12 Novembre 2024
Une immense batterie trône au milieu de l’espace scénique. Des textes s’affichent sur le fond de scène, recueil de témoignages de différentes pratiques autour de la batterie. Et la danseuse petit à petit « apprivoise » cet impressionnant instrument et interagit autour et avec.
Réverbérations est l’étude d’un corps en « dialogue » avec une batterie. Mais c’est aussi les témoignages, de différentes batteuses sous toutes les latitudes avec leur difficulté à exister, à exercer et le recueil de récits sur leur rapport à la musique, à l’instrument et à leur corps. Aina Alegre s’imprègne de leurs paroles et de leurs récits pour installer sa performance autour du geste de « battre » et du son généré par le mouvement de son corps dans un premier temps et avec l’instrument ensuite. Ainsi, le corps de la danseuse et l’instrument établissent un dialogue improbable autour des notions de martèlement, percussions et réverbérations. La danse et la batterie ont en commun le rythme généré et /ou ressenti. Le corps est présent et intervient dans les deux pratiques aussi intensément dans l’une ou l’autre. Il est le médium par lequel s’exprime l’artiste. Pour moi ce n’est pas un duel mais plutôt un dialogue, un échange où les pratiques se répondent et s’apprivoisent.
La réverbération en acoustique est la persistance du son dans un lieu après l'interruption de la source sonore.
La réverbération est le mélange d'une quantité de réflexions directes et indirectes donnant un son confus qui décroît progressivement. La réverbération du lieu d'écoute participe à l'impression musicale. Les cathédrales sont réputées pour leur longue réverbération, qui influe sur le répertoire qui s'y joue. Les architectes et les exploitants des grandes salles de musique symphonique se sont sans cesse préoccupés de l'acoustique des lieux, et ont cherché à la comprendre et à la maîtriser.
Cette performance s’inscrit dans le cadre du projet de recherche ÉTUDES initié en 2018.
Le projet ÉTUDES est une série de performances in situ créées à partir de la collecte de gestes, de danses et de récits autour des pratiques liées à la gestuelle du martèlement.
Aina Alegre décrit ce projet ainsi : « ÉTUDES est né du désir d’observer et de suivre la trace du geste de marteler, un geste/mouvement/action qui est récurrent dans mon écriture chorégraphique. Je cherche à le redécouvrir au travers de différents cultures et territoires sous forme de différentes pratiques physiques, métiers, sons et danses. »
Ainsi, à partir de la collecte de récits, ce projet cherche à créer une archive vivante en reliant des paroles et des mémoires de gestes.
Plusieurs «ÉTUDES» ont été présentées jusqu’à présent dans différents contextes et festivals. Chaque performance est pensée pour un espace in situ et dialogue avec l’architecture du lieu. Ces ÉTUDES traversent différentes propositions telles que le martèlement dans les danses traditionnelles péruviennes, basques, catalanes ou bretonnes… mais aussi dans les corps de métiers comme celui des batteuses ou encore revisitent le martèlement dans l’environnement sonore de l’espace public.
Cette performance est un moment intense où le corps de la danseuse semble comme attiré, aimanté à cette magnifique batterie et ce dialogue improbable génère une danse dépouillée et instinctive qui s’inspire des rythmes originels et élémentaires et nous renvoient à des origines oubliées qui résonnent bien au de-là de nos mémoires.
Aina Alegre est chorégraphe, danseuse et performeuse, son travail s’articule autour de l’exploration du corps dans des environnements plastiques. Influencée par la fiction, le rythme et la musique, elle s’intéresse particulièrement aux notions de mémoire et d’anthropologie du geste. Après une formation artistique pluridisciplinaire à Barcelone, elle rejoint le CNDC d’Angers en 2007 puis fonde sa compagnie. À partir de 2018, elle développe son projet de recherche et de performances à travers le cycle ÉTUDES avec lequel elle collecte des récits et des danses autour des pratiques liées à la gestuelle du martèlement et de la frappe. Depuis 2023, elle est co-directrice du Centre chorégraphique national de Grenoble aux côtés de Yannick Hugron.
Distribution :
Spectacle présentée à la Ménagerie de verre les 6, 7 et 8 novembre 2024 dans le cadre de la troisième édition du festival « les Inaccoutumés ». Cette troisième édition est nourrie de plus de quarante ans d’existence de la Ménagerie et y présente des artistes qui ont fait l’histoire de ce lieu mais aussi des jeunes artistes que la Ménagerie soutient et à cœur de faire découvrir le travail. Le rapport corps-musique est un des fils conducteurs de cette édition.
7 semaines de festival du 3 octobre au 23 novembre, 15 spectacles dont 5 créations.
https://menageriedeverre.com/
Tournée :
MARS 2025
11-12 / FUGACES - MC2: Maison de la Culture, Grenoble, France
20-21-22 / FUGACES - MAC Créteil, France
Dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne / La Briqueterie – CDCN Val-de-Marne
25 / FUGACES - Théâtre de Corbeil-Essonnes, France
Dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne / La Briqueterie – CDCN Val-de-Marne
29 / R-A-U-X-A - Centre culturel Conde Duque, Madrid, Espagne
AVRIL 2025
28 / THIS IS NOT (AN ACT OF LOVE & RESISTANCE) - Vilafranca del Penedès, Espagne
Dans le cadre du festival Dansòmetre
30 / THIS IS NOT (AN ACT OF LOVE & RESISTANCE) - Olot, Espagne
Dans le cadre du festival Sismograf
MAI 2025
22-23-24 / R-A-U-X-A
Chaillot, Théâtre National de la danse, Paris, France