Archifollies 2024. Les écoles nationales d’Architecture et de paysage exposent une autre manière de voir le sport.

Vingt pavillons éphémères, destinés à recevoir une fédération sportive, sont présentés dans le Parc de La Villette, qui accueillera le club France où seront rassemblées, durant les Jeux Olympiques, de nombreuses fédérations françaises.

Lancé en novembre 2022, cette expérimentation pédagogique, qui se déploie sur dix-huit mois, permet aux étudiants et à leurs enseignants d’aller jusqu’au bout de leurs idées : c’est-à-dire jusqu’à la construction, grandeur nature, des bâtiments qu’ils ont imaginés avec les différentes fédérations sportives. Ces 20 Archi-Folies dialogueront naturellement avec les célèbres Folies rouges de Bernard Tschumi, architecte concepteur du Parc de la Villette et parrain de l’opération.

Cette opération, inédite d’un point de vue pédagogique, représente pour les étudiants une opportunité de réaliser à l’échelle nationale un projet architectural de sa conception à sa construction. Pour les étudiants, encadrés par leurs enseignants, c’est l’opportunité de se confronter à l’acte de bâtir et de réaliser des architectures exemplaires et inspirantes, à l’aide de matériaux innovants ou de réemploi, démontrant la capacité des écoles à innover face aux enjeux écologiques.

Plusieurs étapes pour un projet ambitieux

Des règles communes ont été élaborées par l’atelier Germe & Jam sous la forme d’un « Plan Guide », sur la base duquel chaque équipe pédagogique, en relation avec une fédération associée, a conçu une esquisse de pavillon durant le second semestre de l’année universitaire 2022/2023.

En juillet 2023, les maquettes des pavillons ont été exposées à l’ENSA Paris-Malaquais, sur le site qu’elle partage avec les Beaux-Arts de Paris, permettant de rassembler toutes les esquisses et maquettes et constituant un premier temps de partage avec le public. La scénographie a été réalisée par des étudiants de master 2 de l’ENSA Paris- Malaquais, sous le commissariat de Yann Rocher, maître de conférences à l’ENSA Paris-Malaquais.

Début 2024, les écoles ont entamé la préfabrication de leurs pavillons : pour certaines aux Grands Ateliers près de Lyon, et pour d’autres à domicile. Le mois de mai 2024 marque la dernière ligne droite du projet : le chantier in situ sur les prairies du triangle et du cercle sud, en plein cœur du Parc de la Villette.

20 pavillons pour 20 fédérations sportives

Le Vélodôme (ENSA Clermont-Ferrand) pour la Fédération française de cyclisme, Avant-garde (ENSA Paris-Malaquais) pour la Fédération française d’escrime, Ascension (ENSA Paris-Est) pour la Fédération française de la montagne et de l’escalade, Surf La Kaz (ENSAM La Réunion) pour la Fédération française de surf, La Routine (ENSA Saint-Étienne) pour la Fédération française de gymnastique, 5 Sens du Penta (ENSAP Bordeaux) pour la Fédération française de pentathlon moderne, Ty Arch’ (ENSA Bretagne) pour la Fédération française de tir à l’arc, Immersion bleutée (ENSA Grenoble) pour la Fédération française de canoë-kayak et sports de pagaie, Papillon (ENSAP Lille) pour la Fédération française de basket-ball, Les Rameaux (ENSA Nancy) pour la Fédération française d’aviron, Pavillon d’athlétisme (ENSA Paris-Belleville) pour la Fédération française d’athlétisme, L’Envol (école Spéciale l’Architecture) pour la Fédération française de badminton, Up’n’out (ENSA Paris-Villette) pour la Fédération française de lutte, Step-by-step (ENSA Lyon) pour la Fédération française de danse, Folie de la voile (ENSA Marseille) pour la Fédération française de voile, CO³ (ENSA Montpellier) pour la Fédération française de roller et skateboard, Le Triangle (ENSA Strasbourg) pour la Fédération française de triathlon, le Pavillon du rugby (ENSA Toulouse) pour la Fédération française de rugby, Le Manège (ENSA Versailles) pour la Fédération française d’équitation et Coup de poing (ENSA Paris-Val-de-Seine) pour la Fédération française de boxe occuperont l’espace du Parc de La Villette de juin à septembre 2024.

Des matériaux écologiques

Réalisés dans leur immense majorité en matériaux recyclables, respectueux de l’environnement, voire déclassés, de récupération ou de réemploi, les pavillons sont aussi divers que leurs thèmes. Le bois est évidemment à l’honneur, dans sa diversité : bois massif issu des forêts vosgiennes, contreplaqué, agglomérés OSB, pin Douglas ou des Landes, épicéa, peuplier, bambou, compressé ou en tiges. Son choix respecte, quand c’est possible, la proximité. Le bambou est ainsi utilisé pour le pavillon du surf créé par La Réunion, ou est produit en France. Le mur d’escalade est construit, pour éviter au maximum l’usage de l’acier, en matériaux biosourcés parés de peuplier clair. La toile, qu’elle soit utilisée pour le trampoline ou toile de montgolfière, est un matériau largement utilisé. Elle laisse passer la lumière et permet les démonstrations à l’intérieur du lieu. La brique en terre cuite sert de contreventement et de lestage. La tôle ondulée est utilisée comme matériau structurel innovant, le béton est recyclé, ou fibré à ultra hautes performances, le linoléum utilisé pour le pavillon de la danse issu du réemploi.

Des propositions aussi diverses qu’inspirées

La conception des pavillons entre en résonance avec le sport qu’ils servent. L’architecture en partie composée de ballots de paille s’accorde avec le thème de l’équitation. Une structure réticulaire incarne la gestuelle des rameurs portés par des poteaux reprenant la figure du skiff pour l’aviron. La souplesse du bambou évoque les ondulations des vagues et le mouvement des surfeurs. L’utilisation de parois en corde tressée rappelle le tir à l’arc. Les hublots ouverts dans l’aluminium faisant jouer la lumière extérieure renvoient aux reflets dans l’eau dans le pavillon du canoë-kayak et sports de pagaie. Un espace scénographique en forme de raquette rappelle la discipline du badminton. Un cylindre en lycra rouge, rappelant les tapis de lutte, enserrant un puits de lumière, forme un signal fort dans l’espace. La structure cubique du pavillon de la danse est rythmée par un algorithme créé à partir des mouvements de breakdance. Des éléments d’échafaudage et de parpaings rappellent l’origine urbaine du roller et du skateboard.

La diversité des propositions et l’ingéniosité dans l’emploi des matériaux, parfois associés à des recherches de pointe dans le domaine de l’architecture, offrent l’occasion d’une visite aussi intéressante pour les amateurs de sport, par la présentation des fédérations sportives, les démonstrations et/ou expositions qui sont faites à l’intérieur des pavillons que pour les amateurs d’art, plus sensibles à la dimension créative développée par chacun des écoles d’architecture.

Archifollies 2024

S Labellisé Olympiade Culturelle S Projet porté et financé par le ministère de la Culture en partenariat avec La Villette, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 S Mis en œuvre par les 20 Écoles nationales supérieures d’architecture et de paysage (ENSA-P) sous la coordination des Grands Ateliers Innovation Architecture (GAIA) : ENSAP Bordeaux, ENSA Bretagne, ENSA Clermont-Ferrand, ENSA Grenoble, ENSAP Lille, ENSA Lyon, ENSA Paris-Est, ENSA Marseille, ENSA Montpellier ENSA La Réunion, ENSA Nancy, ENSA Paris-Belleville, ENSA Paris-La Villette, ENSA Paris Malaquais, ENSA Paris-Val de Seine, ENSA Saint-Etienne, ENSA Strasbourg, ENSA Toulouse et ENSA Versailles et École Spéciale d’Architecture S Mécènes la Caisse des Dépôts (mécène principal), ConstruirAcier et la Maison de la Construction Métallique, la Mutuelle des Architectes Français, Saint-Gobain, Icade, l’Ecole Française du Béton, Betocib, Design Express, Vectorworks, Acces Industrie et Sammode S Partenariat média Architecture Aujourd’hui, Archistorm, Le Parisien et tema.archi. Gratuit.

Du 14 juin au 7 juillet 2024, du mercredi au vendredi de 14h à 20h

Du 28 août au 3 septembre 2024, tous les jours de 14h à 20h

https://www.lavillette.com/manifestations/archi-folies-2024/