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Arts-chipels.fr

Toi, Moi, Tituba... un solo performatif, intimiste, sombre et profondément émouvant

Toi, Moi, Tituba... un solo performatif, intimiste, sombre et profondément émouvant

Dorothée Munyaneza nous offre ce solo performatif avec le musicien Khyam

Allami. Elle danse, elle chante, elle raconte. C’est un travail autour de la mémoire, de sa propre expérience mémorielle, autour de la figure de Tituba, la sorcière… C’est à travers le texte paru en 1986, Moi, Tituba sorcière… de l’écrivaine Maryse Condé qu’elle nous raconte sa propre histoire, celle d’une errance à travers le monde pour fuir les massacres. Tituba est la « sorcière » de toutes les persécutions, de tous les génocides.

La forme peut paraître austère, c’est brut, minimaliste et très intense.

Le dispositif scénique est créé avec des néons répartis sur la scène avec lesquels elle joue toute la première partie avec un déplacement en losange. Les spectateurs et spectatrices sont invitées à s’assoir sur des sièges disposés le long de la scène qui donne une proximité touchante à l’interprète.

Toi, Moi, Tituba... un solo performatif, intimiste, sombre et profondément émouvant

Ce spectacle est très intimiste, très sombre dans tous les sens du terme. Dorothée Munyaneza nous entraine dans un monde flou où le corps s’efface pour laisser place à la perception, perception du monde, perception de soi, perception des souvenirs. Elle est l’incarnation des sentiments non pas dans une posture d’acceptation mais bien dans une dimension de lutte et de revendication.

Dorothée Munyaneza poursuit son travail sur la trace, sur la réminiscence de la trace, sur le récit que l’on en fait. Le challenge est bien de mettre en mouvement la trace, la mémoire de cette trace, la mémoire de son récit et bien sûr les émotions qui les accompagnent, les émotions qui font aussi partie de cette trace.

C’est aussi un travail sur la restitution, sur la mise en lumière de ceux et celles que l’on tait, que l’on cache et dont on nie la singularité. Comment en parler, comment mettre en lulière ce qui est tu depuis si longtemps.

Ce spectacle est un passage, une traversée dans la souffrance que l’on tait et qui surgit comme une bouffée d’espoir et un retour à la vie.

Toi, Moi, Tituba... un solo performatif, intimiste, sombre et profondément émouvant

Dorothée Munyaneza est originaire du Rwanda, qu’elle quitte en 1994, à l’âge de 12 ans, pour s’installer avec sa famille en Angleterre. Elle étudie la musique à la Jonas Foundation (Londres) et les sciences sociales à Canterbury. En 2006, elle rencontre François Verret, ils collaborent sur de nombreux spectacles.

En 2013, elle fonde sa compagnie, Kadidi. Puis vient le création de Samedi Détente en novembre 2014 au Théâtre de Nîmes, Unwanted en juillet 2017 au festival d’Avignon et Mailles en octobre 2020 à Charleroi Danse.

Artiste associée au Théâtre la Ville - Paris de 2018 à 2021, Dorothée est aujourd'hui associée à Chaillot - Théâtre national de la Danse et à la Maison de la Danse à Lyon, et en résidence à la Fondation Camargo de 2022 à 2024.
 

Distribution
 

Direction artistique et interprétation : Dorothée Munyaneza

Musique originale : Khyam Allami, Dorothée Munyaneza
Costumes : Stéphanie Coudert

À partir d'un texte d'Elsa Dorlin
Création & régie lumière : Marine Levey
Régie son : Camille Frachet

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