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Arts-chipels.fr

Coronavirus an 01, 8e livraison. Contextes. Y-a-qu’à-t’as-qu'as-faut-qu’on. La terrible angoisse du politique

(c) Mattotti - La Repubblica. Chirico-cocorico...

(c) Mattotti - La Repubblica. Chirico-cocorico...

Il n’est pas toujours permis de rêver et la réalité nous rattrape bien souvent au tournant. On la marginalise, on la laisse sur le bord du chemin en se disant qu’un jour, peut-être, on y pensera, mais elle vous assiège, vous obsède, vous contraint à la regarder. Les politiques plus que les autres sont confrontés à cette entêtante présence.

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Faut-il pleurer ? Faut-il en rire ? Entre deux quintes de toux de Boris Johnson et le silence définitif, après ses auto satisfecits crapuleux, de Patrick Balkany, on a, tout au long de ces semaines –que ça peut sembler long, parfois, même pas un mois ! – ergoté, discuté, entendu s’égrener la lente litanie quotidienne des décédés et des malades, écouté les donneurs de leçons de tout poil grimpés sur leurs échasses de monsieur-je-sais-tout dispenser au monde leur sagesse ou prétendue telle du haut de leurs cathèdres, suivi des conseils plus ou moins fantaisistes ou fumeux soufflant le chaud et le froid, proposant tel ou tel remède miracle du docteur Morbus, avec ou sans vinaigre, passé à l’eau de javel ou mélangeant dans une même mixture virus et paludisme, remèdes de bonne femme et molécules de synthèse sophistiquées. En pure perte – ou presque. On tressaille lorsque son voisin expulse dans un éclat de rire les résidus de sa muqueuse, on surveille d’une oreille inquiète la moindre toux à des centaines de mètres à la ronde, on se dit qu’elle pourrait, pourquoi pas, traverser les planchers, sourdre des murs pour se jeter sur nous, goule assoiffée et vorace.

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Et Dieu dans tout ça ?

Déjà la rumeur se répand. On récolte ce qu’on a semé. Les oiseaux de mauvais augure sont légion. On est puni par où l’on a péché. Est-ce d’avoir oublié de respecter la nature que celle-ci se venge ? Est-ce d’avoir foulé au pied les valeurs humaines au profit du chacun pour soi que Dieu a choisi de ne pas être pour tous ? Mais il frappe au hasard, et sans discernement. Il a perdu la boussole ou pratique le « tuez-les tous et je reconnaîtrai les miens »… On pourrait enchaîner sans effort toutes les culpabilités du monde les unes aux autres pour tenter d’expliquer la fièvre qui nous terrasse. Avoir passé sans encombre le bug annoncé du passage de l’an 2000 et se retrouver coincé dans cette histoire insensée, c’est un comble ! Être capable d’ériger des murs de trois mètres de haut pour surtout ne plus voir l’autre, cet autre qui est forcément l’Ennemi, l’étranger qu’on ne veut pas connaître, et se retrouver désarmé malgré toutes les barrières, il faut avouer qu’il y a de quoi perturber même le politique le plus aguerri…

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Battements d’ailes de papillon

Un petit grain de sable s’est introduit dans le système « raisonnable » construit sur des lois – pas toujours justes mais qui donnaient un cadre – fluctuantes mais pourvoyeuses de règles. Comment se comporter quand la seule logique devient celle du chaos ? Nous errons pareils à des particules vibrionnantes qui se déplacent au hasard dans une soupe indifférenciée, se heurtent les unes aux autres sans qu’on puisse prévoir leur trajectoire ? Comment comprendre, c’est-à-dire maîtriser ? Comment décider ? Qu’il se tourne vers les scientifiques, par définition détenteurs de l’exactitude – ou supposée telle - du savoir, de la vérité des chiffres et des certitudes fondées sur des expérimentations, le politique obtient des réponses aussi diverses qu’il y a de savants. Alors il révèle sa dimension humaine, il affirme tout et son contraire, adopte d’un jour à l’autre des attitudes opposées. Il erre, minore, majore, affiche la légèreté, passe outre les avertissements, ou s’engouffre dans des limitations liberticides. D’où la floraison de dessins qui pointent les incohérences, les pas-en-avant-pas-en arrière et les volte-face.

 

Ne jetez pas la pierre au politique sans guide

Ce dessin qui stigmatise les ventes d’armes libres aux États-Unis trouve dans les circonstances une pleine résonance.

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L’impréparation des gouvernements est patente…

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Et la minimisation de règle.

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L’économie est en berne, les trains à l’arrêt, et nous en mode survie…

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Heureusement toutes les précautions sont prises !

Restons Gaulois...
Restons Gaulois...
Restons Gaulois...

Restons Gaulois...

La durée de l’épidémie ? Le temps de voir vieillir un homme...

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On nous a enseigné que gouverner c’était prévoir. Que faire quand toute prévision s’apparente à un lancer de dés ? L’homme politique est-il un assassin en puissance ou un être écartelé, attaché à une roue qui le broie et ne cesse de tourner ?  Ne jetons pas la pierre, ni même le baril de pétrole à ces hères pas si pauvres qui n’ont pas toujours su déterminer où se trouvait le fonds commun à notre espèce : l’humanité. Faut-il voir dans leur attitude une monstrueuse indifférence au sort de leur prochain, pourvu que la machine continue de tourner, une insouciance légère qui minimise le danger ou une impuissance à combattre un ennemi sournois dont la réalité est invisible pour les yeux ?

Encore une fois le rire pointe…

Et, question de pont de vue, la crise n’est pas forcément un mal pour tout le monde…

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À méditer…

Sylvain Tesson, ce « prince des chats » perché en haut des toits qui, pour célébrer la date anniversaire du soulèvement tibétain, avait étalé un drapeau tibétain sur les toits de Notre-Dame, ce funambule grimpeur au joli pedigree littéraire évoque la leçon de silence, de retour sur soi et la révolution sociétale que constitue le confinement au présent. « Que ferons-nous de cette épreuve ? », écrit-il. Impertinent, il convoque le pouvoir de l’esprit sur une mondialisation malade dont l’immense espoir universaliste s’est mué en marigot malodorant et veut croire dans le temps retrouvé de cette retraite forcée.

Coronavirus an 01, 8e livraison. Contextes. Y-a-qu’à-t’as-qu'as-faut-qu’on. La terrible angoisse du politique

L’ultra-mondialisation cyber-mercantile sera considérée par les historiens futurs comme un épisode éphémère. Résumons. Le mur de Berlin tombe. Le règne du matérialisme global commence. L’Histoire est finie, annonce un penseur. Le Commerce est grand, tout dirigeant politique sera son prophète, le globe son souk. L’humanité se connecte. Huit milliards d’êtres humains reçoivent le même signal. Le Moldovalaque et le Berrichon peuvent désirer et acquérir la même chose. Le digital parachève l’uniformisation. La Terre, ancien vitrail, reçoit un nouveau nom maintenant que les rubans de plomb ont fondu entre les facettes : « la planète ». Elle fusionne, devient une entreprise, lieu d’articulations des flux systémiques. La politique devient un management et le management gère le déplacement, pour parler l’infra-langage de l’époque.

Un nouveau dogme s’institue : tout doit fluctuer, se mêler sans répit, sans entraves, donc sans frontières. Dieu est mouvement. Circuler est bon. Demeurer est mal. Plus rien ne doit se prétendre de quelque part puisque tout peut-être de partout. Qui s’opposera intellectuellement à la religion du flux est un chien. Le mur devient la forme du mal. Haro sur le muret ! Dans le monde de l’entreprise, il disparaît (règne de l’open space). En l’homme, il s’efface (règne de la transparence). Dans la nature, il est mal vu (règne alchimique de la transmutation des genres). Les masses décloisonnées s’ébranlent. Le baril de pétrole coûte le prix de quatre paquets de cigarettes. La circulation permanente du genre humain est tantôt une farce : le tourisme global (je m’inclus dans l’armée des pitres). Et tantôt une tragédie (les mouvements de réfugiés). Une OPA dans l’ordre de l’esprit est réalisée : si vous ne considérez pas ce qui circule comme le parachèvement de la destinée humaine vous êtes un plouc.

Et puis soudain, grain de sable dans le rouage. Ce grain s’appelle virus. Il n’est pas très puissant, mais comme les portes sont ouvertes, il circule, tirant sa force du courant d’air. Le danger de sa propagation est supérieur à sa nocivité. Dans une brousse oubliée, on n’en parlerait pas. Dans une Europe des quatre vents, c’est le cataclysme sociopolitique. Comme le touriste, le containeur, les informations, le globish ou les idées, il se répand. Il est comme le tweet : toxique et rapide. La mondialisation devait être heureuse. Elle est une dame aux camélias : infectée.

L’humanité réagit très vite. Marche arrière toute ! Il faut se confiner ! Un nouveau mot d’ordre vient conclure brutalement le cycle global. C’est une injonction stupéfiante car sa simple énonciation incarne ce que l’époque combattait jusqu’alors, et le fait de prononcer ces mots avant leur édiction officielle faisait de vous un infréquentable : « Restez chez vous ! » La mondialisation aura été le mouvement d’organisation planétaire menant en trois décennies des confins au confinement. Du « No borders » au « Restez chez vous ». Il est probable que la « globalisation absolue » n’était pas une bonne option. L’événement majeur de cette crise de la quarantaine sera la manière dont les hommes reconsidéreront l’option choisie, une fois calmé le « pangolingate ».

On peut se contenter de dire que rien n’est nouveau. Pestes et choléras fauchent les hommes depuis longtemps. L’Histoire, cette contradiction de l’idée de progrès, n’est que l’éternel retour des désastres et des renaissances. Mais nous avons changé d’échelle. Quand un système change d’échelle, il change de nature.

Des drames similaires se produisaient avant le XXe siècle. Ils n’avaient pas cette puissance de volatilité. L’ampleur de la chose est un problème supérieur à la chose elle-même. La grippe espagnole a tué 3 % de la population mondiale, mais, en 1920, la mécanique de la propagation n’avait pas été érigée en instrument de l’organisation globale. N’est-ce pas le principe de propagation qui permet le commerce mondial, le capitalisme financier, l’échange frénétique, l’uniformisation linguistique et culturelle. Pourquoi le virus n’emprunterait-il pas le même courant ?

Quelque chose flottait dans l’atmosphère avant la crise virale. Appelons cela la thèse « effondriste ». Elle fut portée par René Dumont et plus récemment par Jared Diamond. Comprise un peu rapidement, elle rencontre beaucoup de succès. C’est une grille de pensée pratique, ne demandant pas d’effort et flattant un goût humain pour le morbide. Il y a une délectation dans l’imprécation apocalyptique : « Tout va s’écrouler ! » Pour certains prophètes de la catastrophe, nul besoin d’inventer l’avenir, ni de nuancer l’analyse, ni de se jeter à corps perdu dans la conservation de ce qui se maintient. L’effondriste fondamentaliste annonce l’enfer de Bosch et fait des stocks de pâtes. Aujourd’hui, beaucoup se frottent les mains : « Nous l’avions bien dit ! » Aucun n’avait pourtant vu que le coup d’arrêt proviendrait d’un petit animal qui ressemble à un panzer vêtu par Paco Rabane.

Se rend-on compte de notre chance ? Pendant quinze jours, l’État assure l’intendance de notre retraite forcée. Il y a un an, une part du pays voulait abattre l’État. Soudain, prise de conscience : il est plus agréable de subir une crise en France que dans la Courlande orientale. L’État se révèle une Providence qui n’exige pas de dévotions. On peut lui cracher dessus, il se portera à votre secours. C’est l’héritage chrétien de la République laïque. On peut appliquer le mot de Beaumarchais à la géographie : nous nous donnons la peine de naître en France et sommes mieux lotis qu’ailleurs. Subitement, on a moins envie d’aller brûler les ronds-points, non ?

Soit nous réussissons à faire de cette traversée du temps retrouvé une expérience proustienne (mémoire, pastille à la bergamote, exercice de la sensibilité), soit c’est le vrai effondrement : celui de soi-même. Heinrich von Kleist dans Michael Kohlhaas donne une clef : « Du fond de sa douleur de voir le monde dans un si monstrueux désordre, surgissait la satisfaction secrète de sentir l’ordre régner désormais dans son cœur. » À chacun est offerte une occasion (rémunérée) de faire un peu d’ordre en son cœur.

Une inégalité immédiate se révèle. Certains ont une vie intérieure, d’autres non. J’éprouve de la compassion pour ceux qui passeront ces journées loin d’un jardin. Mais j’en ai aussi pour ceux qui n’aiment pas la lecture et ne se doute(nt) « pas le moins du monde qu’un Rembrandt, un Beethoven, un Dante, ou un Napoléon ont jamais existé », comme l’écrit Zweig au début du Joueur d’échecs. On peut savoir gré au président Macron d’avoir lancé, dans son discours du lundi 16 mars, le plus churchillien mot d’ordre : « Lisez ». C’est tout de même plus beau que « Enrichissez-vous » de Guizot. Julien Gracq, dans En lisant en écrivant, donnait semblable indication thérapeutique : « Le livre ouvre un lointain à la vie, que l’image envoûte et immobilise. » Vous voulez explorer vos confins ? Ouvrez des livres.

Devant un écran, vous serez deux fois confinés ! Le temps est une substance. Il se modèle. Nous l’avions perdu, on le retrouve. C’est une grâce. La révolution écologique commence par une écologie du temps. Nous autres humains du XXIe siècle partons très défavorisés dans le défi qui nous est imparti. Car le nouvel ordre digitalo-consumériste nous a habitués à craindre le vide. La révolution digitale est un phénomène hydraulique. Internet, pompe excrémentielle, remplit l’espace vacant à grand débit. Le tube a soif. Il faut que ça coule ! Soudain le confinement impose une expérience du vide. Il ne faut pas faire comme la connexion intégrale le préconise : remplir tout avec n’importe quoi. Les hommes qui pourraient nous éclairer en ces temps de récollection sont les Chartreux. Ils s’y connaissent dans la dialectique du tout et du rien. Ils commenceraient par faire ce que je ne fais pas. Se taire.

Un secours ? Mieux ! Un antidote. Elle prémunit du premier assaut du virus : l’envahissement de la pensée (anxiété en langage de psychologue). Nous autres, du XXIe siècle, étions sortis de l’Histoire, c’est-à-dire du versement de nos petites individualités dans la machinerie collective. Soudain, quelque chose nous y propulse. « Le siège de l’âme est là où le monde intérieur touche le monde extérieur », écrit Novalis. Le virus est une fleur du mal poussant au contact entre le monde intérieur et extérieur. S’il épargne l’intégrité de notre organisme, il révélera la solidité de notre âme.

Le général Gallet avait commandé la lutte contre l’incendie de Notre-Dame. Il pourrait être chargé de diriger une cellule de crise au temps du virus. Dans les deux cas, lutte contre la propagation. On dit d’ailleurs : « confiner un feu ». Un plan blanc a été déclenché. Médecins, soignants et infirmiers se pressent aux postillons comme les pompiers aux flammes. Ils montent au front, vêtus de blanc. Ils ne décrochent pas. L’héroïsme n’a pas changé de définition : sacrifice de soi. La nation se rend compte qu’elle dispose de ces corps qui acceptent de « sauver ou périr ». Nos sociétés sont bien outillées pour les catastrophes. Ainsi des époques. Dans l’histoire de France, il y a eu des temps bâtisseurs (XIIe siècle), conquérants (Premier Empire), artistiques (Belle Époque). À présent, nous sommes doués pour éteindre les brasiers. La dégradation de l’ordre ancien s’accompagne de l’augmentation des moyens d’urgence. Reconnaissons cela à la modernité : nous savons nous activer sur les décombres. Définition du progrès : amélioration des services de réparation du désastre.

Que ferons-nous de cette épreuve ? Comme je suis naïf, je me dis que les passagers du train cyber-mercantile se livreront à un aggiornamento. Les civilisations s’étaient fondées sur quelques principes : séparation, séclusion, distinction, singularisation, enracinement. Confinement, quoi. Quelques décennies ont balayé cela au nom d’une idéologie : le globalisme égalitaire préparatoire à la grande braderie. La propagation massive du virus n’est pas un accident. C’est une conséquence. On se rend compte soudain d’évidences oubliées.

Énumérons-les. Rester chez soi ne veut pas dire haïr son voisin. Les murs sont des membranes de protection et pas seulement des blindages hostiles. Ils sont percés de portes, on peut choisir de les ouvrir ou de les fermer. Lire ne veut pas dire s’ennuyer. Autre découverte : l’action politique n’est pas morte. Nous pensions que l’économie régentait seule le parc humain. Les ministères des Affaires étrangères étaient devenus des chambres de commerce pour reprendre le mot de Régis Debray. Soudain, réactivation de la décision d’État. Divine surprise ! Alors que nous pensions la mondialisation « inéluctable » (c’est le mot favori des hommes politiques, blanc-seing de leur démission !), nous nous rendons compte que l’inéluctable n’est pas irréversible et que la nostalgie peut proposer de nouvelles directions ! Soudain, le président annonce la fermeture des frontières de Schengen et confine sa population. Il est donc possible de décider de décider. Devant la prétendue inéluctabilité des choses, le virus du fatalisme possède son gel hydroalcoolique : la volonté. « En marche ! » est finalement un merveilleux slogan, une fois accompli le demi-tour.

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Pendant les silences, la musique continue…

Arte diffuse un concert sans public avec un programme Haydn, Brahms et Bartók. Curieuse sensation d’entendre dans une salle vide la Symphonie n° 87 de Joseph Haydn, la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók et le Concerto pour violon de Brahms sous la direction d’Andrés Orozco. Au violon, le très remarquable Sergey Khatchatryan, dont on peut aussi écouter une très belle interprétation des Sonates et Partitas de Jean-Sébastien Bach,

Le programme d’Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/095601-001-A/sergey-khachatryan-sous-la-direction-d-andres-orozco-estrada/. Les Sonates et Partitas de Bach : https://www.youtube.com/watch?v=fOTUcb9k9u8

France Musique et France culture établissent le contact

https://mail.google.com/mail/u/1/#inbox/FMfcgxwHMjjpDQQLrrfxSGfnGvSSQgSD

On trouvera aussi bien la retransmission de la Symphonie n°8 en mi bémol majeur, dite « des mille » de Gustav Mahler, enregistrée dans la cadre des Chorégies d’Orange en 2019, que les podcasts de France Culture, avec le Concert-fiction Moby Dick, qu’une histoire de la musique de films à travers les musiques de films les plus marquantes.

Vous pourrez aussi vous intéresser à Stanley Kubrick dans les Chemins de la philosophie à travers le portrait d’une humanité en dérive qu’il dresse de la société dans Orange mécanique, 2001, l’odyssée de l’espace, Shining et Barry Lyndon. https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/philosopher-avec-stanley-kubrick

À bientôt…

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