20 Décembre 2019
Le Théâtre de la Ville entame un cycle de trois années de réflexion consacrées aux rapports de l’art et de la science. La réflexion sur le Temps vient à point nommé en ces périodes de perturbation des rythmes quotidiens.
À l’heure où gagner du temps signifie en perdre le moins possible, où nos échelles de mesure sont perturbées, où nous redécouvrons un autre temps, plus distendu et ouvert à la réflexion par le retour à la marche, plus solidaire et collectif à travers le covoiturage, l’interrogation sur le temps prend tout à coup des allures d’actualité brûlante.
Les trois volets sous forme de tables rondes que proposent le Théâtre de la Ville et l’astrophysicien Jean Audouze dans la perspective plus globale d’un projet « Art et science » viennent à point nommé prendre place au cœur d’interrogations dans lesquelles les sciences échappent à la définition purement rationaliste et positiviste du monde, où la compréhension de l’univers et de la nature ne sont plus seulement de l’ordre des phénomènes directement observable pour entrer dans celui de la spéculation et donc de l’ordre du rêve et de la création.Temps, espace et matière sont les trois pivots autour desquels s’articule cette réflexion qui rassemble scientifiques, artistes et philosophes, et il n’est pas indifférent de voir ces thèmes interrogés dans les différents champs d’analyse qui s’imposent au monde d’aujourd’hui.
Le jeudi 19 décembre à partir de 19h, c’est la définition du temps qui est mise en avant, et ses différentes échelles, de l’astronomie au politique. Du milliard d’années pris en compte par l’astronomie, du million d’années qui sert d’échelle à l’histoire de la Terre jusqu’aux temps historiques et aux décennies dans lesquelles se compte l’histoire politique parfois en années et même en mois, les ordres de grandeur influent sur notre manière de regarder l’univers et les points de vue se télescopent. Animé par Mazarine Pingeot, le débat rassemble Jean Audouze, Philippe Taquet, le Recteur Gilles Pécout et Jean-Louis Bianco.
Le vendredi 20 décembre à 19h, place aux artistes et à la manière dont le cinéma, le théâtre, la musique, l’architecture et la littérature manipulent le temps. On pense aux raccourcis, aux ellipses que proposent les arts, au voyages dans le temps cheminant entre passé et présent, à la durée subjective du temps que l’art met en scène. La parole est donnée au scénariste, dramaturge et écrivain Jean-Claude Carrière, à la cheffe d’orchestre Mélanie Levy-Thiebaut, à l’architecte Serge Salat et au spécialiste de Proust, Jean- Pierre Ollivier.
Le samedi 21 décembre à 19h, c’est au tour des physiciens et des philosophes de se pencher au chevet du Temps pour expliciter les concepts que ce mot recouvre. Au-delà de l’idée de la durée, mesurable ou pas, de quel temps parlons-nous quand nous employons ce terme ? Côté physique, Mathias Fink « joue » avec le temps et Pierre Spagnou montre les aspects pratiques des théories physiques les plus avancées sur le temps ; côté philosophie, Nicolas Israël évoque comment différents philosophes (de Spinoza à Heidegger) considèrent le temps dans leurs œuvres et Heinz Wismann invite à réfléchir sur « le temps, image mobile de l’éternité ». Enfin, le physicien- philosophe Etienne Klein pose une question essentielle : « le Temps existe-t-il ? »
Bref, trois rencontres pour sortir d’un temps comptabilisé par les horloges et mouvementer notre approche d’une donnée fondamentale dont la définition s’est faite fluctuante au fil de l’histoire…
Théâtre de la Ville – Espace Cardin
1, avenue Gabriel – 75008 Paris
Entrée libre
Les 19, 20 et 21 décembre 2019 à 19h00