Des savants sur les planches. Quand art et culture se mettent en ménage.

Le théâtre de la Reine Blanche propose, du 7 au 11 octobre, des spectacles hybrides au croisement des sciences et de l’art.

Les papillons y croisent la danse, mathématique et littérature dialoguent ensemble, le plomb et les métaux se transforment en chansons, textes et peintures. Shakespeare et Einstein interrogent la pratique artistique et la compréhension du monde. Une poétesse et scientifique se balade, la tête dans les étoiles. Un programme alléchant…

Le vendredi 7 octobre à 19h Couleurs énigmatiques des papillons et envolées textiles. Biologie de l’évolution / danse. Avec Marianne Elias, biologiste, directrice de recherche CNRS à l'Institut de Systématique et Evolution de la Biodiversité, au Muséum National d'Histoire Naturelle, et Sophie Ménissier et Karine Salfati, danseuses.

Tantôt tout en nuances, tantôt vifs et contrastés, les motifs colorés des ailes de papillons ne cessent d’émerveiller et d’étonner. À quoi servent ces splendides motifs ? Pourquoi des espèces de papillons différentes arborent-elles parfois des motifs si semblables que même les spécialistes risquent de s’y tromper ? Emportés par de gracieuses envolées textiles, au son de mélodies latines envoûtantes, les spectatrices et les spectateurs voyageront en Amazonie sur les traces de naturalistes du XIX^e siècle, se familiariseront avec le mécanisme de sélection naturelle et suivront les expériences de biologistes contemporains pour tenter de résoudre ces énigmes… et en découvrir de nouvelles.

Le samedi 8 octobre à 16h. La fille parfaite. Mathématiques et littérature. Discussion autour du roman La Fille parfaite de Nathalie Azoulai, avec Laure Dumaz, mathématicienne, sur les deux cultures… Entrée libre

À travers l’histoire d’une amitié de jeunesse, tragiquement interrompue, Nathalie Azoulai analyse le rapport entre les « deux cultures » (C.P. Snow), mais elle questionne aussi la place des femmes en mathématiques, et ce que cette discipline semble imposer à ses chercheurs. Deux filles d’une même famille optent, la première pour les mathématiques, l’autre pour les lettres. « Tu te rends compte, où qu'ils tournent la tête, nos parents, il y a toujours une de leurs deux filles pour savoir. Ce doit être extrêmement satisfaisant pour des parents, tu ne crois pas, d'atteindre ces extrémités, des confins qui se confondent ? Et puis, nous sommes des filles, ça ne s'est jamais vu. »

Le samedi 8 octobre à 19h. La vie, la chimiste et les métaux. Chimie des métaux / peinture et théâtre. Avec Clotilde Policar, chimiste à l’École Normale Supérieure, et Coralie Emilion-Languille, comédienne et peintre. Mise en scène Judith Policar.

Les métaux ont mauvaise presse : on les accuse de toxicité. Ce sont pourtant des éléments indispensables à la vie, qui ont en charge les éléments les plus essentiels en biologie. Et la chimiste, dans tout ça ? Comment peut-elle les utiliser pour fabriquer de nouvelles molécules utiles ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir en chansons, en textes et en peinture. Couleurs des métaux en solution, textures des métaux dégradés : tout cela se finira sur la toile d’une peintre !

Le dimanche 9 octobre à 16h. Shakespeare et la relativité (CRÉATION). Épistémologie / théâtre. Avec Pierre Bonnefoy, épistémologue, et Mathieu Genet, comédien.

Einstein reconnaissait souvent que la pratique du violon alimentait l’imagination créatrice à l'origine de ses découvertes scientifiques. Lubie du savant ou provocation ? Aujourd'hui, nous séparons l'art et la science, que nous rattachons respectivement à l'émotion et à la raison. Mais cette séparation est-elle vraiment justifiée ? Fidèle à l'héritage humaniste, Shakespeare nous répondrait que non. Dans son œuvre, les questions concernant à la fois la science, la poésie, la philosophie, la politique, etc., sont partout présentes et se rapportent finalement toutes à la recherche de la vérité. La lecture de monologues choisis dans les pièces de Shakespeare nous montrera comment il y répondait, inspirant aussi bien ses contemporains que les générations futures.

Le mardi 11 octobre à 19H. De pierres en étoiles (CRÉATION). Astrophysique / poésie ? Avec Olivia Venot, astrophysicienne au CNRS, Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA), et Isabelle Nanty, comédienne. Mise en voix et réalisation Laure Saupique et Mélanie Godin.

À partir d’une sélection de textes issus du recueil Devant l’immense de la poétesse et astronome Rebecca Elson, traduit en français par Sika Fakambi (éd. L’arbre de Diane). Les travaux de Rebecca Elson, qui portent principalement sur les amas globulaires, démêlent l’histoire des étoiles, de leur naissance à leur mort. Le recueil de poèmes et de réflexions Devant l’immense est l’œuvre d’une scientifique pour qui la poésie était un aspect nécessaire de la recherche, une pratique cruciale pour comprendre le monde et la place qu’on y occupe. Olivia Venot, spécialiste des exoplanètes, parlera de ces mondes exotiques qui ont chamboulé la conception de notre place dans l’Univers. Une occasion de piquer une tête dans les étoiles !

Du 7 au 11 octobre 2022

Théâtre de la Reine blanche – 2 bis passage Ruelle – 75018 Paris

www.reineblanche.com