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Arts-chipels.fr

La Violence des riches d’après l’œuvre de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon

La Violence des riches  d’après l’œuvre de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon

[On a aimé]

Pour les deux sociologues, nous vivons une phase d’intensification multiforme de la violence sociale.

Aussi dans leur parution de 2014, « la Violence des riches », ils dénoncent la violence sociale inouïe qui se traduit par la pauvreté des uns et la richesse des autres. Sous forme d’enquêtes, de portraits vécus et de données chiffrées, ils dressent le constat d’une grande agression sociale, d’un véritable pilonnage des classes populaires et d’un monde social fracassé, au bord de l’implosion.

En complicité avec eux, Stephane Gornikowski   qui est originaire du bassin minier du Pas de Calais et très réceptif à ces propos  a conçu et écrit cette pièce  mise  en scène par  Guillaume Bailliart. Ainsi,  ils proposent  une adaptation pour la scène.  C’est un véritable challenge que de transformer un texte militant et argumenté en une satyre humoristique car oui pari gagné on ne s’ennuie pas une seconde, on rit souvent et on apprécie les argumentaires.

Cette pièce critique, drôle et mordante s’inscrit dans la grande tradition de l’éducation populaire, tradition tirée de la révolution française et reprise systématiquement par tous les régimes politiques et qui a abouti à la création des Comités d’entreprises (1946) et  la loi sur le droit à la formation professionnelle continue (1971).

Pour rappel, Condorcet disait en 1792, dans un Rapport sur l’instruction publique : « Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d’une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées. Le genre humain n’en resterait pas moins partagé entre deux
classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des esclaves ». Hélas, nous n’avons pas beaucoup avancé sur ce sujet et cette pièce en est la démonstration évidente.

Tout le long du spectacle, les trois comédien(ne)s Lyly Chartiez-Mignauw, Grégory Cinus et  Malkhior nous interprètent sous forme de saynètes les différents arguments d’une manière rigoureuse mais toujours accès sur le comique. Avec l’humour on fait passer bien des messages et là bravo c’est bien réussi. La scénographie de Marilyne Grimmer et Yvonne Harder ainsi que la lumière de Annie Leuridan  participent pleinement de ce discours militant mais axés sur le comique en restant toujours brute, simple mais toujours juste.

En cette période d’élections, c’est toujours intéressant d’aller écouter un autre discours que les discours de campagne électorale et de sortir de ces perpétuelles promesses dont les médias (appartenant pour la plupart à des milliardaires :-) nous abreuvent.

A la maison des Métallos

14 au 18 mars 2017 à 20 h le samedi 19 h.

 

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