Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Arts-chipels.fr

La Voie de l’écuyère – un moment hors du temps entre poésie, danse et équitation

La Voie de l’écuyère – un moment hors du temps entre poésie, danse et équitation

Un manège rectangulaire avec des entrées au fond et sur les deux côtés. Le spectacle commence avec deux archères pratiquant le «Kyudo – tir à l’arc traditionnel japonais » qui tirent et visent ensemble une cible en fond de scène. Puis la voix de Bartabas résonne et nous emmène dans son monde équestre si particulier, entre poésie, nomadisme et rigueur absolue qu’il qualifie lui-même d’art équestre. On est bien dans ce registre, artistique d’une part parce que les chevaux dansent et évoluent au son de la musique et équestre bien évidement puisque nous sommes aussi dans la transmission d’une culture traditionnelle du dressage.

Pour les amoureux des chevaux et les autres aussi d’ailleurs, les voir évoluer dans les différentes figures et même seuls en scène dans un des tableaux, est un régal. La Voie de l’écuyère est un spectacle de répertoire, bien sûr. Les chevaux évoluent sur des figures classiques d’école de dressage mais la dimension chorégraphique donnée par la direction de Bartabas depuis 20 ans en fait un spectacle à part entière, plein de sensibilités et d’émotions. Ainsi,  cette nouvelle promotion d’écuyères évolue sur des chorégraphies inédites et revisite les tableaux emblématiques qui ont fait le succès de l’Académie Équestre de Versailles, comme la reprise d’escrime à cheval, le ballet des sorraias aux longues rênes, ou encore le carrousel chanté. Les chevaux font des rondes, des diagonales imbriquées, des pas de deux et autres circonvolutions chorégraphiques associées aux autres disciplines telles l’escrime artistique, la danse, le chant ou le Kyudo.  Les écuyères développent une sensibilité artistiques qui va au-delà du dressage classique et se traduit par une harmonie et une connexion profonde avec leurs montures.

La Voie de l’écuyère – un moment hors du temps entre poésie, danse et équitation

Bartabas fonde en 2003 l’Académie Equestre de Versailles, un corps de ballet équestre unique au monde qui se produit bien sûr dans le manège de la grande Écurie royale mais également produit de nombreux spectacles chorégraphiques. L'Académie présente également le spectacle "La Voie de l’écuyère" dans toute la France et à l'étranger. La troupe réalise des spectacles originaux dans des lieux inhabituels et en collaboration avec des artistes de différents horizons. C’est de cette sensibilité artistique et ce dialogue constant entre les arts dont témoigne le spectacle évolutif La Voie de l’écuyère. On est dans un show, dans un spectacle bien au-delà de l’exercice de dressage que l’on oublie complètement. La technique ici, est pleinement au service de la prestation, elle disparaît pour permettre aux interprètes, car chevaux et écuyères sont des interprètes, d’assurer la représention.

Pour Bartabas, amoureux inconditionnel des chevaux, dresser un cheval c’est une rencontre et cela prend du temps. Pour lui, dresser un cheval c’est créer un vocabulaire commun, un vocabulaire sans mot avec son cheval. C’est un rapport silencieux parce qu’un cheval se cache sous des couches de silence et qu’il faut être en résonnance. Bartabas dit qu’il faut arriver à comprendre ce qu’un cheval ne veut pas dire. J’ai envie de rajouter que c’est un peu pareil avec les humains ou avec tout être vivant et que la compréhension de l’autre dépend de notre ouverture d’esprit et de notre capacité d’écoute et d’empathie.

La Voie de l’écuyère – un moment hors du temps entre poésie, danse et équitation

Bartabas, Écuyer d’exception, chorégraphe et metteur en scène a inventé une forme inédite de spectacle vivant : le Théâtre équestre, conjuguant art équestre, danse, musique et comédie. Il crée l’Académie équestre de Versailles en 2003 .« J’ai voulu transmettre une philosophie, une énergie, un état d’esprit, et au-delà partager l’humilité et le doute face à la création. » raconte -t’il. Et cette approche est complètement en adéquation avec la philosophie de sa propre compagnie qu’il a fondé en 1984. Le Théâtre équestre Zingaro, s’installe au Fort d’Aubervilliers en 1989 et il y est toujours. Ses célèbres créations telles que : Cabaret équestre, Opéra équestreChimère, Éclipse,Triptyk, Loungta, Battuta, Darshan, Calacas, On achève bien les anges (Élégies) et Ex Anima, sont à chaque fois des évènements qui marquent leur époque et triomphent partout dans le monde de New York à Tokyo et d’Istanbul à Hong Kong. Depuis 2021, la compagnie renoue avec ses origines et crée chaque hiver au Fort d’Aubervilliers un nouvel opus des Cabaret de l’exil.

La Voie de l’écuyère – un moment hors du temps entre poésie, danse et équitation

La tradition équestre à Versailles date de Louis XIV

C’est Louis XIV qui a édifié la Grande et de la Petite Écurie entre 1679 et 1682 avec une augmentation du nombre des chevaux continue jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De près de 400 en 1680, ils seront 700 à la fin du règne de Louis XIV, puis 1 700 à la mort de Louis XV et 2 208 en 1787. Sur un plan politique, le roi devait se distinguer par l’excellence de sa pratique du cheval, symbole de son aptitude au bon gouvernement. Le roi cavalier est ainsi l’une des composantes de l’identité royale, relayée par l’art ou la littérature.
Dans les écuries de Versailles prévalent de nouveaux principes d’équitation, apparus en France au cours du XVIIème siècle. Dans le rapport au cheval, délicatesse et bienveillance sont désormais privilégiées à la contrainte ou à la brutalité. La présence des chevaux dans la Grande et la Petite Écurie ne s’achève pas avec le départ de la famille royale. La fonction d’enseignement perdure et va même être réaffirmée. En 1796, le manège de Versailles est institué en « École nationale d’équitation » et Napoléon Ier, Louis XVIII et Charles X maintiendront dans la Grande Écurie leur École des Pages où se transmet l’excellence de l’équitation héritée de l’École de Versailles. Après 1830 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’armée, les utilisera pour la cavalerie des régiments qui y étaient casernés.
Et depuis 2003, les chevaux sont de retour avec l'Académie équestre nationale du Domaine de Versailles qui renoue ainsi avec une longue tradition d’excellence et de philosophie de dressage.

 

Bartabas, le fondateur de ce projet, a transformé ainsi la Grande Écurie du Roi en scène et nous offre pour notre plus grand plaisir tous les ans un show magnifique.

Distribution

Mise en scène et chorégraphie Bartabas avec les écuyers, les écuyères et les chevaux de l’Académie Équestre de Versailles.

A la grande Halle de la Villette du 6 au 9 juin 2024

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article