26 Mars 2024
Du 20 mars au 25 mai 2024, le Théâtre de la Cité à Marseille présente 50 événements de théâtre, danse, cirque, conférences, cinéma qui confrontent le réel et ses représentations.
Pour la septième année, la Biennale des écritures du réel s’ancre à Marseille pour défendre la vision d’un théâtre engagé et partagé qui explore les nouvelles relations entre artistes, chercheur.euse, auteur.rices, enseignant.es, habitant.es et jeune public. Dans les murs et hors les murs du Théâtre de la Cité, dans plus de vingt lieux répartis sur l’ensemble de Marseille, en spectacles aboutis ou works in progress, en conférences ou en rencontres, en débats ou en confrontations d’expériences, la Biennale interroge tous les réels, qu’il s’agisse de travail, d’exil, de déracinement, d’environnement ou de science au travers de la diversité des formes de création. Une manière d’interroger le réel en même temps que l’art.
Écrire le réel
Écrire le réel constitue l’un des axes de la proposition élaborée par le Théâtre de la Cité. À travers des solos intimes et des récits de vie se dessine une manière d’approcher le monde qui nous entoure, de se mettre à l’écoute de ses secousses en en percevant la complexité et sans les réduire à une simplification schématique. Du travail à la chaîne aux projections proposées par la science-fiction, de la place de l’amour dans un monde construit sur l’identité genrée à l’odyssée des migrants, de la vie insolite grouillant dans les profondeurs chaudes de la planète dont on n’imaginait pas l’existence possible à la reconstruction de soi d’une acrobate voltigeuse victime des attentats de novembre 2015, le théâtre, le cinéma, les arts du cirque, la musique et la danse réécrivent le réel pour en changer l’approche.
Changer le monde
Le projet esthétique n’est pas séparable de la volonté de réfléchir sur le monde pour l’infléchir. Partout des alertes se font entendre, des interrogations sur le devenir de notre planète se font jour, des témoignages mettent au jour des formes de nos inhumanités et leur réparation possible. À travers des lectures-rencontres, des lectures performées, des conférences ou des ateliers d’écriture, la question du « Où allons-nous ? » est mise sur la sellette pour que tous se l’approprient et qu’elle devienne l’affaire de tous. Elle offre à chacun la possibilité d’y projeter sa propre réflexion, sa propre vision de l’avenir, pour enrichir notre propre approche de celle des autres, établir un lien, ouvrir un dialogue.
Faire communauté
Ces interrogations créent un chemin entre le « je » et le « nous ». Couple, famille, troupe, groupes, qu'est-ce que le « nous » aujourd'hui ? Comment s'articulent l'individuel et le collectif ? Entre spécificités, différences, et humanité, quel dialogue, quelles passerelles ? Si la réflexion est proposée sur scène, à travers les spectacles ou les interventions de tous ordres, elle est aussi dans l'éclatement hors les murs, la volonté d'aller au-devant du public, de le chercher là où il se trouve, dans les différents quartiers de la ville. Si une part des propositions se déroule au Théâtre de la Cité, à la Joliette, d'autres ont lieu dans d'autres théâtres et salles de spectacle (l'Astronef, l'R de la mer, l'Œuvre, Lenche, Daki Ling, plus orienté vers l'art du clown, le KLAP, maison de la Danse), des cinémas (la Baleine, les Variétés), des centres sociaux (Del Rio, Musardises), des lieux communautaires comme la Victorine, la Friche de la Belle de mai ou la Fabulerie dont le numérique forme la clé de voûte), mais aussi sur les places publiques (Henri-Verneuil), les bibliothèques (l'Alcazar), aux Archives départementales, en milieu hospitalier (Centre Valvert) ou des espaces commerciaux (Espace Mistral). Un parcours de randonnée et un bivouac-concert avec partage de repas et veillée sont même proposés au sommet de la Candolle.
Une démarche au long cours pour faire avancer la société
En plus des spectacles, ateliers, scènes pour imaginer le futur, partage sur le thème LGBT+, questionnement sur la relation entre écriture du cirque et plateau forment le pendant de représentations en journées à destination des scolaires, des actions de médiation sur le thème de l 'accueil des étrangers, des réflexions sur la parentalité ou sur les signes de notre existence que nous laisserons aux générations futures. Ils complètent le travail au long cours entrepris au quotidien par le Théâtre de la Cité en direction des lycéens, des troupes d'acteurs jeunes ou adultes. La Fabrique artistique citoyenne de la Biennale des écritures du réel s'inscrit ainsi dans le contexte plus vaste d'un questionnement en prise avec l'évolution du monde d'aujourd'hui sur les valeurs d'une communauté, dans la reconnaissance de la diversité et des différences – qui est une donnée fondamentale à Marseille en particulier du fait de l'histoire de la ville et de sa situation géographique – et en interaction avec la ville et ses habitants.
Biennale des écritures du réel
Du 20 mars au 25 mai 2024
Théâtre Joliette – Marseille
https://www.theatrejoliette.fr/programmation/23-24
Programme complet sur
https://www.theatrelacite.com/biennale-7/
En particulier
PORTRAITS SANS PAYSAGE Groupe Nimis (Belgique)mercredi 20 mars 2024 à 19h, jeudi 21 mars 2024 à 21h (Théâtre La Joliette)
À LA LIGNE [création] Joseph Ponthus, Michel André - Compagnie d'ici demainVendredi 22 mars 2024 à 19h, samedi 23 mars 2024 à 19h (voir article séparé )
TIJUANA parLagartijas tiradas al sol(Mexique)Vendredi 22 mars 2024 à 21h (Théâtre La Joliette) (voir article séparé )
LA RÉVOLTE DU VIVANT. Deux spectacles au côté de François Gemenne , chercheur et rapporteur du GIEC. Le Parlement des choses , une création partagée avec trois classes de lycéen.nes ; Le Pas de l'Autre , un spectacle de la Compagnie d'ici demain sur les migrations climatiques. Mercredi 10 avril, 16h et 19h30 (Friche La Belle de mai)
MEMM (Au mauvais endroit au mauvais moment) Alice Barraud et Raphaël de Pressigny
Jeudi 18 avril à 19h30 (Friche La Belle de mai)
RÉCRÉATIONS Bouziane Bouteldja - Cie DANS6TVendredi 24 mai 2024 à 20h, samedi 25 mai 2024 à 19h (Théâtre La Joliette)