Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Arts-chipels.fr

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Alors qu’on célèbre – si on peut dire ! – notre première année de pandémie aux Covid 19, et que les couacs et recouacs des instances officielles quant à la vaccination et les bredouillements confinatoires des autorisations de sortie accompagnent l’explosion de l’épidémie, il est nécessaire de passer à autre chose…

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

C’est le moment de se dire qu’il y a plus important, que la connaissance, la culture et l’art nous sont plus que jamais nécessaires…

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Commune de Paris : c’était il y a 150 ans

Il y a 150 ans, le 18 mars 1871, une émeute éclatait à Paris, sur la butte Montmartre. Révolutionnaires et militants socialistes et ouvriers se retrouvaient maîtres de la capitale. La répression fut sanglante… À l'automne 1870, après avoir capturé l'empereur Napoléon III et son armée à Sedan, les Prussiens assiègent la capitale. Le gouvernement de la Défense nationale réfugié à Bordeaux se résigne à signer un armistice. Les vainqueurs défilent, le 1er mars 1871 à Paris, dans une capitale en deuil, devant des statues recouvertes d'un voile noir. Humiliés, les Parisiens se sentent trahis par leurs gouvernants, d’autant que dans l’Assemblée nouvellement élue, les monarchistes dominent. Après l'arrêt des combats, l’Assemblée quitte Bordeaux pour... Versailles, la ville royale ! Dès le lendemain, le gouvernement lève sans préavis le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et des loyers qui avait été instauré au début de la guerre. Il supprime aussi l'indemnité due à la garde nationale (30 sous par jour). Or, à Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180 000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi. L'atmosphère s'échauffe. Thiers décide de récupérer 227 canons financés par les Parisiens en vue de la défense de la capitale. La garde nationale les a disposés sur les buttes de Montmartre et de Belleville pour les mettre hors d'atteinte des Prussiens lors de leur entrée dans la capitale.

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Le feu aux poudres

Le samedi 18 mars, Thiers envoie une colonne de 4 000 soldats avec l'ordre de les récupérer. On sonne le tocsin. La foule s'assemble. Les soldats se débandent ou se rallient au petit peuple. Le général Lecomte, qui commande l'une des brigades, est fait prisonnier. Un autre général, Clément-Thomas, est arrêté à son tour par les émeutiers ; on lui reproche d'avoir participé à la répression de juin 1848. À 17 heures, les deux hommes sont exécutés par la foule. Des émeutes éclatent au même moment en d'autres quartiers de Paris. Adolphe Thiers renonce à les réprimer. Il ordonne à l'armée et aux corps constitués d'évacuer sur le champ la capitale. L'évacuation est achevée le soir même. Abandonné par la République, Paris s'en remet à des militants jacobins nostalgiques de la Grande Révolution (celle de 1789), à des anarchistes, des socialistes et des utopistes. Ces militants au nombre d'une trentaine se réunissent dans la plus grande confusion à l'Hôtel de Ville. Ils organisent des élections municipales le 26 mars mais la majorité des Parisiens s'en désintéressent (229 000 votants sur 485 000 inscrits). Il est vrai que beaucoup de bourgeois n'ont pas attendu pour fuir la capitale. La Commune est néanmoins proclamée dans la foulée des élections le 28 mars 1871. Elle est représentée par une assemblée de 79 élus et son nom fait référence à la Commune insurrectionnelle qui renversa la royauté le 10 août 1792. La capitale doit dès lors supporter un deuxième siège, non par les Prussiens mais par l'armée française. Il s'achèvera dans la tragédie, avec la Semaine sanglante, deux mois plus tard. La blessure, jamais cicatrisée, continue de séparer en France la gauche de la droite. Le 28 mai 1871, la Commune de Paris n'existe plus... La basilique du Sacré-Cœur, initialement imaginée pour expier les fautes de la France et laver celle-ci de la punition divine infligée par la guerre de 1870, deviendra l’église destinée à « expier les crimes des Communards ». Triste fin pour le Temps des cerises

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Les dérives du « politiquement correct ». Où situer les limites ?

Aux Pays-Bas, le choix d’une autrice blanche pour traduire la poète noire Amanda Gorman suscite la controverse. Marieke Lucas Rijneveld, récompensée, en 2020, par l’International Booker Prize, avait été choisie pour traduire The Hill We Climb (« la colline que nous escaladons »), d’Amanda Gorman la jeune poétesse qu’on avait entendue lors de l’investiture du président Joe Biden. Mais voilà qu’on reproche à Marieke de ne pas avoir la même couleur de peau que la jeune poétesse et, du coup, de ne pas être capable de comprendre – et encore moins de traduire une Afro-Américaine. Pour ses détracteurs, sa désignation traduit « le surplomb de la pensée blanche ». Le foin est tel qu’elle préfère renoncer. Du coup, y’a du rififi dans le Landerneau littéraire, ça s’agite un peu partout. D’un côté, chez certains « modérés », on argue l’absence de place des plumes venues des minorités et la préférence nécessaire pour corriger une inégalité. De l’autre, on allègue la liberté de l’éditeur de choisir le traducteur qui lui semble compétent, dans l’intérêt même de l’ouvrage à traduire. Scène analogue du côté de Barcelone où ces sont les Américains – éditeur ou agent – qui se sont opposés au choix de Victor Obiols. Derrière ce débat clochemerlesque se dissimule une question non négligeable sur la liberté d’agir et de penser. On imagine un monde où les Noirs traduisent des Noirs, les femmes des femmes, les orthodoxes des orthodoxes, et ainsi de suite… à chaque ethnie, race, peuple, son traducteur natif, autochtone… et, si l’on pousse la logique à ses extrémités, pas de turc immigré pour traduire un turc vivant en Turquie et pas de chypriote pour traduire du grec continental, et on est prié de vérifier la religion du traducteur aussi, tout autant que son être social car il faut une mère célibataire pour comprendre les filles-mères. Encore une fois, si certaines raisons ont un point de départ on ne peut plus estimable – aider les « opprimés » à être présents dans le champ culturel – la mise en œuvre du « politiquement correct » devient le terrain de la pire coercition et de l’absence de communication entre les communautés. « Aujourd’hui, la peur de dire ces évidences, la peur d’être classé du côté des exploiteurs de la misère paralyse toute résistance à ce qui n’est, hélas, qu’une forme-miroir de la haine et du mépris. Une haine et un mépris incompatibles avec ce qui porte la traduction », affirme André Markowicz, le traducteur qui fait autorité concernant Dostoïevski.

Les émeutes de la Disco Demolition Night, le 12 juillet 1979, capture vidéo

Les émeutes de la Disco Demolition Night, le 12 juillet 1979, capture vidéo

Quand l’anti-disco devient violence raciste

En 1977, Saturday Night Fever (la Fièvre du samedi soir) fait un tabac au box-office et des millions de disques sont vendus. Le 12 juillet 1979, un match de baseball oppose les équipes de Chicago et de Detroit. Le DJ chargé d’animer la rencontre, Steve Dahl, déteste le disco et le clame haut et fort. Il promet qu’il détruira des vinyles de disco lors de la mi-temps et incite les gens à faire de même (ça ne vous rappelle rien ?) Des émeutes éclatent dans le stade. Les œuvres démolies sont avant tout celle d’artistes de couleur et la violence raciste qui s’exerce cette nuit-là effraie les disquaires qui retirent de leurs rayons les albums de musique disco, condamnant, aux États-Unis, le genre à la quasi-disparition…

© Joep Bertram

© Joep Bertram

Entre démocratie, « illibéralisme » et autoritarisme, j’ai mal à ma liberté…

On se prend le chou en ce moment pour définir des régimes tels que ceux de Hongrie et de Pologne. Sont-ce des « démocraties illibérales » – n’ayons pas peur des oxymores ? Ou bien faut-il les qualifier « d’autoritarismes concurrentiels » ? – ce qui laisserait supposer que les élections permettraient réellement de changer les choses… Ce qui est clair en tout cas – pour le moment – c’est ce qui les sépare des régimes tels que la Russie de Poutine ou la Turquie d’Erdogan. Si l’audiovisuel public est sous le contrôle du pouvoir en Pologne et en Hongrie, il existe, surtout en Pologne, des médias privés (presse ou chaîne de télévision) indépendants. Il n’y a pas de prisonniers politiques en Hongrie et en Pologne et le cas de Navalny y serait impensable. Cependant le phénomène ne laisse pas d’inquiéter lorsqu’on regarde la croissance des dérives populistes dans le monde, d’autant que les États-Unis (après l’invasion du Capitole) ne sont plus l’exemple incontournable de la démocratie et qu’en Grande-Bretagne, Boris Johnson a suspendu le Parlement pour faire passer le Brexit. L’Union Européenne résiste tant bien que mal mais en France, on n’a pas de quoi se voter un satisfecit… On mesure aussi aujourd’hui, à travers le nécessaire contrôle des réseaux sociaux d’un côté et les excès du « politiquement correct » de l’autre, à quel point le concept de démocratie est fragile et malaisé et quelles en sont ses limites…

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

SCIENCES

Trous noirs supermassifs. Et pourtant ils bougent !

On les croyait trop denses pour pouvoir bouger, trop enveloppés. Malgré cela, ils bougent. Et pas qu’un peu… à 175 000 km/h, ce n’est pas rien pour celui des dix trous noirs observés qui a montré des velléités de partir en balade… Après cinq années à comparer méthodiquement les vitesses de trous noirs supermassifs et celles de leurs galaxies hôtes, les chercheurs viennent enfin d'en prendre un en flagrant délit d'errance dans l'espace. Celui de trois millions de fois la masse de notre étoile et qui se trouve au cœur d'une galaxie nommée J0437+2456. Une galaxie située à quelque 230 millions d’années-lumière de notre Terre. Les chercheurs émettent deux hypothèses pour expliquer le phénomène : une collision entre deux trous noirs supermassifs ou l'existence d'un système binaire. « Ce trou noir pourrait être l'une des composantes de la paire, l'autre restant pour l'heure cachée à nos observations », précise Dominic Pesce, de l’université Harvard. Mais d'autres observations seront nécessaires pour le confirmer. Ça donne un peu le tournis. Est-ce que pour sortir du Covid 19, il nous faut un autre supervirus qui rentrerait en collision avec lui ?

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

LANGUE

Liaisons bien à propos – associations mal t’à propos

Il arrive que certains mots naissent d’erreurs fatales. C’est le cas du « nombril » qui aurait dû se prénommer « ombril », du fait de son étymologie. Ce petit creux dans notre ventre créé par le nœud du cordon ombilical effectué au moment où l’on sépare l’enfant de sa mère a fait l’objet d’une liaison phonétiquement juste mais dont la résultante est un mot inapproprié. Il en est de même avec le l’endemain. Dans l’autre sens, « l’agriotte » (cerise aigre) est devenue « la griotte »… Alors, à quand le Nouvroir de LIttérature POtentielle (Noulipo) et « la traction » passionnée ?

Roderic C'Connor, Garçon breton de profil (1893). Musée d'Orsay

Roderic C'Connor, Garçon breton de profil (1893). Musée d'Orsay

BEAUX-ARTS

Au musée d’Orsay, une acquisition remarquable : Garçon breton de profil (1893), du peintre irlandais Roderic O’Conor, un artiste très rare dans les collections publiques à travers le monde. Garçon Breton de profil se distingue par sa grande radicalité formelle. L’artiste joue sur la complémentarité des couleurs et juxtapose de larges rayures sans aucun fondu ni effet d’atténuation entre les différentes teintes. Le modelé est obtenu uniquement par effet d’optique en rompant l’orientation des bandes de couleurs et en opérant des ruptures franches entres les tons. La force visuelle de l’ensemble confère à cette peinture une grande expressivité et un caractère décoratif assumé. Issu d'une famille bourgeoise O'Conor s’installe à Paris en 1887 pour étudier dans l’atelier de Carolus-Duran et visite probablement Pont-Aven une première fois cette même année. En 1891, il part vivre quelques mois en Bretagne où il retrouve le Suisse Cunio Amiet et le peintre anglais Eric Forbes-Robertson. Ce séjour sur les traces de Paul Gauguin imprime une forte évolution stylistique chez l’artiste qui se tourne alors vers des recherches synthétistes. O’Conor est encore présent à Pont-Aven lors du dernier voyage breton de Gauguin en 1894. C’est de ce séjour que date leur amitié. La rencontre avec Emile Bernard constitue un autre événement fondamental. Bernard semble avoir été un catalyseur pour le développement de son art, notamment en lui faisant découvrir le travail de Van Gogh. O’Conor reste vivre en Bretagne pendant plus de dix ans. Il la quitte définitivement en 1904 et se détache alors peu à peu de l’influence de Gauguin pour revenir à une approche plus académique.

Archives du monde du travail

Archives du monde du travail

Les archives du monde du travail disponibles sur internet

Depuis le 1er mars 2021 les Archives nationales du Monde du Travail (ANMT), ont ouvert leur nouveau site internet, conçu pour faciliter la recherche et l’orientation dans les fonds. www.archives-nationales-travail.culture.gouv.fr facilite l'accès aux ressources archivistiques et numériques, ainsi qu'aux informations institutionnelles, culturelles et évènementielles en offrant une navigation simple et ergonomique.

Les rubriques proposées vous invitent à une découverte experte ou à une exploration du patrimoine conservé, avec :

Archives du monde du travail

Archives du monde du travail

Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris : des femmes…

Une artiste à la Une : LINDER (Linder STERLING, dite), née en 1954, Liverpool (Royaume-Uni). En faisant le portrait de l’aliénation de la femme, l’artiste souhaite rompre l'image idéale du modèle féminin dénonçant ainsi toutes les violences qui lui sont faites. Prélevant ses éléments aussi bien dans les magazines érotiques que dans les revues automobiles, culturelles ou culinaires, toutes époques confondues, elle réalise des photomontages dans lesquels la femme n’est qu’un objet commercial. Et un petit tour autour de Spider, de Louise Bourgeois, une sculptrice qui construit autour de l’araignée une mythologie maternelle, ou encore un commentaire sur l’œuvre abstraite de Judith Regl : Suite de déroulement. https://www.mam.paris.fr

 

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

Comédie française. Luigi Pirandello et ses Six personnages

Le Théâtre à la table du samedi 20 mars est consacré à Six personnages en quête d’auteur de Luigi Pirandello (Prix Nobel de littérature 1934), sous la direction artistique de Marina Hands.
direct le 20 mars à 20h30 sur YouTube et le site Internet du théâtre
replay sur YouTube et podcast sur Soundcloud

France Musique : les 555 Sonates de Scarlatti

L’été 2018, France Musique s’était lancé un pari fou : interpréter et enregistrer les 555 sonates de Scarlatti dans le cadre de 35 concerts organisés lors du Festival Radio France Occitanie Montpellier par 30 clavecinistes. Dans le cadre de la Journée de la Musique Ancienne qui a lieu tous les ans le 21 mars et qui célèbre plus de mille ans de patrimoine musical, France Musique boucle la boucle Scarlatti en programmant un Dimanche écarlate en honneur au célèbre compositeur italien le dimanche 21 mars.

https://www.francemusique.fr/evenements/videos-dimanche-ecarlate-l-integralite-des-555-sonates-de-scarlatti-en-video-sur-francemusique-fr

Louis Delluc, La Femme de nulle part

Louis Delluc, La Femme de nulle part

Louis Delluc à la Cinémathèque

La Femme de nulle part (1921), est un beau drame impressionniste, souvent considéré comme le chef d’œuvre de Louis Delluc. Une femme âgée, usée, qui a délaissé naguère son mari, fait un ultime pèlerinage dans la maison où elle vécut heureuse, dans la région de Gênes, trente ans auparavant. Elle est reçue fort aimablement par les nouveaux propriétaires. Le mari s'étant absenté, elle découvre que la jeune femme est dans la même situation qu'elle autrefois et s'apprête, elle aussi, à partir. Elle parvient à l'en dissuader. Lorsque le mari revient, elle repart comme elle est venue, seule sur la grand-route...

https://www.cinematheque.fr/henri/film/48024-la-femme-de-nulle-part-louis-delluc-1921

Valeska Griesebach, Western - Sellac Films

Valeska Griesebach, Western - Sellac Films

Goethe Institut – Cinéma allemand en ligne

Western, le film de Valeska Grisebach (All., 2017, 119 minutes), sera présenté en VO sous-titrée en français, en streaming en ligne le 27 mars. Un groupe d’ouvriers allemands prend ses quartiers sur un chantier difficile aux confins de la campagne bulgare. Le séjour réveille le goût de l’aventure chez ces hommes, alors que la proximité d’un village les confronte à la méfiance engendrée par les barrières linguistiques et les différences culturelles. Rapidement, le village devient le théâtre de rivalités entre deux de ces hommes, pendant qu’une épreuve de force s’engage pour gagner la faveur et la reconnaissance des habitants. La réalisatrice Valeska Grisebach est originaire de Brême et est associée à l'école de Berlin et au Nouveau Film Autrichien. Western, son 3e film, aborde les thèmes de la migration, de l'aventure et du rêve américain d'une façon subtile et singulière.

Western sera disponible en ligne gratuitement le samedi 27 mars à partir de 11h, pendant 24h. Inscription pour l’accès jusqu'au 26 mars à 9h par mail à film-paris@goethe.de.

Coronavirus, an 02, 45e livraison. Parlons d’autre chose…

À bientôt !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article