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Arts-chipels.fr

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

La blague du 1er avril : un mois et demie supplémentaires de confinement. Chacun, à sa manière, essaie d’en rire, même si le rire est jaune…

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

THÉÂTRE

À la Comédie française et aux Bouffes du Nord, l’insolence de Desproges

Il nous manque, Pierre Desproges, avec son humour acide qui ferait dresser sur leurs têtes les cheveux de tous les pourfendeurs d’humour au nom du « politiquement correct ». Béline Dolat évoque, avec Christian Gonon, Vivons heureux en attendant la mort, au programme du Seul à la table cette semaine. Depuis près de vingt ans, Christian Gonon entretient un compagnonnage avec Pierre Desproges, dont il a notamment présenté le seul-en-scène La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute, joué plus de 150 fois. Il revient aussi, ce samedi, en collaboration avec Alain Lenglet, à son auteur de prédilection dans un montage d’extraits des livres Vivons heureux en attendant la mort et Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis, ainsi que des Chroniques de la haine ordinaire, quotidiennes diffusées sur France Inter en 1986. Laissons Desproges conclure : « En l’absence de Coluche, qui a été retenu par un cercueil, et de mon confrère et ami Guy Bedos qui participe en ce moment à la remise du prix "gauche-caviar" à Laurent Fabius pour son livre Je m’ai bien marré à Matignon, en l’absence de ces rois du rire, c’est à moi, Mesdames et Messieurs, qu’échoit le redoutable honneur de présider cette grotesque mascarade promotionnelle et médiatique dont l’intérêt culturel n’échappera à personne, bien que le buffet ne soit pas de Lenôtre. »

Le programme
lun 29 mars Quelle Comédie !
direct à 19h sur Facebook
 replay sur Facebook, YouTube et podcast sur Soundcloud
sam 3 avr Seul à la table
direct à 20h30 sur YouTube et le site Internet de la Comédie française
 replay sur YouTube et podcast sur Soundcloud

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Looking for Marcel : À la Recherche de… Sodome et Gomorrhe

Le voyage de la Troupe dans La Recherche se poursuit au fil des pages de Sodome et Gomorrhe de Marcel Proust. Avec les lectures de :
mar 30 mars Julie Sicard
mer 31 mars Alain Lenglet
jeu 1er avr Jérôme Pouly
ven 2 avr Éric Génovèse
direct à 19h sur Facebook
 replay sur FacebookYouTube et podcast sur Soundcloud

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

MUSIQUE

Rire avec France Musique

L’air de cacatois de Jacques Offenbach : coin-coin…

https://www.francemusique.fr/concert/interpretation/jacques-offenbach-henri-chivot-alfred-duru-ta-bouche-manuel-peskine-franck-le-guerinel-marie-lenormand?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13Oqt6qh2NsICqeszo-HIQMQT&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=648354#xtor=EPR-11-[meilleur]-20210401[pos2]

Humour, pastiche, parodie et musique

L’histoire de la musique est pleine d’humour et de traits d’esprit. Dans l’opérette, bien sûr (dont deux beaux exemples, Le Roi Carotte d’Offenbach et Les Chevaliers de la Table Ronde d’Hervé, sont disponibles en replay sur Culturebox), mais aussi dans les bons mots de certains compositeurs, dont Claude Debussy à propos de Wagner : « Wagner : un beau coucher de soleil que l’on a pris pour une aurore… ». Au-delà de l’humour immédiat ou de la musique chantée qui cherche à provoquer le rire du public, on trouve également toutes les petites touches d’esprit, surprises et pastiches. « La Surprise », c’est justement le surnom donné par un journaliste londonien à la Symphonie n°94 de Joseph Haydn . Espiègle, le compositeur inséra dans l’andante de sa symphonie un coup de timbale pour, dit-on, réveiller les dames assoupies. Composée à Londres en 1791, l’œuvre ne manque pas de surprises diverses et variées : parce que Haydn bouleverse l’image - paisible – de son travail à grands coups de timbales, parce qu’il se joue des codes de la symphonie, sur lesquels il a tant travaillé. De nombreux autres compositeurs, eux, optent pour le pastiche, imitation ou évocation du style d’un autre compositeur parfois non dénuée d’ironie. C’est le cas d’Emmanuel Chabrier dans les Souvenirs de Munich (1885-86) et de Gabriel Fauré et André Messager dans les Souvenirs de Bayreuth (1888). Deux pastiches d’œuvres de Richard Wagner : les Souvenirs de Munich parodiant Tristan et Isolde, alors que ceux de Bayreuth s’attachent à la Tétralogie. Dans un cas comme dans l’autre, les compositeurs transforment le drame wagnérien en une fantaisie légère et dansante. Il faut dire qu’alors sévissait une « Wagner mania » propice au pastiche. En témoigne, non sans sarcasme, Claude Debussy : « On peut remarquer facilement que l’on n’entendit jamais « siffler » du Bach… Cette gloire buccale n’aura pas manqué à Wagner : sur le boulevard, à l’heure où sortent les prisonniers de luxe des maisons d’arrêt musicales, il arrive d’entendre allègrement « siffler » La Chanson du Printemps ou la phrase initiale des Maîtres chanteurs. » (La Revue blanche, 1er mai 1901). Parfois c’est un style musical en entier qui est sur la sellette. En 1956, Gerard Hoffnung commande à Sir Malcolm Arnold une ouverture absurdement pompeuse pour les Hoffnung Concerts qu’il organisait au Royal Festival Hall de Londres. De cette commande naît Grand, grand overture : une plaisanterie musicale pour orchestre et quatre fusils de chasse, une cireuse et trois aspirateurs, le tout en l’honneur du président américain Herbert Hoover ( !). Humour anglais oblige, l’œuvre fut reprise en 2009 lors de la très prestigieuse dernière nuit des BBC Proms à la suite du – naturellement pompeux – Land of Hope and Glory d’Elgar… Musicien, mais surtout caricaturiste et humoriste, Gerard Hoffnung forme d’ailleurs, avec le comédien et pianiste Victor Borges et l’acteur et humoriste Dudley Moore, une sorte d’école anglo-saxonne du rire musical. Ce dernier s’illustra notamment dans une inoubliable parodie de Beethoven, une sonate sur le thème de la musique du Pont de la Rivière Kwaï. Quant à Victor Borges, on se souviendra de ses prestations comiques au piano, comme la Rhapsodie hongroise n°2 de Liszt. Les Français ne sont pas en reste. Un programme chanté ? C’est le Parti d’en rire de Francis Blanche et Pierre Dac, dont « l’hymne sera sans doute célèbre un jour, musicalement parlant, sous le titre de Boléro de Ravel ». Maurice Ravel ne fut d’ailleurs pas le seul compositeur à faire l’objet d’une réappropriation par le duo comique : en témoigne la fameuse Pince à linge chantée par les Quatre Barbus. Un voyage dans le monde humoristique de la musique, ou dans le monde musical de l’humour…

https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/1er-avril-la-musique-classique-ne-manque-pas-d-humour-633?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13Oqt6qh2NsICqeszo-HIQMQT&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=648354#xtor=EPR-11-[meilleur]-20210401[pos7]

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

Soyons sérieux, que diantre ! Ya pas que le rire dans la vie…

À la Bibliothèque nationale de France

Ce mois-ci, le cycle « La Philosophie au quotidien » s’intéresse à la mode, « Débats au cœur de la science » à la manière dont nous cohabitons avec le vivant ; dans le cadre de la journée. Ces conférences sont diffusées en ligne et disponibles en rediffusion sur bnf.fr et sur sa chaîne Youtube.

LES RENDEZ-VOUS DU JEU VIDÉO
Ce cycle de conférences explore l’évolution de la production vidéoludique en France

Pionniers du jeu vidéo. Rencontre avec les créateurs du studio Silmarils - 6 avril 2021 de 18h à 19h30. Avec Louis-Marie Roques, co-créateur et directeur de Silmarils. Séance animée par Alice Dionnet, doctorante en littérature comparée à l’université d’Orléans
Diffusion en ligne       EN SAVOIR PLUS

LA PHILOSOPHIE DU QUOTIDIEN
Un nouveau cycle de conférences dont la première édition est consacrée au thème du corps, décliné « dans tous ses états ».

La philosophie de la mode 7 avril 2021 de 12h30 à 14h. Par Marie Schiele, doctorante à l’université Paris-Sorbonne.

Diffusion en ligne   EN SAVOIR PLUS

DÉBATS AU CŒUR DE LA SCIENCE
Changement climatique, menaces sur la biodiversité, mutation des systèmes agroalimentaires, transition énergétique – autant de sujets abordés par un cycle de conférences qui fait dialoguer des spécialistes issus de différentes disciplines.

Demain, cohabiter avec le vivant : les micro-organismes et nous. 9 avril 2021 de 18h30 à 20h. Avec François Renaud, chercheur en biologie de l’évolution au CNRS, Marc-André Selosse, biologiste spécialisé en botanique et mycologie au Muséum d’histoire naturelle, et Charlotte Brives, anthropologue des sciences et de la santé au CNRS. Diffusion en ligne         EN SAVOIR PLUS

AUTRICES OUBLIÉES DE L’HISTOIRE LITTÉRAIRE
Ce cycle de conférences-lectures met en lumière des autrices oubliées de l’histoire littéraire, de l’époque classique au XXe siècle. Une occasion de découvrir quatre femmes de lettres dont la production littéraire, pourtant très riche, demeure méconnue du grand public.

Hélène Bessette le 14 avril 2021 de 18h30 à 20h. Par Laure Limongi, autrice et éditrice, enseignante en création littéraire à l’École nationale supérieure d’arts de Paris Cergy. Lecture par Anaïs de Courson.

Diffusion en ligne         EN SAVOIR PLUS

BD : DU SPECTACLE…

Dans le cadre de l’Année de la bande dessinée.

Le Piano oriental : une lecture dessinée en musique - 11 avril 2021 de 18h30 à 19h30. La dessinatrice Zeina Abirached, accompagnée par le pianiste Stéphane Tsapis, propose un concert dessiné en mots et en images. Ce spectacle a été créé après la sortie du roman graphique Le Piano oriental en 2016 et accompagnera la remise du prix BDnF le même jour. Diffusion en ligne (disponible jusqu'au 18 avril, 18h30) EN SAVOIR PLUS

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Auteurs arabophones à l’Institut du Monde Arabe

Tous les samedis de 16h30 à 17h30, un nouveau rendez-vous pour découvrir et entendre les auteurs arabophones et francophones, émergents et confirmés, venant ou parlant du monde arabe. Littérature, poésie, bande dessinée... autour de leur actualité ou d’une œuvre moins récente, c’est leur univers que l’IMA souhaite mettre en lumière. Le samedi 10 avril à 16h30, séance hommage à Mohammed Dib en direct sur Facebook

https://www.imarabe.org/fr/litterature-et-poesie/une-heure-avec-seance-hommage-a-mohammed-dib-en-direct-sur-facebook

Arabofolies, du 5 au 30 juin

Après plus d’un an, ils sont de retour sur la scène de l’Institut du monde arabe : créatifs, novateurs, énergiques, persévérants et … obstin.é.e.s. Obstinément présents, comme cette édition exceptionnelle et multidisciplinaire des Arabofolies, festival musical, des arts et des idées, qui s’étend sur tout le mois de juin autour de la Fête de la musique. Célébrons la fin de l’éloignement, célébrons l’arrivée des beaux jours ! On verra bien si on sera en ligne ou en « présentiel », comme nous l’apprend l’évolution de la langue aujourd’hui…Programme sur :

https://www.imarabe.org/fr/actualites/spectacles/2021/arabofolies-du-5-au-30-juin-2021-obstinees

Anna Magnani et Roberto Rossellini

Anna Magnani et Roberto Rossellini

CINÉMA

Institut culturel italien : un volcan rossellinien…

Du vendredi 2 avril à 19h au dimanche 4 avril à 19h, le documentaire Bergman & Magnani, la guerre des volcans (Italie, 2012, 53’, vostf), réalisé par Francesco Patierno. Les îles Éoliennes, théâtre de l'une des histoires d'amour les plus célèbres et les plus scandaleuses du cinéma italien : le triangle sentimental entre Roberto Rossellini, Anna Magnani et Ingrid Bergman. Un choc entre volcans dans l'art et dans la vraie vie. Réservation et plus d’informations ici.

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Pasolini, d’hier et de toujours à la BPI

Du 1er avril au 21 juin, programmation en ligne et gratuite intitulée « Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! ». Ce nouveau cycle de La cinémathèque du documentaire de la Bibliothèque Publique d’Information, réalisé en collaboration avec l’Institut culturel italien, vient rythmer le printemps, en ligne avant de rejoindre dès que possible les salles. Une part de la filmographie de Pasolini est constituée de documentaires et il a aussi apporté sa contribution à d'autres par l'écriture de textes pour les commentaires, souvent dans une relation étroite avec son univers poétique et romanesque. Cet ensemble compose le programme tandis qu'une dédicace est faite à la cinéaste et photographe Cecilia Mangini, dont les croisements avec Pasolini sont nombreux au cours de sa carrière. Cette rétrospective se prolonge avec un panorama de films italiens des années 1980 à nos jours qui tous témoignent d'échos, de correspondances et d'affinités avec Pasolini.

Plus d’informations et inscription ici. Ou Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! - Agenda (bpi.fr), ou https://agenda.bpi.fr/cycle/pasolini-pasoliniennes-pasoliniens/

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Courts-métrages allemands

Pour sa 16e édition, des courts métrages allemands exceptionnels font le tour du monde avec le programme Short Export - Made in Germany 2021. De manière non conventionnelle mais authentique, ils abordent changements et défis, départs, arrivées et traumatismes, et interrogent les représentations d'appartenance. Les histoires racontées sont insistantes, bruyantes et silencieuses – et parfois drôles. Les six films actuels ont été sélectionnés parmi 455 candidatures allemandes au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et donnent un aperçu de la diversité tant artistique qu'esthétique et thématique du court métrage allemand.
La sélection des courts métrages de cette année :
Inndependence (Michael Schwarz)
Postpartum (Henriette Rietz)
Celui qui traversa la mer (Jonas Riemer)
Hippocampe (Nele Dehnenkamp)
Le Martinet Ramoneur (Frédéric Schuld)
Masel Tov Cocktail (Mickey Paatzsch)

Le visionnage en streaming sera disponible en ligne gratuitement le 16 avril 2021 de 19h à 23h. Inscription par mail pour recevoir l'accès au streaming : film-paris@goethe.de

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OPÉRA

Aïda, sans exotisme ni éléphants… L’échappée littéraire d’Anne Plantagenêt et la captation de l’opéra.

Prenez Aida. Enlevez-lui ses pagnes et ses éléphants, son côté péplum hollywoodien. Gardez seulement la tragédie humaine, universelle et intemporelle qui s’y joue à huis clos. Vous obtiendrez un drame intimiste qui aurait parfaitement pu figurer dans la filmographie de Claude Chabrol. Tout y est, des passions humaines les plus extrêmes et opposées qui déchirent et détruisent, de la puissance des cœurs amoureux, des cœurs blessés, trahis ou magnifiés, capables d’inverser les rapports de forces. Aida, c’est une affaire de femmes, pour reprendre le titre d’un de ses films. Imaginez Aida dans une grande maison bourgeoise de province, une fin d’été. Le drame gronde. Deux femmes bientôt vont s’affronter. Et la femme puissante n’est pas celle qu’on croit. 

Intérieur, jour. Chambre, salle de bain en suite, grande maison bourgeoise de province, campagne. Fin d’été. La femme est jeune, belle, riche, blanche. Appelons-la Amnéris. Elle appartient à une vieille famille de la région (disons d’industriels), qui a pignon sur rue depuis plusieurs générations. Après des études à l’étranger, elle est rentrée au bercail et succédera un jour à son père à la tête de leur société, c’est dans l’ordre des choses, une vie déterminée, confortable, du bon côté de la barrière, une vie dans la lumière et la représentation, jusqu’ici tout va bien. Ça va même très bien puisqu’elle est amoureuse, du moins le croit-elle, le veut-elle, sans l’amour on n’est quand même pas grand-chose, une coquille vide, tous les biens matériels du monde ne peuvent s’y substituer et Amnéris, intelligente, lucide, courageuse, le sait.
C’est l’histoire d’une femme qui aime un homme. Un homme de son rang, de sa sphère (blanche, dominante, multi représentée), doué, jeune maire de la ville la plus proche, promis à une brillante carrière politique. Nommons-le Radamès, ajoutons qu’il est fort beau lui aussi, très ambitieux, et se verrait bien déjà en haut de l’affiche. A priori tout le pousse logiquement dans les bras d’Amnéris, par calcul pur ou par lubricité, la belle héritière cachant à peine l’envie qu’elle a de lui (dans le monde d’Amnéris, aucune place pour la fausse pudeur, nul temps à perdre dans le petit jeu de la séduction, Radamès et elle sont faits du même bois, ils se sont reconnus, leur alliance sera immédiate et indestructible, leur mariage, l’union de deux forces vives, c’est une affaire entendue).
Elle vient de prendre un long bain dans l’eau brûlante, parfumée. Elle a eu des pensées érotiques, pressantes, archaïques (des esclaves éthiopiens en jupette dansaient autour d’elle et l’éventaient avec des feuilles de palmier), s’est abandonnée aux fantasmes les plus coupables concernant Radamès et l’avenir radieux qui les attend. Cependant, une idée beaucoup moins plaisante n’a cessé par intermittences de brouiller ses plaisantes visions, une idée comme une démangeaison, un grain de sable. Et si Radamès ne l’aimait pas ? C’est absurde, sans fondement, Amnéris le sait parfaitement et elle se raisonne avec la fermeté qui la caractérise : ils sont promis l’un à l’autre, et cette distance qu’elle sent de sa part n’est sans doute qu’une projection de ses propres peurs enfouies, le désir la trouble et la fragilise, elle s’impatiente, abat trop vite ses cartes, se dévoile, dominée par sa chair ; Radamès se contrôle davantage, il feint l’indifférence quand, en réalité, il la veut de tout son être, maîtrise mieux les règles du mensonge, c’est un stratège, c’est un homme, il n’y a pas de problème, aucune raison de s’inquiéter.
Et pourtant. L’idée désagréable est toujours là, impossible à chasser. Pire, elle grossit, se nourrit de tout ce qu’elle ramasse au passage dans les recoins les plus sombres de sa course folle. Une intuition, un pressentiment. Funeste, impensable. Amnéris se tord les mains. Ce regard. Ce regard que l’autre jour, en sa présence, Radamès a furtivement posé sur cette fille dont elle peut à peine prononcer le nom, l’a-t-elle vu ou l’a-t-elle imaginé ? Cette fille qu’elle a ramassée dans la rue il y a quelques mois, recueillie, à qui elle a offert un toit et sa protection (en échange de quelques tâches ménagères, c’est la moindre des choses), une migrante, comme on dit, une anonyme à la peau sombre, débarquée d’un de ces pays lointains dont elle confond les noms. Aida. C’est le prénom de la fille. Qu’elle a nourrie, logée, rhabillée de pied en cap, coiffée, maquillée, cette fille, sa bonne conscience, sa bonne action, son jouet, sa poupée, sa chose, qu’elle s’est amusée à décorer avec quelques-uns de ses accessoires, sa pâle copie, son double noir. Aida. Ses yeux de chien battu, son malheur comme une accusation permanente, son ombre silencieuse. Dont la présence quasi imperceptible, presque invisible, interdit toute manifestation trop bruyante de joie.
Et pourtant Radamès. Radamès l’a regardée, l’espace d’un instant. Et au creux de cet espace, le monde d’Amnéris a vacillé. Ridicule. Inimaginable. Une jalousie grotesque, indigne d’elle. Sur aucun plan Aida ne peut être sa rivale. La jalousie, ce poison. S’en débarrasser au plus vite, ne pas se laisser pourrir son bonheur. Autrement dit : en avoir le cœur net.

Extérieur, jour, fin d’après-midi. Terrasse grande maison bourgeoise de province. Fin d’été. Amnéris attend Radamès qui doit venir prendre l’apéritif sur son imposante terrasse donnant sur le jardin. Elle a une grande nouvelle à lui annoncer. Alcool, verrines, bougies flottantes, playlist ambiance jazzy romantique émanant de l’enceinte connectée du salon. Amnéris est belle à crever, elle irradie de la tête aux pieds, aucun être normalement constitué ne saurait lui résister. Cette fin de journée, elle se sent sûre d’elle, ses doutes stupides ont quasiment disparu, après un premier verre elle se demande même comment elle a pu avoir ce genre de pensées délirantes, et quand Aida, sa jeune protégée, surgit avec un plateau de verres en cristal, sa réaction spontanée, instinctive, est un sentiment de pitié. Pauvre fille tout de même, loin de son pays en guerre, de sa famille dont elle est sans nouvelles, probablement décimée. Dans une autre vie peut-être, sous un éclairage différent, elle aurait pu avoir une place dans ce monde, songe Amnéris. Un éclairage comme celui de la guirlande lumineuse de la terrasse sous laquelle elle a l’impression de voir soudain une autre Aida, aux traits d’une finesse supérieure, à la beauté éblouissante.
L’affreux doute revient. En force. Une déferlante qui la submerge en une seconde, balayant verrines et bougies flottantes. Amnéris sait qu’elle n’a plus le choix. Elle veut connaître la vérité et, après quelques phrases banales, fixant sa protégée dans les yeux, elle lui apprend de but en blanc son mariage imminent avec Radamès. Forcément la pauvre Aida (n’ayant pas du tout vu le coup venir et peu habituée à la dissimulation) tombe dans le panneau et s’émeut, montrant clairement que cette nouvelle ne la réjouit pas, avant de se ressaisir mais c’est trop tard. Amnéris a désormais la preuve qu’Aida n’est pas insensible à Radamès. Que cette petite traîtresse, cette espèce de souillon, s’est jouée d’elle, profitant de sa générosité pour oser prétendre être son égale, avoir le culot d’être amoureuse de l’homme qui lui est destiné. Folle de rage, elle la menace de sa vengeance, qui bien entendu risque d’être terrible (elle ignore encore si les sentiments d’Aida sont partagés, elle le pressent, son instinct ne la trompe jamais et tout lui semble limpide désormais, les pièces du puzzle des derniers jours s’assemblent, formant le tableau le plus répugnant qu’il soit possible d’imaginer, ce qui accentue sa colère, mais si tel est le cas, il ne peut s’agir en réalité que d’un malentendu, les hommes de son milieu ont toujours assouvi certains besoins dans des amours ancillaires, Radamès au fond perpétue une vieille tradition, la pauvre fille s’illusionne. Toutefois, Amnéris n’a pas l’intention de lui accorder le moindre rêve).
Alors Aida commet une erreur. Croyant fléchir sa bienfaitrice, elle lui rappelle qu’elle est riche, blanche, puissante. Alors qu’elle, pauvre, étrangère, appartenant à la minorité invisible, n’a que l’amour. Amnéris pourrait donc, dans sa grande mansuétude, au moins lui laisser cela. (Les arguments sont très mauvais et même contre-productifs. La vraie puissance, c’est évidemment l’amour, qui se fout de l’argent et de la couleur de peau. Amnéris le sait parfaitement et ça la rend encore plus folle de rage). Blessée, Amnéris ordonne à la jeune fille de retourner dans sa chambre.
Quand Radamès arrive, Amnéris lui déclare sans attendre que s’ils se marient, son père appuiera sa candidature aux élections législatives, il le lui a confié en grand secret. Radamès sera sûr de gagner et, uni à l’héritière de l’industriel, deviendra un des plus jeunes députés de France. Plus rien ne pourra l’arrêter. Ignorant qu’Aida est recroquevillée derrière la porte du salon et entend tout, Radamès ne repousse pas franchement cette idée. À cet instant, le carriérisme l’emporte chez lui sur tout autre sentiment. Même s’il n’a pas du tout l’intention d’épouser Amnéris, l’important c’est de gagner du temps (feindre, trinquer, tremper ses lèvres dans une coupe de champagne, puis prétendre devoir retourner à la mairie pour une affaire urgente). Radamès disparaît. Amnéris exulte et se saoule au champagne. Aida pleure en cachette.

Intérieur, nuit. Grande maison bourgeoise de province, bibliothèque, fin d’été. En réalité ? Radamès n’est pas parti et quand Amnéris monte se coucher, ivre morte, il retrouve Aida dans la bibliothèque magnifique de la maison. S’ensuit une scène assez pénible entre eux (à voix basse, dans la pénombre), Aida lui reprochant de ne penser qu’à ses intérêts et de se jeter sans sourciller dans les bras d’Amnéris, Radamès jurant ses grands dieux que non, il ne l’épousera jamais, va trouver un moyen de lui échapper. Aida, et on la comprend, ne voit pas comment il pourrait faire et a un peu de mal à le croire (le beau Radamès est tellement influençable). Elle se rend compte qu’il vaudrait mieux qu’elle prenne l’initiative, trouve elle-même une solution et, tout bien réfléchi, elle s’aperçoit qu’il n’y en a pas trente-six mais une seule : fuir. Fuir sur le champ, cette nuit, ensemble, tous les deux, vers une nouvelle patrie, dans l’espoir d’une vie nouvelle dans les forêts vierges odorantes de mille fleurs (Aida quand elle s’y met devient lyrique), tout abandonner, laisser derrière eux (ce qui pour Radamès représente un sacrifice un tantinet plus lourd que pour elle et explique qu’il résiste un peu, se fait prier, pèse le pour et le contre, avoir accompli un tel parcours jusqu’à ce jour, être au bord de la victoire, pour finalement filer à l’anglaise avec une jeune migrante qui lui tourne les sens, chuter brutalement si près du but, sans parler du scandale, c’est le syndrome DSK, hybris quand tu nous tiens). Mais enfin, la nuit est douce, le corps d’Aida plein de promesses et Radamès, qui a peut-être bu plus de champagne qu’il n’y paraît, finit par céder aux délices que la jeune fille lui promet. Partons, dit-il, en l’entraînant à l’extérieur.
C’est sans compter sur l’insomniaque Amnéris que la consommation excessive d’alcool a empêché de dormir et qui, le cœur battant très vite à cause des bulles absorbées en trop grande quantité ou d’un fort mauvais pressentiment, est descendue jusqu’à la bibliothèque où elle a cru entendre des chuchotements. Là, elle surprend les deux amants, au moment où ils sortent et s’apprêtent à fuir ensemble.
C’est l’histoire d’une femme qui aime un homme qui aime une autre femme.
La blessure est terrible. Aveuglée par sa fureur, Amnéris ameute toute la maison, réveille les employés, dénonce les deux amants et fait enfermer Aida dans sa chambre. Elle prévient ensuite par téléphone, à l’hôtel où il séjourne, son père (alors en déplacement à Paris) qui, tiré du lit en pleine nuit et de mauvaise humeur, déclare qu’il prend la route aussitôt, sera là au petit matin et mettra tout en œuvre pour briser définitivement la carrière de Radamès. Se sentant trahi par celui qu’il considérait comme son fils et en qui il avait placé ses espoirs, son père est capable de tout et il a beaucoup d’amis, dit Amnéris à Radamès, coups bas, fausses preuves, diffamation. Non seulement Radamès sera abandonné de tous et devra renoncer à ses ambitions, mais il pourrait même se retrouver en prison, accusé des pires horreurs.
Dans la bibliothèque, Radamès s’effondre, conscient soudain qu’il va tout perdre. Magnanime, Amnéris propose de lui pardonner s’il renonce à Aida et l’épouse, elle. Il est encore temps de tout arrêter, croit-elle naïvement, comme s’il était possible de stopper la machine infernale qu’elle a actionnée. Mais Radamès refuse. (Soit il aime Aida à la folie, soit le déshonneur lui paraît de toute façon préférable à un mariage avec Amnéris). Amnéris le maudit et lui souhaite de mourir dans d’atroces souffrances (elle est comme ça, fréquemment sujette à l’hyperbole). Elle ordonne aux employés de veiller à ce que Radamès reste bien dans la bibliothèque jusqu’à l’arrivée de son père.

Extérieur, aube. Grande maison bourgeoise de province, fin d’été. C’est l’aube et Amnéris erre dans le parc de la grande maison au milieu des arbres encore enveloppés de brume. Son père est là depuis une heure, il a débarqué avec plusieurs hommes de confiance, et ils sont enfermés dans la bibliothèque avec Radamès. (Son père hors de lui, effrayant, elle en a frissonné, jamais elle ne l’a vu ainsi). Elle sait qu’ils vont exiger de Radamès qu’il renonce à Aida et comme il y a peu de chance qu’il cède sur ce point (inexplicablement), d’ici quelques heures ils balanceront dans la presse et sur tous leurs réseaux de telles horreurs sur lui qu’il sera anéanti. Son nom sera tellement sali qu’il ne pourra plus respirer, il en étouffera et crèvera asphyxié, tout seul, enfermé dans son tombeau.
Maintenant elle a pitié, elle regrette d’avoir été si impulsive, il y avait peut-être une autre solution, elle ne sait plus, elle est perdue, le manque de sommeil et l’abus d’alcool la veille au soir (quand elle avait cru triompher, s’était projetée au bras de Radamès lors d’une cérémonie grandiose avec danseurs, trompettes et foule exaltée) lui troublent l’esprit. Soudain elle déteste tous ces hommes de pouvoir, capables de faire et de défaire des destins sans l’ombre d’un remords, des hommes dont le cœur n’a jamais battu d’amour. Si elle le pouvait elle arrêterait tout, les supplierait de laisser Radamès repartir dans sa voiture comme si rien ne s’était passé, (elle n’irait sans doute pas jusqu’à le laisser partir avec Aida, il ne faut pas exagérer, mais elle ne veut pas penser à Aida. Aida n’existe plus, n’existe pas, n’a jamais existé. Dans la journée, ils la chasseront loin d’ici, elle sortira de leur vie où elle n’a jamais été qu’un parasite, redeviendra une ombre parmi d’autres), elle ferait preuve d’une grande dignité, d’un sens aigu du devoir, et un jour peut-être Radamès (ayant pris un peu de bouteille et perdu sa naïveté) lui reviendrait. Elle voudrait tambouriner à la porte de la bibliothèque et les insulter tous autant qu’ils sont mais elle revoit le regard que son père lui a adressé quand elle s’est précipitée vers lui à son arrivée, la façon dont il l’a repoussée sans ménagement, c’est un homme trahi, blessé, que plus rien ne peut émouvoir et dont la seule raison d’être est de conforter son empire. Radamès n’était qu’un jouet, un pion. Il le balaiera d’un revers de main et en mettra un autre à sa place.
Amnéris s’avance vers la bibliothèque et se poste derrière la porte. Impuissante, ployant peu à peu contre le bois, finissant à genoux, elle entend les hommes juger et condamner Radamès qui reste silencieux. Elle ne comprend pas pourquoi il ne dit pas un mot pour sa défense, c’est elle qui gémit et pleure et regrette et dans son désespoir choisit définitivement son camp (c’est à mon sens la plus belle scène du film, toute l’action est située hors champ, seul le visage plein de rage et de détresse, d’amour, d’Amnéris apparaît à l’écran).

Extérieur, jour. Jardin, grande maison bourgeoise. Fin d’été. Défait, épuisé, Radamès sort de la maison au matin, traverse le jardin et se dirige vers sa voiture. Tout est fini pour lui. Aida a disparu, elle s’est enfuie, lui ont dit les hommes qui lui ont laissé quelques heures pour annoncer sa démission et se présenter à la police afin de répondre des accusations monstrueuses qu’ils vont faire déferler sur lui. Il tient à peine debout, titube à plusieurs reprises, a des vertiges, des hallucinations, croit entendre des voix. Il se demande s’il va réussir à conduire, il y a une bonne quinzaine de kilomètres jusqu’à la ville. Il monte dans sa voiture. Il démarre, s’efforçant de se concentrer sur son volant. Il pense à Aida qu’il ne reverra sans doute plus, espère que loin de lui elle réussira à s’en sortir.
Mais soudain elle est là. Dans la voiture, avec lui. Elle s’était cachée à l’arrière, par terre. Les deux amants sont fous de joie de se retrouver, plus rien n’a d’importance que l’instant présent. À cette seconde, ils sont les rois du monde. La voiture s’éloigne entre les arbres tandis que Radamès et Aida s’embrassent, peu attentifs à la route.
Au premier étage de la maison, le front posé contre la vitre de la fenêtre de sa chambre, des larmes coulant sur ses joues, Amnéris regarde Radamès partir. Elle murmure une sorte de prière pour lui, d’adieu. Nous n’avons pas la certitude qu’elle soit informée de la présence d’Aida dans la voiture, mais moi je crois que oui. En revanche, elle sait parfaitement que dans quelques minutes, sur la route sinueuse et extrêmement dangereuse qui descend vers la ville, la voiture de Radamès deviendra incontrôlable et foncera droit dans le vide, ses freins ne répondant soudain plus. Car, comme nous le découvrons grâce au dernier plan sur ses mains pleines de cambouis, c’est elle qui les a sabotés.

Fin. Générique. Violons. Bruit d’accident de voiture.

Aida

Aida

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PETITE PAGE SCIENCES

La Terre, on lui demande peut-être la Lune…

Théia, c'est le nom que les astronomes ont choisi pour désigner la protoplanète hypothétique qui aurait donné naissance à la Lune en entrant en collision avec la Terre. Le tout, il y a 4,5 milliards d'années. Aujourd'hui, des chercheurs émettent une folle hypothèse : les restes de Théia resteraient enfouis profondément dans le manteau de notre planète.

Il y a quelque 4,5 milliards d'années, une protoplanète, Théia, entrait en collision avec la Terre. L'événement donnait naissance à la Lune. Les chercheurs s'accordent à peu près sur ce scénario. Mais aujourd'hui, une équipe suggère que les restes de Théia pourraient être trouvés dans deux couches de roches de la taille d'un continent, enfouies profondément dans le manteau terrestre. Ces couches de roches, connues des sismologues, portent le joli nom de grandes provinces d'anomalies des vitesses sismiques d'ondes de cisaillement (LLSVP). Car, plus denses et chimiquement différentes du manteau, elles ralentissent brusquement les ondes sismiques qui les traversent. On en repérerait deux, à quelque 2 900 km sous l’Afrique de l’Ouest et dans l’océan Pacifique. Pour appuyer cette thèse ? des panaches de magma qui relient les LLSVP aux volcans d’Islande et des Samoa et une Théia plus massive qu’imaginée initialement, où la protoplanète se serait séparée en deux parties : un noyau appauvri en fer et un noyau, au contraire, riche en fer, qui aurait fusionné avec la Terre, mais sans se mélanger. Mais rien n’est assuré en ce moment. Reste la vision poétique de ce morceau de Lune exilé sous nos pieds qui perturbe le système souterrain de la Terre, comme la Lune influence nos marées…

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La transpiration des arbres

C’est le cas de dire que le vivant fait corps… On a découvert qu’au-dessus de l’Amazonie s’élevait une énorme masse d’eau dégagée par les arbres. La canopée « transpire » et on estime qu’un arbre adulte dégagerait jusqu’à 1 000 litres d’eau par jour. À l’échelle de la forêt amazonienne, cela représenterait plus de 20 milliards de tonnes d’eau par jour, qui retombent ensuite sur le continent. Mais ce n’est pas tout. En se refroidissant la pression de l’air diminue et attire l’air situé au-dessus de l’océan. Donc arrosage garanti, qui préserve l’Amérique du Sud de la sécheresse. Peut-être devrait-on, du coup, revoir l’architecture des maisons et faire pousser des arbres au milieu… En attendant, ce qui ne fait aucun doute, c’est que la déforestation de la forêt amazonienne menée aujourd’hui à grande échelle au Brésil est d’une absurdité tragique…

Plantu

Plantu

HUMEURS DU MOMENT

Unef, où vas-tu ?

L’Unef n’est plus le syndicat « unifié » des étudiants mais un syndicat « racisé ». Que penser en effet d’une « union » qui organise des réunions par groupes de militants de même appartenance raciale… Déjà l’organisation étudiante avaiyt donné des signes de fatigue et de confusion des repères. Les réunions en « non mixité » raciale sont la dernière touche d’une dérive qui s’est installée au fil du temps et pose de nombreuses questions. Si, pour les partisans de l’ultra-gauche et dans la mouvance décoloniale, cela permet d’une certaine manière de se compter pour s’attaquer aux discriminations raciales, pour tous les autres, du gouvernement à SOS Racisme en passant par le PS, ces mesures sont le signe d’un égarement. En pratiquant le séparatisme, l’Unef reproduit, à sa manière, une autre forme de séparatisme, un racisme à l’envers. Faudra-t-il battre sa coulpe d’être blanc et de genre masculin à l’avenir, s’infliger le calice et les punitions corporelles et ne plus s’autoriser à l’ouvrir en raison de notre couleur de peau et de notre genre ? On nage en eaux plus que troubles… Décidément, l’Unef ne cesse de se tirer des balles dans le pied...

Coronavirus, an 02, 47e livraison. Il vaut mieux en rire…

Gardons-nous une petite part de désordre, toutes proportions gardées

À méditer, cette phrase du poète Friedrich Hölderlin : « Ce qui fait de l’État un enfer, c’est que l’homme essaie d’en faire un paradis ».

Sempé

Sempé

À la prochaine !

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