9 Février 2017
C’est une fable moderne qui met en lumière la fascination de notre société pour la réussite et l’excellence alliées à la compétitivité et la course effrénée au toujours plus, plus de performance, plus de réussite et au final on obtient souvent plus de doute et de stress.
Le doute est un élément important et viscéral chez un créateur, il l’accompagne tout au long de sa carrière. Chaque artiste apprend à le modérer, à le maitriser à vivre avec mais parfois comme dans cette pièce il prend le pas sur le raisonnable et ronge le moral et augmente le stress jusqu’au burn out.
Ainsi, Lisa, jeune musicienne, interprétée par Jacynthe Lamon est soudain en proie à l’incertitude et au doute jusqu’à ne plus pouvoir- vouloir monter sur scène. Elle demande à une amie de la remplacer et ainsi nous allons assister à ce duel du « 0 défaut » car plus que l’excellence finalement c’est le « 0 défaut » qui est mis en scène ici, donc un duel avec comme adversaire la fragilité humaine et les ressorts de la créativité contre la norme et l’excellence.
C’est un vrai challenge que de s’attaquer à la perfection et l’excellence. Comment rendre sur scène ce défi ? C’est un peu la faiblesse de cette pièce car chacun aura sa propre vision de l’excellence et sa propre interprétation. On peut se poser la question d’ailleurs, qu’est-ce que l’excellence ? On s’attaque surement là à autre chose qui serait non pas l’excellence mais plutôt la rigidité de la vision que l’on en a.
C’est un premier texte et Jacynthe Lamon a relevé un le défi, d’écrire et d’interprété son propre texte. Elle chante et joue également de l’accordéon. Son comparse Javier Alejo Lester Abalsamo, argentin joue du piano. La mise en scène très sobre est de Eleonore Dubuluit Dyl. A noter également la scénographie de Gilles Vuissoz et la chorégraphie de Julia Ledl, les costumes étant de Magueline Preciado.
Auguste Théâtre Paris jusqu’au 14 février