
Soyez curieux ! Profitez de la Nuit européenne des musées, le 14 novembre – mais pas seulement – qui sera numérique cette année pour
S Visiter les expositions virtuelles des musées, comme celle de la Cité de l’architecture et du Patrimoine (Paris) qui dévoile au travers de ses expositions en lignes de nombreuses œuvres de ses collections jusqu’ici cachées dans les réserves, ou le Musée national de la gendarmerie qui propose de découvrir au travers de son exposition en ligne les liens insoupçonnés que peuvent avec les gendarmes avec des animaux parfois inattendus, ou encore le Musée du sport de Nice où handball, hockey ou encore boxe, et d’autres seront mis en lumière au travers des expositions virtuelles disponibles directement sur le site du musée.
S Zoomer sur des œuvres sans quitter votre fauteuil : au Musée des beaux-arts de Lyon qui propose plus de 50 œuvres à observer dans les moindres détails. Petit jeu : des détails insolites et incongrus se sont glissés dans 9 tableaux : ouvrez l’œil et trouvez-les ! Ou au Palais des beaux-arts de Lille et ses 12 histoires secrètes de tableaux. Observez à la loupe les chefs d’œuvre du musée national Eugène Delacroix. Œuvre religieuse, portraits, scènes historiques, retrouvez les chefs d’œuvre du musée, témoins de la diversité de l’œuvre d’Eugène Delacroix. Mettez-vous dans la peau d’un chercheur au Musée Fabre afin d’analyser les œuvres sous tous ses angles ! A partir de l’observation précise des matières telles que le bois, la peinture à l’huile, la cire ou encore les toiles… réalisez le constat d’état des œuvres et découvrirez les au travers de vues inédites et scientifiques (rayons X, ultraviolet…).
S Jouer en famille. De nombreuses activités en ligne, notamment pour les jeunes publics, vont vous faire passer une soirée ludique ! A Lyon, le musée des tissus propose aux familles de découvrir les différents motifs au travers de coloriage, de jeux ou encore de chansons. Vous pourrez également imprimer des cartes postales personnalisées à envoyer à vos proches, familles ou amis ! Le musée de Bretagne, en Normandie, vous invite à jouer en ligne avec le jeu « Les mystères de Rennes » ! Au programme ? Des quizz et des challenges pour découvrir l’histoire de Rennes au travers de 4 lieux emblématiques. Et avec les tutos du LaM - Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut destinés aux enfants et à leurs parents, ces ateliers ludiques et faciles à réaliser à la maison vous feront découvrir en famille les œuvres de la collection ou des expositions temporaires du musée. Avec le musée en Herbe, prenez quelques minutes pour regarder en famille les vidéos de Shannon consacrées à la vie d’œuvres et de peintres célèbres tels que Picasso, Monet, Matisse : devenez incollables en histoire de l’art ! Choisissez votre activité à faire en famille au Musée Granet – mots mêlés, zoom sur une œuvre ou activité surprise – et découvrez l’histoire de ce musée aux 12 000 chefs d’œuvres !
S Regarder des web séries : quarante épisodes la vie de l’artiste Auguste Rodin. Réalisée sous la forme d'un journal intime au ton décalé, cette web-série du musée Rodin vous dévoilera tous les secrets de cet artiste majeur du XXe siècle. Le château de Gien vous propose de découvrir une œuvre des collections du musée en vidéo ! Et pour la première vidéo, c’est une sculpture de Florentin Brigaud, le Faucon, qui vous est dévoilé avec tous ses secrets ! Plongez au cœur de surprenantes et insolites anecdotes avec les web-séries du Château de Versailles ! Le jeu de Paume, la bataille de la pomme de terre, fêter Noël à Versailles n’auront plus aucun secret pour vous... Au travers de sa web-série « ça a encore coupé », le Musée d’art et d’archéologie de Besançon vous propose une véritable plongée dans l’Histoire de l’art en 12 épisodes, pour flâner dans les collections et les œuvres du musée le temps d’une soirée ! Et si vous aimez les belles voitures, une Ferrari type 250 GT de 1959, une Simca-Gordini biplace sport type 8 de 1939 ou encore une Bugatti biplace course type 32 de 1923 choisissez votre automobile préférée pour la Nuit des musées ? Visionnez les web-séries Cultissime ! réalisées par la Cité de l’automobile !
Au musée du Louvre : les Enquêtes du Louvre
Racontée par l'actrice Romane Bohringer à la manière d’une enquête policière, plongez au cœur de l’affaire du Radeau de la Méduse. Parmi les intervenants, retrouvez la navigatrice Isabelle Autissier et Côme Fabre, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre. Suivez l’enquête
Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Comme de nombreux autres musées, le MAM propose sur son site un accès à ses collections, des focus sur « Un artiste, une œuvre », les « Donations et acquisitions récentes », les podcasts du MAM, des œuvres à écouter, et une rubrique « Contempler » pour expérimenter la contemplation d'une œuvre par le lâcher-prise et la relaxation. Le sixième module est consacré à l'œuvre La rencontre du 2 bis rue Perrel (1946) de l’artiste surréaliste Victor Brauner.
Le MAM en ligne
Site internet https://www.mam.paris.fr/fr
Facebook
Twitter
Instagram
Focus sur le musée Fabre de Montpellier
Le musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole, créé en 1828 par le peintre François-Xavier Fabre et entièrement réhabilité en 2007 compte parmi les plus belles collections publiques françaises. Elles sont sans cesse enrichies grâce à des dons de collectionneurs et d’artistes : Fabre tout d'abord, puis Valedau, Bruyas, Bonnet-Mel, Cabanel, Bazille... et Pierre Soulages qui y a fait une généreuse donation de sa collection, offrant un aperçu significatif de l'ensemble de sa carrière.
S Les collections permanentes s'articulent en grands ensembles d'une richesse exceptionnelle et présentent des œuvres du XIVe siècle à nos jours : les peintures flamande et hollandaise avec Rubens, Teniers et Ruisdael ; la Renaissance avec Véronèse, Jean Cousin, Pedro de Campaña ; le XVIIe siècle illustré par Poussin, Bourdon, Blanchard, Le Sueur, Ribera et Zurbarán ; la Régence et le style rocaille avec Ranc, Raoux, Natoire ; le néoclassicisme se rapportant à Vien, Houdon, David et, bien sûr, à Fabre ; le romantisme grâce à Delacroix et Géricault ; le réalisme avec Courbet, l'académisme avec Ingres et Cabanel ; les prémices de l'impressionnisme au travers de Bazille, l'explosion de la couleur avec Van Dongen, Chabaud et Delaunay, ou encore les sculptures de Germaine Richier. En fin de parcours, la nouvelle aile révèle l'exceptionnelle donation et les dépôts consentis par Pierre Soulages, ainsi que des œuvres d'acteurs majeurs de l'art français contemporain tels Hantaï, ainsi que de nombreux membres du mouvement Supports/Surfaces comme Viallat, Bioulès et Dezeuze.
S Le site « Fabre dans mon canapé », version numérique d’un musée « hors les murs », offre des visites complètes des collections et des expositions, mais aussi des récits, des documentaires, des supports pédagogiques, ou encore des jeux et des activités pour les plus jeunes. https://www.montpellier3m.fr/musee-fabre
S Le Canada et l’impressionnisme. L’exposition retrace la découverte et l’appropriation de la modernité impressionniste par deux générations d’artistes canadiens, entre 1880 et 1930. Venus à Paris puis repartis au Canada, ces peintres des deux sexes privilégient la vie quotidienne locale, la splendeur des paysages du Nord et leur lumière incomparable et les rudesses du climat. L’exposition est organisée en collaboration avec le musée d’Ottawa et présente 35 artistes canadiens majeurs. https://fabre.montpellier3m.fr/Le-Canada-et-l-impressionnisme et la bande-annonce https://fabre.montpellier3m.fr/La-bande-annonce
Beaux-arts
MOOC culturels de la Fondation Orange – La BD
Avec ces cours en ligne élaborés par des experts, un moyen agréable et ludique d’entrer dans la culture et dans le monde de l’art. Cette semaine, la Bande Dessinée, notre 9e art : son histoire, ses codes et ses secrets de fabrication. Vous êtes fan de Tintin ? De Gaston ? Des œuvres de Marjane Satrapi ? Vous connaissez la bande dessinée franco-belge ? Ce MOOC sera pour vous l’occasion de découvrir la BD dans ses multiples aspects. Pour vous guider, les meilleurs spécialistes de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, à Angoulême. Alors, prêts à tourner les pages des albums ? inscrivez-vous !
On peut aussi accéder à d’autres thèmes : l’histoire du téléphone, la Préhistoire (avec le Pôle d’interprétation des Eyzies), les origines de l’Homme, la signification de l’usage des couleurs au fil du temps, L’Instant figé, quand l’art saisit le mouvement (avec le musée du Louvre), L’art et la création numérique, l’histoire de la photographie, l’impressionnisme, l’art moderne et contemporain, etc. Site : https://mooc-culturels.fondationorange.com/
Connaissance des arts : 15 chefs d’œuvre pour regarder par la fenêtre…
Le Caravage, Munch, Friedrich, Vermeer... Nombreux sont les artistes ayant représenté le motif de la fenêtre dans leurs œuvres. À l'heure où la distanciation physique et le reconfinement sont les mots d'ordre, Connaissance des Arts a sélectionné pour vous 15 chefs-d’œuvre pour passer le temps à sa fenêtre, entre médiation et désir du monde extérieur. https://www.connaissancedesarts.com/peinture-et-sculpture/reconfinement-15-chefs-doeuvre-pour-passer-le-temps-a-sa-fenetre-11148453/
Dans la même série de 15 chefs d’œuvre, d’autres thèmes sont proposés : l’ivresse, l’automne, le sourire, les sorcières.
Roman de Fauvel, de Gervais du Bus. Manuscrit. France, XIVe siècle. Paris, Bnf, Département des manuscrits, Français 146 f° 285. Philippe IV le Bel (ou Enguerrant de Marigny) est caricaturé sous forme d'un âne méchant et pervers dont les six lettres du nom, Fauvel, sont les initiales de six vices : Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété, Envie, Lâcheté. Le texte, satirique, a été composé peu après 1316 par des membres de la chancellerie royale.
Les collections de la BnF
Durant le reconfinement, la Bibliothèque Nationale de France met à disposition ses collections numériques, présentées de façon thématique. Cette semaine, cap sur l'art de la caricature.
Chaque semaine durant ce nouveau confinement, un rendez-vous autour d’une thématique précise. Cette semaine : la caricature. On en trouve des témoignages dans certains dans certains portraits de l’Egypte ancienne, sur des vases grecs ou sous forme de graffitis sur les murs des maison pompéiennes. Très présentes dès le Moyen Âge, elles apparaissent sous forme imprimée à la fin du XIVe siècle et sont réalisées sur bois. Les sculptures intérieures et extérieures des églises se peuplent aussi d’animaux fantastiques et de personnages grotesques. L’invention de l’imprimerie favorise l’explosion du genre, le développement de la presse le renforce. La caricature politique fait florès et s’attaque tant au pouvoir qu’aux mœurs des contemporains. Avec l'arrivée massive de l'image dans la presse au XIXe siècle, les caricaturistes deviennent à la fois les fers de lance et les premières victimes de la censure qui opérera de façon fluctuante jusqu'à la loi sur la liberté de la presse de 1881. http://expositions.bnf.fr/
Dans ce parcours, un focus particulier est consacré à Honoré Daumier, qui connaît au cours de sa carrière trois épisodes révolutionnaires. Au cours de son demi-siècle d’activité, son trait acéré et ironique lui vaut la popularité mais aussi la prison. Il laisse une œuvre graphique impressionnante mais la caricature occulte le caractère novateur de sa peinture. Sur http://expositions.bnf.fr/daumier/index.htm
Musique
Ecouter Marin Marais
Ce compositeur français aura marqué son temps grâce à ses réflexions d’instrumentiste de la viole de gambe. Fils de cordonnier (1656-1728), il voulut se former à la viole auprès de Monsieur de Sainte-Colombe qui le renvoya au bout de six mois en arguant qu’il n’avait rien à lui apprendre. On raconte que Marin Marais se serait alors dissimulé sous le cabinet de travail du maître installé dans un mûrier pour tenter de percer ses secrets avant d’en être chassé. Il rejoint alors l’Académie royale de musique placée sous la direction de Lully avant d’obtenir une charge de joueur de viole dans la musique de Chambre du Roi, qu’il cumulera avec une carrière de musicien à l’Opéra. C’est à près de trente ans qu’il commence à composer pour la viole. La mort de Lully donne une plus grande liberté aux compositeurs, en particulier dans le genre de la tragédie en musique. Marin Marais compose Alcide en collaboration avec le fils de Lully, Louis. Invité à diriger une cérémonie pour célébrer la guérison du dauphin, il devient ensuite chef d’orchestre permanent à l’Opéra. On lui doit près de 600 pièces pour viole. Son langage harmonique original est doté d’un chromatisme expressif et de fréquentes modulations. Il alterne pièces descriptives et danses, ce qui fait la richesse de ses compositions dont l’écriture rigoureuse se rapproche pourtant de l’improvisation. Instrumentiste virtuose, Marin Marais crée une méthode de doigtés dont l’influence se révèle décisive pour la technique de jeu des gambistes. Sur la viole, le musicien innove en ajoutant une septième corde. Il est également le premier violiste à faire filer en fil de laiton les trois grosses cordes de l’instrument afin de leur donner plus de tension et donc plus de sonorité sans en augmenter la grosseur, et sans leur donner trop d’élévation au-dessus de la touche. Dans le domaine de l’opéra, il est un grand défenseur du style français face à Forqueray, son rival, adepte du style italien. Avec Alcyone en 1706, le compositeur innove en intégrant pour la première fois la contrebasse dans les effectifs de l’Orchestre de l’Opéra de Paris. A l’affût de nouveautés expressives, il imagine, pour le passage orchestral descriptif communément appelé « la Tempête », de faire exécuter la basse de sa Tempête, non seulement sur les bassons et les basses de violon à l’ordinaire, mais encore sur des tambours peu tendus qui roulant continuellement, forment un bruit sourd et lugubre lequel joint à des tons aigus et perçants pris sur le haut de la chanterelle des violons et sur les hautbois, font sentir ensemble toute la fureur et toute l’horreur d’une mer agitée et d’un vent furieux qui gronde et qui siffle, enfin d’une tempête réelle et effective. Un musicien qui mérite largement le détour.
Le lien qui suit renvoie à un collage de 30 pièces interprétées à la viole de gambe par Jordi Savall et Sophie Watillon, dont les célèbres Folies d’Espagne reprises des Folia d’origine portugaise dont le thème inspire de nombreux compositeurs tels Corelli, Diego Ortiz, Lully, Scarlatti, Vivaldi, Pergolèse, mais aussi, plus tard, Grétry, Cherubini, Liszt ou Rachmaninov.
https://www.youtube.com/watch?v=6gmChsPD2N8
On pourra aussi écouter, pour la musique de la Renaissance, toujours avec Jordi Savall, le Cancionero de Montecassino par la Chapelle royale de Catalogne et le groupe Hespérion XXI. Dans ce manuscrit napolitain de la seconde moitié du XVe siècle, on trouve aussi bien des œuvres religieuses – un fragment de Sanctus, une section de l’ordinaire de la messe, des psaumes et des lamentations – que des pièces profanes françaises, italiennes ou espagnoles. Le manuscrit contient aussi des œuvres religieuses des XIIIe et XIVe siècles, comme les livres de martyrs, les règle de l’ordre bénédictin. Son répertoire est généralement associé à la cour aragonaise de Naples. La sélection concerne essentiellement des œuvres anonymes et des compositeurs espagnols tels que Juan Cornago, Antonio Valente, De Cabezón, Diego Ortiz, Francisco Guerrero, Juan del Encina, Luis de Milán auxquels s’ajoutent quelques flamands et autres : Francisco Guerrero, Nicolas Gombert, Adrien Willaert, Giovanni Domenico Da Nola. Elle laisse de côté les compositeurs tels que Johannes Ockeghem, Guillaume Dufay, Philippe Caron ou Loyset Compère. https://www.youtube.com/watch?v=w2satYdJWXk
On peut aussi aller voir du côté des « ombres et lumières » du Siècle d’Or espagnol, des extraits des Cancioneros de Medinaceli, Palacio, Montecassino, Uppsala), des musiciens espagnols déjà cités auxquels s’ajoutent Juan de Leyva , Francisco de la Torre, Francisco Corre de Arauxio, Tomás Luis de Victoria, Juan Arañes, Bartoleu Cárceres, etc. https://www.youtube.com/watch?v=lYEveIBHMS0
Les livres
Version détente
Pour ceux qui ont aimé le réjouissant Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, dans une veine analogue : l’Habit ne fait pas le moineau de Zoe Brisby (Mazarine, 2019). Maxine, une vieille dame excentrique et infiniment vivante, s’ennuie à mourir dans une maison de retraite. Lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle décide de se faire la malle pour se faire euthanasier en Belgique. Alex, jeune homme dépressif et renfermé, ne se remet pas de son chagrin d’amour. Il se laisse aller à la torpeur sans issue qui l’habite. Il décide lui aussi d’aller à Bruxelles et choisit, sans appétence aucune, de prendre un passager en covoiturage pour réduire ses frais. Le passager, ce sera Maxine qui y voit l’opportunité attendue pour réaliser son projet. Voilà nos deux compères lancés dans un voyage qui s’avèrera plus mouvementé que prévu. Bientôt le jeune homme est recherché comme kidnappeur de vieille dame et tous deux poursuivis par toutes les polices de France pendant qu’ils se lancent dans une cavale débridée et fantaisiste. Au bout de la route, chacun aura appris à connaître l’autre et à se connaître lui-même… Une vieille dame indigne riche en couleurs et un roman d’apprentissage léger et distrayant …
Poesie
Relire Du Bellay
Histoire de se ressouvenir un peu des belles choses,
Les sonnets des Regrets. Et le premier, qui ose.
Je ne veulx point fouiller au sein de la nature,
Je ne veulx point cercher l’esprit de l’univers,
Je ne veulx point sonder les abysmes couvers,
N’y desseigner du ciel la belle architecture.
Je ne peins mes tableaux de si riche peinture,
Et si hauts argumens ne recherche à mes vers :
Mais suivant de ce lieu les accidens divers,
Soit de bien, soit de mal, j’escris à l’adventure.
Je me plains à mes vers, si j’ay quelque regret,
Je me ris avec eux, je leur dy mon secret,
Comme estans de mon cœur les plus seurs secretaires.
Aussi ne veux-je tant les pigner & friser,
Et de plus braves noms ne les veulx deguiser,
Que de papiers journaux, ou bien de commentaires.
Et le XXIX
Je hay plus que la mort un jeune casanier,
Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de feste,
Et craignant plus le jour qu’une sauvage beste,
Se fait en sa maison luy mesme prisonnier.
Mais je ne puis aymer un vieillard voyager,
Qui court deçà delà, et jamais ne s’arreste,
Ains des pieds moins leger, que leger de la teste,
Ne sejourne jamais non plus qu’un messager.
L’un sans se travailler en seureté demeure,
L’autre qui n’a repos jusques à tant qu’il meure,
Traverse nuit et jour mille lieux dangereux :
L’un passe, riche et sot, heureusement sa vie,
L’autre plus souffreteux qu’un pauvre qui mendie,
S’acquiert en voyageant un sçavoir malheureux.