30 Avril 2021
Élargissement est le mot du jour. Élargir les interstices pour laisser davantage d’air pénétrer dans les failles. Nous élargir, nous libérer – au moins partiellement – de la prison dans laquelle nous sommes enfermés. Dilater l’espace dans lequel nous nous ébattons, nous débattons plutôt. Relâcher, partiellement, la pression. Accroître – notre marge de manœuvre. Distendre nos liens pour recréer du lien social…
On tourne autour des mots, on les flatte du col, on les caresse dans le sens du poil et on les éprouve à rebrousse-poil, bref, on joue avec la langue avec un plaisir gourmand. D’où le projet de commencer cette chronique justement par le langage avant d’explorer les propositions disponibles dans le voyage autour de nos chambres que nous offrent les acteurs de la culture…
Do we speak gaulois ? Celte ou pas celte, voilà la question…
Si nos amis de toujours, les Larousse et Robert, recensent à peine 200 mots qui viendraient du gaulois, Jacques Lacroix dans les Irréductibles mots gaulois (Lemme éd.) en recense environ un millier. Si la truie cherche des glands sous le chêne tandis que l’alouette volète le long de la berge ou picore les graines dans le champ en jachère dans le glossaire gaulois des dictionnaires de notre enfance, on en laisse quelques-uns sur le quai encombré de la gare, où un échange subreptice de valises lourdement chargées nous renvoie à Italo Calvino Si par une nuit d’hiver un voyageur. Dans la pièce, balayée le matin même, qui se trouve en ce moment bondée, des voyageurs, dans l’ensemble bien habillés quoique certains affichent une tenue débraillée et boivent bouteille sur bouteille en avalant leur jambon entre deux tranches de pain, attendent le car qu’on voit tout à coup émerger du tunnel. Il faut dire que l’événement est d’importance. Tous se sont déplacés parce qu’aujourd’hui on teste le vin vieilli dans les tonneaux entreposés dans le chai… Libéré de toute contrainte, un cheval qui gambade en liberté le long de la berge les contemple avec une curiosité amusée. Les exemples sont légion (non gauloise, évidemment) dans notre vocabulaire quotidien. Mais ils ont été occultés. On doit le coefficient multiplicateur relevé par Jacques Lacroix à une double remontée vers les sources de notre langue. Le français n’est pas issu du gaulois (une langue celte) mais du latin (langue romaine), revu et corrigé au fil des siècles d’occupation romaine. Il a absorbé des termes issus des dialectes des peuples « conquis » (bien que pas nécessairement séduits) avant que le « bas latin » ne cède la place, au Haut Moyen Âge, au français. Si l’on s’en est aussi peu préoccupé, faute en est à la spécialisation très exclusive des têtes savantes qui se sont penchées sur les origines de notre langue. Romanistes, peu voire pas au fait des langues celtiques, ils n’ont descendu qu’une marche de l’histoire de la langue. N’en demeure pas moins qu’on doit aux Gaulois un riche vocabulaire issu de leurs activités quotidiennes. Bagarreurs, comme dans Astérix ils ont le vocabulaire piquant du glaive, du javelot ou de la lance. Terriens, ils enfoncent le soc de la charrue dans la terre et mènent les moutons paître pour fabriquer une tomme aux senteurs d’herbes et de plantes. Ils sollicitent un charpentier pour édifier leurs huttes ou leurs fortifications, travaillent l’étain qu’ils extraient de la mine, tannent le cuir, fabriquent du drap qu’ils transportent, lieue après lieue sur les chemins, en char, échangent ou troquent avec pour seule crainte – comme chacun sait… – que le ciel ne leur tombe sur la tête, ce que la bienveillance protectrice du druide leur évite… C'est « pour redonner conscience à cette inconscience gauloise », que Jacques Lacroix a entrepris cet ouvrage. Il ne s’agit plus de rendre à César mais à Vercingétorix ce qui lui appartient…
Les petits mots nouveaux du jour
L’écologie et, comme il se doit, le monde du numérique sont en pleine ébullition créatrice en matière de francisation. On ne parlera plus de greenwashing mais de verdissement d’image – un p’tit coup de pinceau et hop ! – ce qui affadit considérablement le terme, mais écoblanchiment ou blanchiment écologique, plus parlants, sont autorisés. Le webinar, mot valise pour web seminar, qui désigne les réunions à distance dans l’internet, devenu webinaire, cèdera la place à conférence (en ligne), cyberconférence, visioconférence, voire audioconférence, téléconférence, ou encore séminaire (en ligne) dans le cas d’une réunion interactive prenant la forme d’un séminaire. Quant au Podcast, dérivé du nom de marque iPod qui désignait un baladeur numérique, nous l’avions adapté sous la forme du substantif podcast et du verbe podcaster, mélangeant plusieurs notions : le programme audio lui-même ; l’action, pour le diffuseur, de le mettre à disposition ; l’action, pour l’auditeur, de télécharger le programme ; le service de diffusion offrant la possibilité d’accéder à tout moment au programme. Désormais, nous sommes priés d’utiliser : audio ou audio à la demande (AAD), voire programme ou émission à la demande ; télécharger, écouter, réécouter ; service audio à la demande.
Pour qualifier ce phénomène particulièrement développé en particulier sur l’internet (et non le web), les fake news, ces informations mensongères ou délibérément biaisées, répandues par exemple pour favoriser un parti politique au détriment d’un autre, pour entacher la réputation d’une personnalité ou d’une entreprise, ou encore pour contredire une vérité scientifique établie et contribuant à la désinformation du public, nous disposons d’un vaste choix : information fallacieuse – bien littéraire, ma doué ! – infox, mot-valise à partir des mots information et intoxication, mais aussi, reprenant les termes figurant dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse – excusez du peu ! – utiliser nouvelle fausse, fausse nouvelle, information fausse ou fausse information.
Le politiquement correct n’est pas en reste. Ainsi, on ne parlera plus de nègre littéraire, expression usitée depuis le XVIIIe siècle pour qualifier la personne chargée d’écrire un texte à votre place mais qui paraîtra sous votre signature, que les Britanniques qualifient joliment d’« écrivain fantôme » (ghost writer). On en connaît de célèbres : Corneille qui aurait écrit certaines œuvres de Molière, ou Colette qui publie la série des Claudine sous le nom de son mari Willy – ils connaîtront quelques démêlés par la suite. Auguste Maquet planchait pour Alexandre Dumas père qu’Eugène de Mirecourt dénonçait comme « le premier homme de couleur à avoir des nègres blancs ». Nerval, Gautier, Octave Feuillet, Jules Janin, Eugène Sue et quelques autres auraient figuré au rang de ses « fantômes ». On cite aussi Apollinaire pour l’avocat Henry Esnard et son roman-feuilleton Que faire ? mais aussi le général de Gaulle, chargé par Pétain d’écrire ce qui deviendra la France et son armée. Lassé d’en attendre la publication, le général publiera le texte sous son propre nom, ce qui constituera un motif de brouille – l’Histoire prend parfois des détours singuliers… Enfin, pour en revenir à la mise à mort du « nègre littéraire », on est prié d’utiliser prête-plume (mon ami Pierrot), plume cachée ou plume de l’ombre – qui a un petit côté roman d’espionnage. On peut remplacer plume par auteur ou écrivain.
Enfin, pour parler du low cost pratiqué dans le monde économique, qui vise à réduire les coûts en ne conservant que les fonctions essentielles pour proposer au client un meilleur prix que la concurrence, on utilisera les expressions à coûts réduits, à bas coûts et, si les entreprises réduisent leur marge ou proposent des produits bas de gamme, premier prix, à prix réduits, à bas prix, à prix cassés, bon marché, économique, vendu à prix d’appel. Si les produits sont bas de gamme, la gamme de leur qualification est large…
Semprún dans la confrontation des mémoires de la Guerre d’Espagne
La Cinémathèque française offre sur sa plateforme VOD Henri le visionnage des Deux mémoires. Cette « enquête sur les mémoires républicaine et franquiste », réalisée par Jorge Semprún Maura en 1972, associe des entretiens, réalisés en France et en Espagne, des images d’archives de la Guerre civile et des actualités de la période franquiste. « Il y a eu, déclare Jorge Semprún à propos de ce film, amnistie et amnésie. L’amnistie, c’est évident, ça passe par la loi, mais l’amnésie, ça ne se légifère pas […]. Ça a trop duré en Espagne, et c’est un signe de bonne santé démocratique qu’on puisse aujourd’hui se permettre le luxe de retrouver la mémoire. » https://www.cinematheque.fr/henri/film/59381-les-deux-memoires-jorge-semprun-1972/
Claudel et Proust à la Comédie française
Juste pour rappeler le « Théâtre à la table » consacré au Soulier de Satin le 1er mai. Après le fleuve des manifestants, celui d’une pièce-fleuve…
► direct à 20h30 sur YouTube et le site Internet de la Comédie française
► replay sur YouTube et podcast sur Soundcloud
Et toujours la Recherche du temps perdu…
MAR 27 AVR Loïc Corbery
MER 28 AVR Birane Ba
JEU 29 AVR Adeline d'Hermy
VEN 30 AVR Pierre Louis-Calixte
► direct à 19h sur Facebook
► replay sur Facebook, YouTube et podcast sur Soundcloud
La mémoire de Charlotte Delbo, entre Louis Jouvet, Auschwitz et Ravensbrück.
Du théâtre à l’enfer de la déportation, lecture d’extraits du manuscrit de Spectres, mes compagnons de Charlotte Delbo par Sylvia Bergé dans le cadre du cycle « À voix haute » de la Bibliothèque nationale de France le lundi 3 mai.
► direct à 20h sur la chaîne YouTube de la BnF
► replay pendant 24h
On peut aussi réécouter l’émission que lui a consacrée France Culture, enregistrée au Festival d’Avignon le 18 juillet 2013 (diffusion sur France Culture le 2 octobre 2016, texte lu par Emmanuelle Riva). « Charlotte Delbo fut l’assistante de Louis Jouvet au Théâtre de l’Athénée avant d’entrer dans la Résistance. Elle est arrêtée avec son mari Georges Dudach le 2 mars 1942. Le 23 avril 1945, après vingt-sept mois de captivité dans les camps d’Auschwitz-Birkenau et de Ravensbrück, elle fut libérée par la Croix-Rouge et internée en Suède. Elle n’avait pas encore trente-deux ans. Des deux cent trente prisonnières de son convoi, elles n’étaient plus que quarante-neuf. Et Charlotte Delbo se préparait à consacrer le restant de ses jours à trouver les mots justes, à écrire des livres et des pièces de théâtre pour faire vivre la mémoire et les mots de ses amies assassinées, et de son mari fusillé. La première chose qu’elle fit, le 17 mai 1945, ce fut d’écrire une lettre. On peut imaginer dans quel état de faiblesse elle se trouvait. C’était une lettre à Louis Jouvet, qui disait : ‘‘Je reviens pour entendre votre voix.’’ Il y eut d’autres lettres, jusqu’à cette dernière qu’Emmanuelle Riva lira, une lettre non envoyée, non terminée, non reçue, interrompue par la mort de Louis Jouvet, en 1951. Une lettre comme un testament politique et littéraire, où le courage, la peur, le rêve et la pitié pèsent leur juste poids. » (Geneviève Brisac). Cette lecture de Spectres, mes compagnons est agrémentée d'extraits de la Radioscopie consacrée à Charlotte Delbo, produit par Jacques Chancel et diffusée le 2 avril 1974. https://www.youtube.com/watch?v=fZ8muHyBYwM
Des consultations poétiques à la mairie du 13e arrondissement
Durant tout le mois de mai, des consultations poétiques seront proposées tout le mois de mai par le Théâtre de la Ville, en partenariat avec la mairie du 13e arrondissement (1, avenue d’Italie – 75013 Paris), aux personnes qui viennent se faire vacciner en mairie. Premiers rendez-vous : mercredi 28, jeudi 29 et vendredi 30 avril 2021, 10h-12h & 14h-17h. Gratuit et ouvert à tous
Fondée au premier jour du confinement dans le cadre d'un accompagnement avec les artistes et afin de favoriser de nouveaux liens avec tous les publics (hôpitaux, centres d'hébergement, écoles) pendant cette crise sanitaire, la Troupe de l'Imaginaire mobilise plus de 150 comédiens, danseurs, musiciens, auteurs, médecins et scientifiques pour des actions artistiques solidaires. Avec les Consultations poétiques, les comédiens de la Troupe de l'Imaginaire proposent un tête-à-tête basé sur l'écoute, l'échange personnel et donnent du temps à l'autre. Ce dialogue libre se conclut par la lecture d'un poème choisi spécialement pour la personne, pour l'aider à patienter pendant sa vaccination contre la Covid-19. Depuis mars 2020 plus de 18 000 personnes ont été consultées, 15 000 personnes ont été appelées partout en France, en Europe, et dans le monde. Plus de 3 000 personnes ont vécu l'expérience en face-à-face dans des lieux publics, les extérieurs du théâtre lors de l'été et l'automne 2020.
Les consultations poétiques, musicales et scientifiques se poursuivent toujours par téléphone ou en visioconférence. https://www.theatredelaville-paris.com/fr/gardons-le-lien/les-consultations
Un podcast musical et humoristique en arabe et en français autour de la langue et de l’identité arabe
Foukaha (« humour » ou « comédie » en arabe), c'est un show d’humour et de musique, filmé dans l’iconique bibliothèque de l’Institut du monde arabe. Dans ce talk-show en arabe (beaucoup) et en français (un peu), sous-titré pour permettre à chacun de suivre les échanges, Wary Nichen parle avec ses invités de leur actualité, de leur rapport à la langue arabe et de ce qu’il dit de leur identité. À retrouver sur le site et les réseaux sociaux (Facebook, YouTube, Soundcloud) de l'IMA ! Prochain épisode le 2 mai à 19h, avec Hocine Boukella (Cheikh Sidi Bémol). https://www.imarabe.org/fr/actualites/l-ima-au-jour-le-jour/2021/foukaha-le-podcast-musical-et-humoristique-de-wary-nichen
Le choc des images… Les Rotoreliefs hypnotiques de Marcel Duchamp
Le trublion des arts que fut Marcel Duchamp avec la création des ready-made de Rrose Sélavy, entre autres, s’est très tôt intéressé au mouvement et aux travaux en chronophotographie d’Étienne-Jules Marey. Son Nu descendant un escalier (1911) et sa Roue de bicyclette (1913) en témoignent. Il expérimente le mouvement circulaire mécanisé de spirales en 1920, avec sa Rotative plaque de verre et sa Rotative demi-sphère. Le cinéma lui ouvre de nouvelles perspectives. Dans Anémic cinéma (1925), film expérimental signé de son double fictif Rrose Sélavy, qu'il coréalise avec l'assistance de Man Ray et de Marc Allégret, dix disques optiques sont filmés en plans fixes, image par image, tournant millimètre par millimètre, le temps de huit bonnes minutes, en alternance avec neufs disques de jeux de mots inscrits en spirales. Près de dix ans plus tard, il réalise ses rotoreliefs en utilisant un phonographe, technologiquement plus accessible. Il a l’idée de faire de ses expérimentations un jeu vendu dans une boîte. Les Rotoreliefs sont déposés en mai 1935 au Tribunal de commerce de la Seine et Duchamp présente son invention au concours Lépine sur des plateaux tournants en août de la même année. L'installation produit un effet 3D, augmenté par l'usage d'un viseur tenu à distance. Les Rotoreliefs sont fournis dans une boîte avec un étui circulaire constitué de deux cercles en bakélite et accompagnés d'un mode d'emploi. L’opération est un flop commercial : sur les 500 exemplaires tirés, trois seront vendus, à des amis de l’artiste… Ils ne connaissent pas plus de succès à New York, chez Macy's. Une version en technicolor apparaîtra dans un long métrage expérimental du plasticien et cinéaste Hans Richter, Dreams That Money Can Buy (Rêves à vendre, 1942-1946), financé par Peggy Guggenheim comme une anthologie du cinéma d'avant-garde. Les travaux de Fernand Léger, Man Ray, Alexander Calder et Max Ernst forment autant d'épisodes imaginés autour d'un héros vendeur de rêves sur mesure. Duchamp y revisite son Nu descendant un escalier en alternance avec ses Rotoreliefs en mouvement, en gros plans ou démultipliés, sur Discs, la musique de John Cage. 1 000 exemplaires des Rotoreliefs seront édités en 1953 avant trois ultimes rééditions, en 1959, 1963 et 1965. La Cinémathèque conserve la série originale de 1935. Une œuvre en boîte, prémonitoire, qui s’inscrit entre pop art, op art et art cinétique. https://www.cinematheque.fr/article/1586.html
Marcel Duchamp, Rotoreliefs 3 (Lanterne magique), 5 (Poisson japonais), 8 (Cerceaux), 12 (Spirale blanche) © ADAGP
Un musée d’envergure internationale pour l’Institut du Monde Arabe et une nouvelle directrice
Nathalie Bondil, conservateur du patrimoine du ministère de la Culture, muséologue et historienne de l’art, a été nommée par un jury composé de spécialistes directrice du département qui regroupera le musée et les expositions de l’IMA. Cette nomination couronne une réforme visant à parachever le projet de nouveau musée de l’IMA dans le cadre de la donation exceptionnelle de Claude et France Lemand qui en fait le premier musée d’Europe en matière d’art moderne et contemporain arabe.
Nathalie Bondil était vice-présidente du Conseil des Arts du Canada. Elle a aussi dirigé le Musée des beaux-arts de Montréal dont elle a doublé les surfaces et étendu le rayonnement artistique au plan international. Elle a multiplié les interventions dans les champs interculturel, pédagogique, social et thérapeutique. Enfin, elle a initié des collaborations avec des musées de tous les continents, notamment le Louvre Abu-Dhabi et la Fondation des musées royaux du Maroc, ainsi qu’avec les artistes contemporains tels qu’Adel Abdessemed, Arwa Abouon, Leila Alaoui, Yasmina Bouziane, Lalla Essaydi, Majida Khattari, Shirin Neshat…
À compter du 1er mai 2021, Nathalie Bondil sera chargée de la conception et de la mise en œuvre du nouveau musée de l’IMA, du développement de ses collections et du rayonnement de ses expositions ainsi que de leur itinérance à travers le monde avec les musées, fondations, partenaires et institutions culturelles des pays arabes qui soutiennent l’IMA depuis sa création. L’IMA vise également à développer ses partenariats au-delà, vers l’Amérique du Nord et vers l’Asie, notamment à Singapour. Sous son impulsion, le musée de l’IMA, reconnu comme « musée de France » depuis 2011, renforcera aussi ses relations avec le ministère de la Culture, ses réseaux et ses institutions, notamment les musées de France et les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC).
La danse au rythme de l'art au Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Au fil des ans, le Musée d'Art Moderne de Paris a convié de nombreux chorégraphes et compagnies de danse ou artistes performeurs (Trisha Brown Company, Carolyn Carlson et bien d’autres) à se produire au sein des expositions ou des collections. À l'occasion de la Journée internationale de la Danse, retrouvez en images quelques souvenirs de ces performances... et ne manquez pas la nouvelle web-série du Ballet Julien Lestel. Le chorégraphe Julien Lestel bouleverse à nouveau les codes et vous transporte dans un univers exceptionnel où une relation de proximité inédite s’établit entre les chefs-d'œuvre du musée et les danseurs.
Prochainement, découvrez en exclusivité et en libre accès sur les réseaux sociaux du musée la web-série : L’Éternel et l’éphémère du Ballet Julien Lestel avec 4 films inédits, produits par Alexandra Cardinale Opéra Ballet Production.
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=lPKAi2n0EvE
Retrouvez les chorégraphies de Nadia Vadori-Gauthier inspirée du chef d'oeuvre de Pierre Bonnard et la Compagnie Massala immergée dans la Fée Electricité de Raoul Dufy.
Un des tout premiers films sur le thème de l’homosexualité en Allemagne
Anders als die Andern (Différent des autres). Fiction de Richard Oswald, 1919 (version restaurée, 51 min., v.o.s.t.fr.). Le dimanche 9 mai à 16h30 en ligne. En Allemagne, le violoniste virtuose Paul Körner est victime d’un maître-chanteur qui le dénonce pour infraction à l'article 175 du Code pénal. Co-écrit par Magnus Hirschfeld, qui y joue son propre rôle Anders als die Andern est l'un des tout premiers films sur le thème de l’homosexualité. Interdit au moment de sa sortie, il fut ensuite brûlé par les nazis. On l’a longtemps cru perdu jusqu’à ce que, 40 ans plus tard, on retrouve des fragments du film, des photos et des documents conservés émanant des archives de la censure. Le film a pu ainsi faire l’objet d’une restauration par le Filmmuseum de Munich et sera diffusé pour la première fois en France. En présence de Matthias Steinle, maître de conférences en études cinématographiques à l’université Paris.
Inscription sur le site du Mémorial de La Shoah : http://www.memorialdelashoah.org/
Beuys vu par Andres Veiel, les 11 & 12 mai
À l’occasion du centenaire de Joseph Beuys, né le 12 mai 1921 à Krefeld, le Goethe Institut de Bordeaux, en partenariat avec la Bakery Art Gallery propose un streaming du documentaire d’Andres Veiel présenté en compétition lors de la Berlinale 2017 et récompensé par le Prix du film allemand du meilleur film documentaire et du meilleur montage (Vostfr., 2017, 105 min)
L’allemand Joseph Beuys, l’homme au chapeau-feutre, était un artiste controversé, un révolutionnaire avant-gardiste qui a repoussé les limites de l’art à un extrême sans précédent. Andres Veiel se plonge dans la vie de l’artiste et de son époque. Le film propose une approche unique sur l’héritage de Beuys. Il mélange diverses séquences d’interviews, de révélations, d’événements au cœur desquels était l’artiste, ainsi que des analyses contemporaines par des étudiants en art, des contributions d’anciens collègues, étudiants ou admirateurs et des documents d’archives. Il présente aussi bien les travaux les plus emblématiques de Beuys que les moins connus. Le film est non seulement un voyage dans le temps et l’espace où ces œuvres ont été créées, mais également un moyen d’entrer dans le processus de création de l’artiste. Le réalisateur rappelle combien ce performeur était charismatique et chaleureux et accordait une place essentielle à l’humour. Il nous montre pourquoi le travail de Beuys reste pertinent, encore aujourd’hui, dans son engagement politique et social, ses préoccupations écologiques et bien sûr, ses provocations. Inscription : info-bordeaux@goethe.de
Il court, il court, le court métrage pour grands et petits
Avant la réouverture des salles obscures, l’opportunité de découvrir de petites formes, analogues à ce que serait la nouvelle à la littérature…
Du 28 avril au 12 mai
S L’Équation – Réalisé par Mathieu Hippeau (durée 11’24) - Fiction, comédie dramatique, tous publics. Serge, jeune prof de maths dans un collège de banlieue tente de faire résoudre une équation à ses élèves mais il est perturbé par un coup de fil qu’il vient de recevoir. Karima, une forte tête nulle en calcul parvient malgré elle à résoudre le problème. https://www.youtube.com/watch?v=GXVAQeLFatA S
S One, two, three – Réalisé par Yulia Aronova (durée 6’52) – Animation, humour, conte / fable, ordinateur 2D pour 3-6 ans. C'est l'histoire d'un arbre, un arbre comme les autres. Un beau jour, il saute dans des bottes et part en promenade, invitant tous ceux qu'il rencontre à le suivre : le train-train quotidien se transforme alors en une joyeuse farandole. Un fil au biorythme et à la biodiversité réjouissantes. https://www.youtube.com/watch?v=X76UltttlFI
S Event Horizon – Réalisé par Joséfa Celestin (durée 11’20) – Art & essai. Fiction, science-fiction, fantastique. Été 1997, dans un petit village d’Écosse, où chaque jour se ressemble et où jamais rien ne se passe, un étrange événement cosmique vient perturber le quotidien monotone de Julianne… Un sens du cadre et une photographie hors du commun pour ce récit fantastique et initiatique. https://www.youtube.com/watch?v=m-MO0Rxofr0
Déjà en ligne et jusqu’au 5 mai
S La Quarantième marche – Réalisé par Nicolas Saada (6’) – Art & essai. Fiction, film noir, drame social. Un fugitif se retrouve malgré lui invité surprise d’une réunion politique. Acculé, traqué, il s’improvise leader charismatique d’un soir. https://www.youtube.com/watch?v=bLnqcggozrY
S Voyagers – Gauthier Ammeux, Valentine Baillon, Benjamin Chaumeny (7’33) – Animation, fantastique, humour, ordinateur 2-3D. Tous publics. Prix du public du Festival de Grenoble 2018.Un space movie intersidéral sidérant. Un tigre, en échappant à son chasseur, se retrouve dans une station spatiale occupée par un astronaute et son poisson... https://www.youtube.com/watch?v=6Ug8_IajhS8
S Zéro – Réalisé par Célérier Anthony, Tony T. Datis (10’) – Fiction, conte, fable, humour. Pour 6-9 ans. Au cœur d’un petit parc de banlieue, un jeune garçon est sur le point de dévoiler son secret à son camarade de classe...
En musique
Journée internationale du jazz le 30 avril
Cette année encore, la Journée Internationale du Jazz se déroulera sur la toile.
Retrouvez le vendredi 30 avril 2021 à 23h un grand concert virtuel animé
par Herbie Hancock, avec au menu des lives de Marcus Miller, Kenny Garrett, Cyrus Chestnut, Veronica Swift ou encore Dee Dee Bridgewater. Herbie Hancock, ambassadeur de l’Unesco, animera le concert.
Retrouvez ce concert en live sur Youtube, Facebook et le site officiel !
Les Variations Goldberg de Bach et le nô
La Philharmonie de Paris vous invite cette semaine à assister à un spectacle d’exception. On doit à Masato Matsuura et Frédérick Haas la conception de ce spectacle qui éclaire cette aria et ses 30 variations d’une lumière nouvelle. Le rôle de la musique dans le nô consistant à fournir le rythme du drame en même temps qu’à le plonger dans l’atmosphère adaptée, la basse obstinée des Variations Goldberg s’y inscrit parfaitement. Les contrastes des Variations laisseront l’imagination du spectateur cheminer à son gré et inventer l’intrigue que la musique suscite en lui. Un au-delà du signe plus fondamental, selon Frédérick Haas, « que l’aspiration classique à trouver le mot juste. » L’occasion de se plonger en même temps dans un cadre contraint, une forme sophistiquée, une quête de l’équilibre, et surtout une exigence implacable, une subtilité, une inlassable réinvention… Le lundi 3 mai à 20h30 sur Philarmonie LIVE !
Et pour clore le bal…
Découvrir la saison 2021-2022 de l’Opéra de Paris
C’est possible en ligne le 18 mai à 19h30, avec des extraits de spectacles, des interviews et des interventions d’artistes. Sur www.operadeparis.fr
À la prochaine !